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PRÉSIDENTIELLES 2016 AUX COMORES: LE RECENSEMENT DE LA DIASPORA EN FRANCE EST PRÉVU EN SEPTEMBRE

Le vote de la diaspora comorienne de France est devenu un sujet d’actualité depuis la promulgation de la loi portant sur ce vote. La communauté comorienne en France votera aux prochaines élections pérsidentielles prévues en avril 2016 selon le calendrier électoral publié par le gouvernement.

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L’opinion est partagée. Certains Comoriens résidant en France n’embrassent pas l’idée que la diaspora puisse voter et laissent sous entendre que c’est un but à atteindre de certains politiciens. Tandis que d’autres se réjouissent et estiment que c’est un droit civique qu’il faut accomplir : «  je n’approuve pas le vote de la diaspora en 2016. Je trouve qu’il est tôt. Il n’y a pas eu de sensibilisation. La masse ignore les enjeux de ces élections et je ne pense pas que la logistique nécessaire soit prête pour ce scrutin. L’Etat comorien est en mesure en peu de temps de faire voter une diaspora qui est le 1/4 de la population », affirme Lihoma Mohamed Miradji, urbaniste résident en région parisienne, avant d’ajouter « pourquoi voter ? Il est clair que la sociologie électorale va changer. Mais les pressions et les lobbies de toute nature vont jouer qui ne sera qu’en faveur des Comores à partir d’une certaine élite de la diaspora et l’impact sera ressenti sur place ».

Ce n’est pas l’avis de Mahafih Eddine Ibrahim, secrétaire général de la Fédération France du parti SDC (un parti créer par la diaspora pour les Comoriens partout où ils vivent) : « nous accueillons favorablement la promesse de l’actuel gouvernement de faciliter enfin la participation de la diaspora de France aux prochaines élections présidentielles. Nous allons nous battre pour que ce droit fondamental prenne corps réellement sur le terrain », dit-il. Ce juriste de formation a déclaré en effet que «Nous nous posons cependant un certain nombre de questions parmi lesquelles le recensement électoral, le déroulement, la sécurisation des élections, la transparence dans la diffusion des résultats ainsi que le début de participation de la diaspora. Nous souhaitons avoir des réponses sur toutes ces questions. Et nous remercions la CENI pour l’explication qu’elle voudra donner à nos questions ».

Pour Thinati Mdoihoma, le vote de la diaspora ne « servira à rien. Il est vrai que nous participons au PIB du pays. Mais nous vivons en France et nous devons de préoccuper de ce qui se passe ici ». Une opinion non partagée par Soilha Mohamed, étudiante en master 2 en Systèmes, environnement et Patrimoine à Saint-Etienne. Elle juge que « la participation de la diaspora où qu’elle soit, est importante dans la mesure où cette dernière peut faire basculer des élections. D’autant plus qu’elle contribue à une grande partie au développement des Comores ».

La CNTD collabore en commun accord avec l’ambassade des Comores, selon Ahmadou Mze Soilihi, l’un des membres de cette commission. Le recensement nécessitera une centaine d’agents recenseurs, une quarantaine de personnels administratifs ainsi que d’autres ressources humaines pour constituer les cellules d’appui dans chaque pôle. La CNTD a précisé que trois catégories d’électeurs ont été identifiées lors des ateliers. Il s’agit en premier lieu des comoriens ayant plus de dix huit ans disposant d’une carte nationale d’identité biométrique (CNI) : «les données venant du ministère de l’intérieur comptent 44 000 électeurs potentiel en France », affirme Ahmadou Mze. La deuxième catégorie constitue les comoriens qui disposent la nationalité comorienne mais qui n’ont pas la carte biométrique, « dans ce cas, il faut justifier par un certificat de nationalité ou un extrait d’acte de naissance valable », souligne notre interlocuteur. La dernière catégorie concerne les enfants de la deuxième et troisième génération. « Les statistiques du ministère de l’intérieur montre que cette catégorie est faiblement enregistrée dans la base de données de SEMLEX », précise Ahmadou avant de faire appel aux parents et aux associations pour une aide à la sensibilisation.

Rappelons que la CNTD est une commission qui apporte un soutien technique au gouvernement et à la CENI. Elle a été mise en place et validée par les dix commissions régionales constituées à l’issus des assemblées de Valence en avril 2014 et à Lyon en juillet de la même année.

Natidja HAMIDOU

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