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Le gouvernement serait au courant des accords signés par le vice-président en charge des Finances

Le staff du cabinet du vice-président de l’Union en charge des Finances et du budget, a nié tout en bloc, hier, au Retaj Le Moroni Hotel à l’occasion d’une conférence de presse, les accusations d’”usurpation de prérogatives“ et de “signature sans aval du gouvernement“ portées publiquement contre Mohamed Ali Soilihi (en voyage à Seoul), par le vice-président de l’Union, en charge de l’Energie, Fouad Mohaj.

Dans une lettre en date du 8 octobre 2012, ce dernier accusait, en effet, son collègue d’avoir “usurpé“ ses prérogatives, alors qu’il assurait son intérim en novembre 2011 et “signé un contrat qui engage les ressources du pays pendant au moins quarante cinq ans, avec Boule Mining Group, au nom de mon ministère et sans même m’en informer, ni informer le gouvernement“, alors que, précisait la lettre, “le gouvernement avait signé un autre contrat avec Bahari Ressources dans la plus grande transparence et après avis du conseil des ministres“. Le cabinet du vice-président des Finances nie tout en bloc.

S’étant limités à des déclarations solennelles, les conférenciers ne sont pas entrés dans le fond du contrat et ses implications, n’ont porté aucun jugement sur les contrats signés et, encore moins, sur les courriers évoqués, notamment la lettre signée par le vice-président en charge des Finances, en date du 20 septembre 2012 portant le N°12-239/VP-Mfebicep/Cab, qui informait “formellement“ Bahari Ressources, que “un tel contrat (celui avec Bahari Ressources, ndlr) n’existe pas et vous demandons de cesser immédiatement de faire de fausses allégations à l’effet contraire et au dommage de l’industrie naissante aux Comores“.

Conseiller du vice-président, Saïd Abdallah Cheikh Solihi, a affirmé que le vice-président Mohamed Ali Soilih a affectivement signé, alors qu’il assumait l’intérim du vice-président Fouad Mohadji, un accord en bonne et due forme, “dite de bonne intention“ avec le groupe Boule Minning Group, mais “avec délégation express du vice-président Fouad Mohadji“. Cette signature serait intervenue, selon toujours Saïd Abdallah Cheikh, “avec l’accord du vice-président Nourdine Bourhane qui assurait, alors, l’intérim du président de l’Union et le contrat a obtenu la validation du gouvernement comorien“.

Le directeur de cabinet du ministre des Finances, Ahmed Abdou, pour sa part, a renchéri en niant que le cabinet ait reçu une copie de la lettre de Fouad Mohadji adressée au vice président Mohamed Soilih, le 8 octobre dernier et “l’avertissant sur quoi que ce soit“. Dans la foulée, le cabinet “rappelle“ que Mohamed Soilihi, qui assurait l’intérim du vice-président, “a reçu le groupe Boule Minning accompagné de responsables politiques nationaux et que les discussions ont eu leu en présence du vice-président Nourdine Bourhane“.

Par ailleurs, toujours selon Saïd Abdallah Saïd Cheikh, le dit groupe est revenu à deux reprise à Moroni et “a été reçu par le président de l’Union, en présence des trois vice-présidents et du conseil juridique du président de l’Union“. Il affirme que “Fouad Mouhadji a, lui-même, signifié à son collègue des Finances, qu’il était empêché et lui a demandé de signer au nom de l’Etat“. Selon le cabinet “rien, donc, n’a été fait sans le consentement du gouvernement“.

A la question de savoir quel contrat est aujourd’hui valable, les membres du cabinet estiment que “cette question n’est pas de leur ressort mais celui des vice-présidents de l’Union “. Mohamed Abdou Soimadou, autre conseiller de Mohamed Soilihi, “assure” pour sa part que “jamais Mohamed Ali Soilihi ne s’est caché pour signer un contrat, nous ne le pensons pas“. Il nie, en outre que “le document signé par le vice-président ait été scanné pour être envoyé par Fax à Boule Minning group à Maurice“.

Le cabinet a “voulu“ retenir l’attention des médias sur “la proximité de la date du point d’achèvement“, estimant que ce “remue ménage vise à salir le vice-président, qui es parvenu à payer régulièrement les salaires de l’Etat et guider les Comores jusqu’au point d’achèvement en décembre 2012”.

Ahmed Ali Amir

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