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Politique. Radhi et Rdc : «Nous ne sommes pas (forcément) voués à disparaître»

Au «Rassemblement pour une alternative de développement harmonisé et intégré», on s’affaire, plus, à trouver «la» formule qui va permettre d’assurer la survie du parti, face aux exigences de la loi sur les partis qui frappe à la porte qu’à autre chose. «Nous avons nos différents alliés aux dernières élections et c’est vers eux qu’il nous faudra nous tourner», semble orienter, son leader, Houmed Msaidié.

Par Abdallah Mzembaba 

Au Rassemblement démocratique des Comores, Rdc, l’ambiance semble bien plus chaude. Entre Djaé Ahamada Chanfi qui ne reconnait aucune légitimité au député Oumouri Mmadi Hassan et, de l’autre, la majeure partie des cadors du parti qui voient en Djaé un secrétaire général qui «fait fi de toutes ses responsabilités», le congrès du parti peut avoir l’air de tout, sauf d’un plaisant pique-nique entre bons vieux amis.

Dans la presse, un des cadres du Rassemblement pour une alternative de développement harmonisé et intégré, Radhi, Aboudou Soefo, s’est dit ouvert à une «proposition» du président Azali Assoumani. L’ancien ministre met sur la balance son passé politique avec le chef de l’Etat et affirme que les élections sont désormais dans le domaine du passé. Une sortie médiatique qui a surpris plus d’un au premier rang desquels… Houmed Msaidié.

«Il a eu l’élégance de parler en son nom. Mais cette déclaration m’a troublé car en ce moment le débat qui anime le parti c’est celui relatif à l’application de la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques», réagit le leader du Radhi qui voit en la sortie de Aboudou Soefo «une volonté d’anesthésier le débat actuel».
Cependant, «plusieurs rencontres sont prévues et seront l’occasion d’évoquer le sujet puisque, affirme par ailleurs notre source, la sortie de l’ancien directeur général des Hydrocarbures a été diversement accueillie au sein du parti».

Pour l’heure, face aux exigences de la loi sur les partis, le Radhi étudierait «la» formule qui va permettre d’assurer la survie du parti. «Nous avons nos différents alliés aux dernières élections et c’est vers eux qu’il nous faudra nous tourner», semble orienter Houmed Msaidié.

«Le parti d’abord !»
  
Le Radhi est-il voué à disparaitre? «Pas forcement, on verra avec nos alliés ce qu’il faudra faire pour que nous puissions répondre aux exigences de la loi». L’objectif serait donc de se rassembler avec lesdits alliés pour se projeter vers les échéances de 2020 et 2021.

A la question de savoir si le parti est disposé à travailler avec Azali, le dernier ministre de l’Intérieur d’Ikililou Dhoinine affirme : «nous irons écouter ce qu’il a à dire, il est le chef de l’Etat. Les élections sont terminées et il a gagné. Contrairement à Jean Ping qui ne reconnait pas la victoire d’Ali Bongo, moi, je me soumets à la volonté du peuple. Dans ce sens, nous irons l’écouter. Mais là il est encore tôt». Une réponse qui va dans un sens comme dans l’autre. Pour ce qui est de l’avenir d’Aboudou Soefo au sein du parti s’il venait à entrer dans le pouvoir, Houmed Msaidié laisse toujours planer le doute, «le parti verra ce qu’il faudra faire le moment venu».

Pour ce qui est du congrès du parti, Houmed Msaidié appelle «les cadres du Radhi à prendre le relai si toutefois ce dernier arrive à assurer sa survie aux yeux de la loi. Si tel n’est pas le cas nous verrons quoi faire le moment venu». Aboudou Soefou préfère, d’un autre côté, «s’allier» à Azali plutôt que de se camper derrière une opposition dirigée par l’ex gouverneur de Ngazidja. 

«Mouigni chef de l’opposition?»

Cependant, selon Houmed Msaidié, Mouigni n’est pas le chef de l’opposition : «nous nous rencontrons régulièrement et en aucun moment Mouigni n’a été désigné chef de l’opposition. D’ailleurs, il faudrait tenir compte des résultats des présidentielles car ce n’est pas Mouigni qui est arrivé en seconde position mais Mohamed Ali Soilihi». Sauf que depuis sa défaite ce dernier s’est quasiment retiré de la vie publique.

En tout état de cause «Soefo et moi sommes des membres du Radhi là-dessus il n’y a aucun doute. Nous avons seulement une divergence de stratégie mais cela arrive dans toute formation politique». Il n’y a pas de quoi s’alarmer. Pour l’heure «nous espérons que le débat aboutira à l’intérêt du parti et du pays».

Pas de réconciliation

Contacté à ce propos par Al-watwan, Aboudou Soefo a dit «ne pas être libre» hier et nous a donné rendez-vous pour «demain matin». Chez le Rassemblement démocratique des Comores, Rdc, la tension semble nettement plus haute. D’un côté il y a Djaé Ahamada Chanfi qui ne reconnait aucune légitimité au député Oumouri Mmadi Hassan et, de l’autre, la majeure partie des cadors du parti qui voient en Djaé un secrétaire général qui «fait fi de toutes ses responsabilités».

 

Pour le député Oumouri Mmadi Hassan, le plus important c’est de procéder à l’installation des cellules dans l’ensemble des îles et de tenir, le 10 novembre prochain, un congrès ordinaire, lequel mettra fin «promis juré», au mandat de Djaé Ahamada Chanfi au poste de secrétaire général du parti et de toute son équipe.

«Djaé est un homme politique avéré et nous sommes disposés à travailler avec lui», affirme le député Oumouri. Cependant, tient-il à rappeler «nous ne sommes pas le parti, nous sommes au service de nos partisans et contrairement à Djaé moi je suis capable d’apporter des partisans. Moi je suis pour les résultats, pas pour les divergences». 

Haute tension au Rdc 

La partie du parti «soutenue par Mouigni baraka» affirme qu’elle n’a aucun problème avec Djaé : «il peut convoquer un congrès, nous nous y rendrons car ce qui prime c’est l’intérêt du parti. Et en aucun moment nous n’envisageons pas de l’exclure, c’est un membre important de notre famille politique. Seulement, il doit assurer pleinement ses fonctions de secrétaire», persiste et signe Oumouri Mmadi Hassan.

Avant d’ajouter «Djaé doit venir ouvrir le débat, s’il pense que nous devons nous rallier à Azali ou à tout autre dirigeant, nous sommes disposés à l’écouter et à en discuter mais là il choisit la politique de la chaise vide et c’est regrettable».

De son côté l’ancien vice-président de l’assemblée nationale et ex-député du Washili continue d’évoquer deux courants au sein du Rdc et une possible fin à la Crc et à la Fnj. Autant dire que, par ici, l’enterrement de la hache de guerre n’est pas pour demain.   

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2 commentaires sur Politique. Radhi et Rdc : «Nous ne sommes pas (forcément) voués à disparaître»

  1. On dirait que les comoriens oublient vite leur passé.A l’accoutumé,dès la fin d’un processus électoral présidentiel aux Comores,il y a toujours des nouveaux paramètres qui apparaissent.Pour cela il faut attendre un bon moment pour voir les partis politiques relancer leur mouvement.

  2. M’sadié et Soefo feront des bras et des pieds à Azali pour être appeler au gouvernement:les pigeons vont toujours là où il y a du blé!
    Ceux sont des individus qui n’ont ni pudeur politique, ni pudeur personnelle:des « prostitués » de la politique.
    Ils sont près à baisser leurs culottes à Azali pour retourner à la ruche au miel.
    Honte à vous!

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