Atterrissage des avions de combat, débarquement des troupes, déballage des paquetages, entraînement des soldats… Depuis le début de l’intervention au Mali, vendredi 11 janvier, malgré la mort d’un soldat français et plusieurs chez les combattants islamistes, les images du conflit au Mali ne sont que calme et sérénité.
La base aérienne de Bamako semble ainsi n’avoir rien à cacher, comme offerte aux objectifs des photographes. Imperturbables, les hommes en treillis ne paraissent même pas remarquer qu’ils sont pris en photo. Les véhicules détruits des combattants islamistes sont eux invisibles.
« Tout le monde est à Bamako et attend de pouvoir sortir », résume-t-on au service photo du Monde. « En attendant, toutes les images sont les mêmes. » Officiellement pour des raisons de sécurité, les autorités maliennes n’autorisent pour l’instant pas les envoyés spéciaux à se rendre au-délà de Ségou, au nord, à trois heures de route de Bamako.
Sylvain Cherkaoui, sur place pour Le Monde, fait partie de la quinzaine de photographes et cameramen présents à Bamako. « Nous sommes tous dans les starting-blocks », dit-il. Comme ses confrères de l’AFP et de Reuters, il a été autorisé hier à prendre des images de la base aérienne. Une possibilité aujoud’hui terminée. « On nous a expliqué que les normes avaient changé. »
Dans l’attente de pouvoir se rendre dans le nord, Sylvain Cherkaoui avoue sa « frustration » et s’interroge sur les raisons de l’interdiction. « Même si certaines zones sont sans doute encore dangereuses, est-ce qu’il y a des choses à cacher ? »
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