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Quel projet de gouvernance pour les Comores?

La gouvernance génère plus de méfiance que d’intérêt. Pourquoi? Encore une fois nous touchons ici, une erreur de la Communauté Occidentale, en effet ce mot est directement associé par la Banque mondiale, au langage de la coopération internationale (bonne gouvernance , condition de l’aide) .

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La gouvernance concerne un champ très large, celui des modes d’organisation et de régulation du vivre ensemble, des sociétés, du niveau local au niveau mondial, ainsi que la production de règles du jeu communes. Entendu ainsi, et à la faveur d’une évolution du concept à l’intérieur même des institutions qui le préconisent. L’Union des Comores se doit aujourd’hui d’ouvrir un espace de réinvention de sa gouvernance au travers d’un patient aller-retour entre d’une part ce qui s’invente localement,et d’autre part les principes dégagés de l’expérience internationales en matière de gouvernance.

La gouvernance que nous avons mis au gout du jour s’étend ainsi progressivement à l’idée de refonder les formes de régulations et des espaces politiques des pays bénéficiaires. En un mot, nous pourrions considérer que la gouvernance pronée par les Organismes internationaux prend la place de ces pays dans l’élaboration des politiques de réformes., alors qu’il faut que cette élaboration se fasse directement par les Comoriens. Il ne s’agit pas d’explorer les modes d’appropriation d’un modèle extérieur, sur lesquels les acteurs de la société comorienne ne peuvent avoir une prise que superficielle, mais bien de se pencher sur ce qui pourrait être un projet de gouvernance proprement Comorien.

A la période pré-coloniale, les Sultans ont installé sur leurs territoires de nouvelles institutions, ou ont transformé les institutions autochtones dans le sens de la conception islamique des rapports sociaux. Ils ont ainsi implanté de nouveaux modes de gestion des affaires publiques. Ils ont mis en place des dispositifs et des procédures institutionnelles, géré des communautés, organisé les relations entre personnes et ethnies, régulé des crises et des conflits internes et externes. Ces systèmes étaient certes multiples et plus ou moins performants, cependant, ceux-ci témoignent du fait que les Comores ont su se gouverner selon des règles comprises et admises par ses propres communautés.

La gouvernance, art de gouverner la chose publique et de réguler les relations au sein de chaque société, fait donc partie des traditions Comorienne comme partout dans le monde.Il est donc essentiel de mettre en lumière l’enjeu de la prise en compte de la tradition aujourd’hui, en distinguant dans cette optique, la situation des villes de celle des campagnes, mais aussi en mesurant les écarts de point de vue des différentes générations.

La Convention Nationale qui serait mise en place doit donner la parole à tous .Elle doit être un lieu d’échange très pluraliste :universitaires, hommes politiques, traditionalistes, responsables religieux, acteurs internationaux. Elle doit être organisée autour de trois grands thèmes qui reflètent bien le problème actuel des Comores: le choix des dirigeants, la gestion des biens publics, et la redevabilité du pouvoir.

Le mode actuel de désignation des dirigeants aux Comores souffre de l’état de dépendance dans lequel elles se trouvent, ne cessent de demeurer intégrés dans la sphère d’influence ou dans la zone d’expansion des Nations industrielles avancées qui ont un besoin vital de leurs ressources naturelles et marchés. Le Président de la République est élu au suffrage universel direct. Hélas ce suffrage universel relève plus du recours au vote plébiscitaire qu’à un scrutin libre, équitable et transparent répondant aux normes démocratiques universellement reconnues. Même dans ce cas, les résultats souvent arrêtés à l’avance résultent de fraudes, d’irrégularités et de tripatouillages dont sont complices les forces et puissances étrangères préoccupées de la pérennité au pouvoir des leurs hommes liges.

Le choix des candidats au pouvoir est sujet à des arrangements fondés sur le népotisme, le clientélisme et les considérations tribalo-ethniques et régionalistes qui desservent souvent les plus méritants et rendent les services publics souvent inefficaces comme du reste les entreprises parapubliques.

La question se pose de savoir comment développer et démocratiser une société dominée de l’extérieur et en crise en oubliant que les pays industriels confirmés et de démocratie avancée de nos jours sont passés presque tous successivement du régime de despotisme éclairé à celui de l’État libéral, puis, à l’État démocratique évoluant actuellement vers la société démocratique dans laquelle le pouvoir d’État est appelé à se diffuser progressivement à la base vers les citoyens mieux informés, mieux instruits et mieux éduqués.

Les Comores ont besoin de jouir de l’indépendance et de la souveraineté pleine et entière pour assumer correctement la protection de ses citoyens et assumer efficacement sa mission de développement et de réduction des inégalités dans le pays sous sa juridiction. Tiraillées entre la tradition et la modernité, les Comores souffrent du manque de direction politique clairvoyante et efficace, cette lacune cache un mal encore plus profond : l’extrême difficulté voire l’incapacité dans laquelle se trouvent les élites comoriennes à œuvrer à la modernisation de leurs sociétés à partir d’une nouvelle vision du monde, d’une nouvelle conception de l’existence et d’une nouvelle méthodologie d’action tout en sauvegardant les valeurs traditionnelles positives qui permettent à leurs peuples de préserver leur identité culturelle.

L’intelligentsia comorienne doit convaincre toutes les autres classes et couches des populations, que la vie est un combat et il faut se garder d’angélisme, de candeur, d’idéalisme et de sentimentalisme et ne pas croire qu’un quelconque salut viendrait de l’extérieur. Cette période délicate ne peut être gérée que par un État fort, orientation démocratique avérée qu’il revient aux penseurs les plus féconds d’imaginer et aux hommes d’État au caractère trempé de construire.

L’innovation , la modernité et une adaptation aux contraintes extérieures amènent ma formation politique à penser que seul un Président de l’Union ou un Président de la République des Comores ayant le profil d’un « Despote Eclairé » est à même de relever les défis d’un développement harmonieux et durable des Comores. Et ce n’est pas parce que les Comores sont un espace de terres et de mers qu’elles sont divisées et vouloir à tout prix partager le pouvoir entre les Iles pour respecter une certaine idée de partage entre les Iles est à mon avis un non-sens car c’est déjà accepter la division et non l’unité.

Nous pouvons au contraire exploiter toutes nos richesses parce qu’elles se trouvent dans nos terres ( les îles ) et dans nos mers ( notre espace maritime ).

Le Front Patriotique Soilihiste pense ainsi et le proclame solennellement.

Le Secrétaire Général
F. Dramsi

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1 commentaire sur Quel projet de gouvernance pour les Comores?

  1. Mongozi n’était pas contre l’entrepreneuriat ni contre les sociétés privés. La politique mené par Mongozi n’était pas une politique centralisateur. la preuve est la construction des Moudiriats dans tous les régions des Comores. lisez un peu le plan Quinquennal de l’équipe de Mongozi vous comprendrez. Mongozi ne faisait pas de différence entre les îles. Mongozi a placé les îles et le peuple Comorien sur le même pied d’égalité. Il n’y avait pas de M’matsaha contre natif de Mutsamudu ou de Domoni. tous étaient des comoriens et jouissaient tous du même avantage et avaient tous le même droit et devoir. Pour Mr Dramsi c’est à son honneur de pouvoir créer ses propres entreprises faisant ainsi diminuer un peu le chômage. Nous avons besoins des gens comme Mr Dramsi partout dans le teritoire des Comores.

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