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Pourquoi la tenue en milieu scolaire est-elle nécessaire aux Comores ?

Dans certains établissements, la tenue scolaire est exigée
et dans d’autres non. Selon les responsables des établissements, la
tenue est nécessaire pour le contrôle des enfants et leur mode
vestimentaire vis-à-vis de la société.

En Union des Comores, c’est bientôt la
rentrée. Les écoles publiques et privées ouvriront les classes la
semaine prochaine. Dans les rues de Moroni, comme à Mutsamudu et
Fomboni, c’est l’animation pour l’achat des fournitures. Des publicités
invitant les parents à acheter les fournitures et manuels scolaires. En
plus des livres, cahiers et crayons, il y a la tenue. Bleue ou Noir pour
certains et toujours avec le haut en blanc. Les filles et les garçons,
grands et petits, le choix vestimentaire de l’année scolaire dépendra des couleurs de l’école.

Mais ce ne sont pas toutes les écoles qui exigent la tenue. Ce sont
les établissements privés, les plus prisés du pays comme le Groupe
Scolaire Foundi Abdoulhamid (GSFA), le Groupe Scolaire Avenir (GSA),
l’Ecole Privée Le Gymnase, GSBT et Mouigni Baraka pour ne citer que
ceux-là. Toutefois, dans certains établissements privés comme publics,
la tenue n’est pas exigée. Les plus âgés, au collège et ou lycée, ne se
refusent pas de mélanger tenue obligatoire et tendance mode. Surtout les jeunes filles.

Interrogé sur cette question, Nazoum Houmadi, un des responsables du
GSA montre que c’est pour une question de contrôle qu’on exige la tenue dans l’enceinte de l’établissement. « Si aujourd’hui, on laisse nos élèves s’habiller comme ils veulent, on n’arrivera pas à les
contrôler », dit-il. Cette question de contrôle rime aussi avec une
réduction de cout de la vie des parents d’élèves. « Un élève avec trois
chemises et trois pantalons, ils peuvent terminer l’année avec,
poursuit-il. Au contraire, sans cette tenue, les parents seraient
obligés chaque semaine d’acheter des vêtements ». Les écoles qui exigent
la tenue assurent parfois un contrôle sur le mode vestimentaire des
élèves. Pas toujours facile mais la volonté d’éduquer y est. « Avec la
tenue, l’élève est facilement identifiable dans la rue. Les autres
usagers de la route peuvent aider l’écolier en tenue car repérable »,
explique-t-il.

En cas de manifestations dans la ville, les forces de l’ordre peuvent
faire la différence entre un manifestant et un écolier qui se retrouve au milieu d’une manifestation par la tenue. Plus important encore, si par malheur un écolier est victime d’accident de la route, il est plus facile pour les services hospitaliers d’identifier l’école où est inscrit l’élève victime. Ce qui permettra d’alerter rapidement les parents. « La tenue protège aussi les écoliers des prédateurs sexuels
qui inondent les rues de nos villes. La tenue permet de prévenir l’abus
sexuel et le viol des mineurs contre les voyous », indique un enseignant
du Lycée Said Mohamed Cheikh de Moroni qui est dans le lot des
établissements qui exigent la tenue.

Sans la tenue scolaire, l’écolier n’est pas à l’abri de l’injustice
et des maux de la société. Il devient difficile voire impossible de
différencier le mineur écolier du délinquant. Mais alors que choisiront
les responsables des écoles ? La tenue scolaire pour tous ou la liberté
vestimentaire en milieu scolaire ? Et si le débat venait enfin sur la
table du Ministère de l’éducation et de l’enseignement ? Après tout, il
est nécessaire et urgent de protéger par tous les moyens, les enfants
contre les dérapages des adultes, même contre les enseignants les plus
mal intentionnés.

MY / LGDC

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