Après Ngazidja, Ndzouani et Mwali, la présidence de la république doit revenir, en 2016, à l’île de Mayotte d’après la constitution comorienne qui veut que la présidence tourne entre les îles. Dans ce sens, le Front démocratique (FD) a appelé, dans une conférence de presse tenue hier mardi à Moroni, les autorités comoriennes à plus de volonté politique pour que la présidence revienne à Mayotte l’an prochain.
L’Union des Comores sera-t-elle dirigée par un président originaire de Maoré en 2016 ? La question, légitime, revient souvent ces derniers temps. Après la Grande-Comore, Anjouan et Mohéli, le tour revient, en principe, à Mayotte. Le président du conseil politique national du Front démocratique, Youssouf Moussa, a eu des rencontres avec les partis politiques comoriens, le conseil des sages et le comité Maoré pour tirer au clair cette question.
« Le principal obstacle vient de l’absence de volonté politique des autorités comoriennes pour relever ce défi », a déclaré Youssouf Moussa, hier mardi, dans une conférence de presse donnée à Moroni. Pour lui, c’est la volonté politique qui fixe les règles du jeu. « Jusqu’ici, on n’a entendu aucun mot du gouvernement, a-t-il poursuivi, comme si elles ont accepté que la tournante ne soit pas possible à Mayotte ». M. Moussa s’est dit persuadé que l’accession d’un Maorais à la présidence en 2016 est un enjeu majeur pour l’unité nationale et l’intégrité territoriale des Comores.
Une présidence maoraise en 2016 témoignera « de la crédibilité de l’Etat comorien devant les instances internationales dans sa revendication pour le retour de Mayotte dans l’ensemble comorien ». Et le dirigeant FD de s’interroger : « vont-elles [les autorités, ndlr] entériner le fait accompli de l’occupation ou choisir d’entrer dans l’histoire par la grande porte en donnant aux Maorais des raisons d’espérer et de lutter contre l’occupation coloniale ? ».
De son côté, Moustoifa Said Cheikh, le leader historique du parti, estime que le fait est possible à condition qu’il y ait de la volonté politique, précisant que le principal obstacle reste la tenue des élections. « Si les autorités comoriennes veulent le faire, elles le pourront », a-t-il fait remarquer tout en appelant celles-ci à se prononcer sur la question avant la convocation du collège électoral pour les primaires.
Mohamed Youssouf
LGDC
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