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Quatrième jour de bombardements sur Gaza, la diplomatie s’organise au Caire

Une explosion après une frappe aérienne israélienne sur la bande de Gaza, samedi 17 novembre.

L’aviation israélienne a poursuivi samedi 17 novembre ses frappes aériennes dans la bande de Gaza. Selon des sources médicales, ces opérations ont causé la mort de douze Palestiniens, parmi lesquels figurent quatre combattants du Hamas. Par ailleurs, trois soldats israéliens ont été blessés par un tir de roquette.

Des sirènes d’alerte aérienne ont à nouveau retenti en milieu d’après-midi à Tel Aviv, pour la troisième journée consécutive. Selon Radio Israël, une roquette a été interceptée par le dispositif « Dôme de fer » avant qu’elle ne touche le sol. Aucune victime n’est a déplorer. Au même moment, à Gaza, la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a annoncé avoir tiré sur Tel Aviv une roquette Fajr 5, de fabrication iranienne.

  • Le siège du Hamas visé

Un bâtiment en flammes après un tir israélien sur la bande de Gaza, samedi 17 novembre.

Les appareils de l’armée israélienne ont visé les bâtiments gouvernementaux du Hamas à Gaza. Selon le Hamas, les avions israéliens ont notamment bombardé le bâtiment abritant les bureaux du premier ministre, Ismaïl Haniyeh. Un bâtiment du siège de la police a également été touché. Ces frappes ont été confirmées par un porte-parole de l’armée israélienne.

Vendredi matin, M. Haniyeh et plusieurs membres de son cabinet s’étaient retrouvés devant ce bâtiment pour accueillir le premier ministre égyptien, Hisham Qandil, lors d’une brève visite à Gaza.

  •  Préparatifs d’une opération terrestre

Des soldats israéliens près de la frontière avec la bande de Gaza, samedi 17 novembre.

Au lendemain de la mobilisation de quelque 75 000 réservistes de l’armée israélienne, une opération terrestre à Gaza semble plus que jamais envisagée. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a tenu une réunion de quatre heures avec plusieurs de ses ministres à Tel Aviv, vendredi soir, sur le thème d’un élargissement de l’action militaire.

Autre signe de préparation d’une intervention au sol, les forces armées israéliennes ont annoncé que l’autoroute menant à la bande de Gaza et deux routes qui longent le territoire où vivent 1,7 million de Palestiniens allaient être fermées au trafic civil.

Lire : Israël autorise la mobilisation de 75 000 réservistes

  • 350 roquettes tirées sur Israël

Le nouveau tir de roquette de samedi est le quatrième en deux jours à viser Tel Aviv.

Samedi matin, quatre soldats israéliens ont été blessés par une roquette tirée depuis Gaza. La veille, trois roquettes ont été tirées depuis Gaza sur Tel Aviv, la capitale économique du pays plus au nord, dont deux sont tombées en mer. Jamais un projectile tiré depuis Gaza n’était tombé aussi loin en territoire israélien. Depuis mercredi, plus de 350 roquettes ont été tirées de Gaza sur Israël, dont 197 ont été interceptées par le système anti-missile « Iron Dome », selon l’armée.

Lire : Tel Aviv : La peur n’est pas absente mais elle est refoulée

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a déclaré que les pays arabes devaient revoir leur position sur le processus de paix avec Israël, à l’ouverture d’une réunion d’urgence sur Gaza des ministres arabes des affaires étrangères samedi au Caire. Les Arabes doivent « revoir toutes les initiatives arabes passées sur le processus de paix et revoir leur position sur le processus dans son ensemble », a déclaré M. Arabi. Il s’est par ailleurs engagé à soutenir les Palestiniens contre « l’agression » israélienne et à mettre fin au blocus de Gaza.

  •  Le chef du Hamas au Caire

Le chef du Hamas, Khaled Mechaal, était au Caire samedi pour discuter d’une issue au conflit à Gaza, mais son mouvement est peu disposé à accepter un cessez-le-feu sans avoir de garanties qu’Israël respectera une trêve, a-t-on appris auprès d’un haut responsable du Hamas. M. Mechaal devait rencontrer le chef des services de renseignements égyptiens, et s’entretenir avec le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, et l’émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani, tous deux en visite officielle au Caire, selon la même source.

  •  Ankara demande des comptes à Israël

Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé samedi au Caire qu’Israël devrait rendre des comptes pour le « massacre d’enfants innocents » à Gaza. « Tout le monde doit savoir que tôt ou tard, des comptes seront demandés pour le massacre de ces enfants innocents tués par des méthodes inhumaines à Gaza », a déclaré M. Erdogan dans un discours devant l’Université au Caire.

Le chef de la diplomatie tunisienne, Rafik Abdessalem, est arrivé samedi matin à Gaza, via le point de passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte, pour une courte visite de solidarité, a indiqué le Hamas. « Israël doit comprendre que beaucoup de choses ont changé et que beaucoup d’eau a coulé dans la rivière arabe », a lancé M. Abdessalem. Israël « doit prendre conscience qu’il ne peut plus agir librement. Il ne jouit plus d’une immunité totale et il n’est pas au-dessus du droit international«  , a-t-il ajouté.

  • Les tirs palestiniens, « facteur déclenchant » du conflit pour Washington

Un membre du Hamas inspecte un missile israélien qui n'a pas explosé dans la bande de Gaza, samedi 17 novembre.

Les tirs de roquettes par des militants islamistes palestiniens sur Israël depuis la bande de Gaza ont été « le facteur déclenchant » du conflit qui a fait 42 morts depuis le début mercredi de l’opération militaire israélienne « Pilier de défense« , selon la Maison Blanche. « Nous estimons que les Israéliens ont le droit de se défendre et qu’ils prendront leurs propres décisions sur la tactique qu’ils vont utiliser », a déclaré le conseiller adjoint de sécurité nationale américain, Ben Rhodes, à bord de l’avion présidentiel Air Force One. 

Vendredi soir, le président américain, Barack Obama, s’est une nouvelle fois entretenu par téléphone avec le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et le chef d’Etat égyptien, Mohamed Morsi, appelant une fois de plus à la « désescalade » des tensions dans la bande de Gaza, selon la Maison Blanche.

Lire : Gaza : l’étroite marge de manœuvre de l’Egypte

A New York, l’ONU a annoncé une visite prochaine du secrétaire général, Ban Ki-moon, dans la région, afin de convaincre Israéliens et Palestiniens de s’accorder sur une trêve. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a précisé qu’elle aurait lieu « dans deux ou trois jours ».

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