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Quelles présidentielles ?

La Cour Suprême a donc arrêté la liste définitive des candidats aux futurs scrutins. Les aspects juridiques de la question sont magistralement décryptés par Rasfandjani dans son article « Au nom de la loi » (voir dans la GAZETTE DES COMORES sachronique juridique) ; Rasfandjani qui fait autorité dans le pays pour sa maîtrise du droit et la pertinence de ses interventions.

Que dire pour les aspects politique ?

Première observation : l’absence de deux grandes familles politiques sur trois. Sans vouloir offenser qui que ce soit, force est de reconnaître que trois grands partis rythment la vie politique de ce pays depuis 2001 : le CRC du président Azali, l’UPDC du président Ikililou et le JUWA du président Sambi, les trois présidents qui ont « tourné » à la tête de l’État. Seul le CRC reste dans la course. Les autres éliminés par des considérations juridiques non convaincantes. L’air majeur du bal est annoncé !

Deuxième observation : la mouvance patriotique complètement absente. En fait elle a disparu de la scène politique nationale depuis la fin des années 1999. L’absence d’une organisation portant les aspirations de la nation à l’unité et l’intégrité territoriales, au progrès économique et social, à la liberté pèse lourd.

Un défi historique que notre peuple doit relever.

Par mouvance patriotique, il faut entendre la lignée inaugurée par les Masimu, continuée par le MOLINACO, le PASOCO, Ali Soilihi et le FD. Sans oublier le puissant rôle joué par la jeunesse à travers l’ASEC en France et MSOMO WANYUMENI dans le pays. Depuis 1982, elle était incarnée par le FD.

Après avoir brillé aux législatives de 1982 (le score de ses représentants dépassait 10 % dans la plupart des cas), obtenu 9 % aux présidentielles de 1990, le FD a peu à peu sombré. A peine 3 % aux présidentielles de 2002. Les participations à des gouvernements dans des conditions discutables sans résultats probants ont précipité la chute. Abandon du travail politique, plus d’expression sur les questions d’actualité. Perte d’identité, le FD n’a même plus d’orientation consacrée dans un texte et servant de référence. Plus de militantisme. Un parti sans âme autour d’un chef. Certains s’accrochent au symbole, espère que la « gloire » passée peut servir de bouée de sauvetage. En vain. Ils prolongent l’agonie et freinent l’émergence de l’organisation qui devra prendre la suite dans les conditions nouvelles d’aujourd’hui.

Constater que dans des élections fondamentales comme les présidentielles, cette mouvance n’est pas représentée ne peut que heurter l’esprit de ceux qui ont réellement à cœur, les destinés du pays. Le PASOCO a disparu dans les années 73-74, le FD a pris le relais en 1982, huit ans seulement. Nous en sommes aujourd’hui à plus de 20 ans de disette. A quand le sursaut !?

Idriss

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