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Primaires à gauche en Italie : Bersani élu dans un demi-fauteuil

Pas de surprises aux primaires. Le secrétaire général du parti démocrate (PD, centre gauche), Pier Luigi Bersani, 61 ans, sera le prochain chef de file de la gauche aux élections générales du printemps 2013. Dimanche 2 décembre à 21 heures, il recueillait près de 60% des suffrages des sympathisants face à son jeune adversaire Matteo Renzi, 37 ans.

Leur combat a animé la vie politique italienne de ces dernières semaines. Plus de 3 millions d’électeurs avaient participé au premier tour le 25 novembre ; 6 millions de téléspectateurs ont suivi leur débat en direct à la télévision le 29.

A l’état actuel des sondages qui donnent au PD entre 30 et 33% des intentions de votes, M. Bersani, venu des rangs du parti communiste italien PCI mais qui a conduit une grande politique de privatisations lorsqu’il était ministre des gouvernements de Romano Prodi, devrait succéder à Mario Monti. Mais sa victoire ne l’installe pour l’instant que dans un demi-fauteuil. Pour 3 raisons.

1) La question Renzi. Le maire de Florence, Matteo Renzi, a admis sa défaite dès 20 h 30 via twitter. Son score, un peu décevant par rapport à ses attentes, le place néanmoins dans une position stratégique pour l’avenir de gauche. Ses appels répétés à la « rottamazione » (littéralement la « mise à la casse ») de la veille garde du parti et son positionnement plus libéral a rencontré beaucoup d’échos. M. Bersani devra en tenir compte dans la constitution de ses futures équipes. L’adversaire que M. Bersani vient de battre peut se révéler un opposant pugnace.

2) La question des alliances. Allié avec le parti Gauche Ecologie et Liberté (SEL) dont le leader Nichi Vendola est arrivé 3e du premier tour, M. Bersani lorgne également du côté des centristes de l’UDC pour élargir sa coalition. M. Vendola, venu comme lui du PCI prône une politique beaucoup plus antilibérale, très critique sur la politique de Mario Monti, et plus audacieuse sur les questions de société, comme le mariage gay. Comment ses deux alliés potentiels pourront-ils coexister dans l’exercice du pouvoir ? M. Bersani devra donner des gages de fermeté.

3) La Question Monti. Le score de M. Bersani et la participation au scrutin ont porté un coup aux scénarios compliqués d’une succession de Mario Monti par Mario Monti lui même. Mais elle ne l’écarte pas définitivement. La solution du Monti-bis reçoit les faveurs de tout ceux qui en Italie ne peuvent pas gagner le scrutin du printemps : le centre, l’ex-droite berlusconienne en mal d’un leader, le patronat, les catholiques en quête d’assurance pour l’avenir. Ça fait du monde.

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