Une coalition de 51 associations québécoises a réclamé mardi 13 novembre la mise en place d’une commission d’enquête publique devant faire la lumière sur les centaines d’arrestations du « printemps érable », le conflit étudiant qui a donné lieu, selon elles, à des excès policiers.
« Dans une société de droit comme la nôtre, on ne peut pas rester les bras croisés et passer sous silence les événements du printemps dernier », a lancé Eliane Laberge, présidente de la FECQ, l’un des syndicats étudiants en première ligne lors des manifestations du premier semestre de 2012. « On demande à la première ministre [du Québec] Pauline Marois d’intervenir rapidement » pour déclencher une enquête publique, a ajouté de son côté Martine Desjardins, qui dirige la FEUQ, autre syndicat étudiant.
« PERTES D’ŒIL » ET « FRACTURES DU CRÂNE »
Selon les 51 organisations réclamant la tenue d’une enquête indépendante sur les agissements des forces de police du Québec lors de ces manifestations inédites dans la province francophone, 3 418 personnes avaient été interpellées, dont « plusieurs » ont subi des blessures graves telles que des « pertes d’œil » ou des « fractures du crâne ».
Le Québec, comme le Canada, ne possède aucune agence indépendante chargée d’enquêter sur ses forces de police, les enquêtes sur les cas litigieux étant confiées à d’autres services que celui en cause. Pour cette raison, Jérémie Bédard-Wien, de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ, l’un des syndicats les plus radicaux), a souligné que le Québec devait rapidement mettre en place « un mécanisme permanent de surveillance des actions policières », sans quoi « le gouvernement ne peut pas parler de retour à la normale ».
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