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Près de 10.000 naissances attendues cette année à Mayotte, l’état civil de Mamoudzou se délocalise au CHM

C’est LA statistique qui donne le vertige. Le nombre des naissances annuelles à Mayotte devrait encore battre un record cette année. «Je pense que nous allons frôler voire dépasser les 10.000 naissances sur l’ensemble des sites du CHM cette année», explique au JDM Etienne Morel, le directeur du CHM.

Face à ce contexte, l’hôpital et la mairie de Mamoudzou, la commune où ont lieu la majorité des accouchements, s’organisent pour faciliter les démarches administratives des familles. «Mamoudzou est confrontée à un contexte particulier», explique Bacar Ali Boto, le 1er adjoint au maire de Mamoudzou. «Sur les 9.000 naissances enregistrées l’an dernier, plus de 6.000 ont eu lieu à Mamoudzou. Il fallait impérativement améliorer la fluidité des déclarations dans les délais légaux. En effet, les parents disposent d’un délai impératif de 3 jours pour inscrire leur enfant».

Un agent du CHM explique la méthodologie aux agents communaux

Un agent du CHM explique la méthodologie aux agents communaux

Résultat, des agents de l’état civil de la commune s’installent dans une antenne délocalisée, dans l’enceinte du centre hospitalier. «La municipalité a entrepris une politique de modernisation de l’administration publique qui permet d’offrir plus de services de proximité et qui aboutit entre autres à la création de cette antenne dans l’optique d’accompagner les administrés dans leurs démarches administratives», souligne la ville.

Plusieurs mois de travail

La municipalité et le CHM y voient un triple avantage: une rapidité avec un gain de temps sur l’accueil et la saisie des actes de l’état civil, une fiabilité des actes de naissance avec des déclarations mieux renseignées et une bonne gestion des services publics au plus près des administrés.

La première réunion de travail entre la ville et le CHM a eu lieu au mois de février dernier. Il s’agissait de mener à bien un projet ancien. En 2006 déjà, l’idée avait été lancée mais n’avait pas abouti. Préparation de la convention, installation des locaux et du personnel, phase de test… Dix mois après les premières concertations, c’est fait!

La ville a dégagé plus de 5.000 euros de budget pour doter l’antenne de mobiliers et de matériels informatiques. Il fallait également équiper les agents municipaux de blouses et de tenues compatibles avec un exercice professionnel dans l’enceinte de l’hôpital.

580 actes déjà dressés

Chakila Abdou, officier d’etat civil, signe son premier acte, dans les locaux du CHM (Photo: Mairie de Mamoudzou)

Chakila Abdou, officier d’etat civil, signe son premier acte, dans les locaux du CHM (Photo: Mairie de Mamoudzou)

Résultat, si l’antenne a été inaugurée officiellement ce jeudi, elle est déjà opérationnelle depuis le 10 octobre. Ainsi, Mamoudzou dispose de près d’un mois et demi de recul sur son fonctionnement: plus de 580 actes ont déjà été dressés. «Bien sûr que c’est un succès, on ne l’a pas fait par hasard», relève Bacar Ali Boto.

Concrètement, le service délocalisé assure les six phases importantes de la déclaration des nouveaux-nés. D’abord, les agents municipaux récupèrent les déclarations de naissance à la maternité de 7h30 à midi et de 14h à 17h. Ensuite, ils accueillent les parents dans le local de l’antenne et vérifient les pièces. Ils procèdent à l’enregistrement de la déclaration et à la saisie de l’acte avant de l’imprimer et de le faire signer par le parent déclarant. Enfin, l’officier d’état civil remplit le livret de famille et délivre l’extrait de naissance et la copie intégrale et du livret, si besoin.

Le problème de la délcaration des décès

Si cette opération pour fluidifier et sécuriser l’enregistrement des naissances s’annonce donc comme une réussite, reste encore à travailler sur l’autre bout de la vie. Car, à Mayotte, le problème majeur de l’état civil est l’enregistrement des décès.

«Concernant les décès, le service à Mamoudzou est encore mieux organisé que pour les naissances, avec une astreinte permanente, et un grand professionnalisme pour les formalités, les déclarations et les certificats d’inhumation. Le problème, se situe au niveau des administrés eux-mêmes. Dans les villages, les familles enterrent encore souvent leurs proches sans passer par les mairies», explique Bacar Ali Boto. La ville de Mamoudzou s’apprête donc à présent à mettre les moyens pour informer les citoyens des démarches obligatoires pour que tous les enterrements soient déclarés à la mairie, comme la loi l’impose.

RR
www.lejournaldemayotte.com

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