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Présidentielles : si on parlait des lois

La démocratie est le credo à la mode. Chaque candidat la défend, en use et abuse dans ses déclarations. Mais souvent on oublie d’en souligner le noyau à savoir la loi, le respect des lois. La loi est incontestablement la clé de voûte de tout État. Dans notre pays la loi paraît être un des enjeux majeurs sur lesquels les candidats devraient s’exprimer largement et profondément.

Il y a bien évidement les intérêts à la base des lois, ce qui peut conduire à caractériser une loi de féodale, etc. Des lois pour défendre les droits fondamentaux des personnes, le droit au travail, la liberté de conscience, les libertés de la presse, la séparation des pouvoirs, etc. Ou d’autres lois comme on en voit dans des nombreux pays, des lois qui permettent aux uns de s’enrichir sur la misère des autres, etc. Une considération fondamentale des propositions.

Ces derniers temps, des liberté fondamentales sont bafouées avec des suites douloureuses comme les privations injustes de liberté. Dans quel cadre le Dr Salami, gouverneur de Ndzuwani, est-il détenu depuis plusieurs mois. Un exemple criant parmi tant d’autres. Des décisions, comme la mise au rencart arbitraire de la Cour Constitutionnelle, comme la Cour de Sûreté de l’État jugeant des citoyens, etc. ont suscité un vrai tollé, en particulier chez les professionnels du droit.

Si le président Azali y va un peu fort, le piétinement des lois du pays est une pratique de tous les régimes qui se sont succédé à la tête de l’État. Quels engagements prennent les candidats pour mettre un terme à des tels errements qui nuisent au pays.

Jusqu’ici seul le candidat ACHMET s’est clairement positionné. Il veut assurer l’indépendance de la justice par rapport au pouvoir : guérir ce cancer. Comment ? En proposant d’élire les magistrats qui vont occuper les fonctions primordiales et de leur donner les moyens de faire leur métier. Le juge n’aura alors plus peur de l’Exécutif. Une pratique courante dans certains pays. Une piste féconde à explorer.

Il convient chez nous de verser dans ce débat la multiplicité des justices qui sèment la confusion. Loi votée par le Parlement, loi musulmane des cadis, loi coutumière des notables. On en arrive à ne plus savoir où donner de la tête. D’autant que la loi votée est une transplantation, un héritage colonial et une inspiration occidentale loin des pratiques, us et coutumes des Comoriens.

Pour être valable la loi doit être une et indivisible, enracinée dans un environnement organisationnel et social.

On aimerait entendre nos candidats sur cette question des lois.

Idriss Mohamed

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