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Ramlati SOIDRI NOMAN, « Il faut compter sur soi-même »

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Ce n’est un secret pour personne, les divorces augmentent de plus en plus dans les milieux comoriens en France. Des divorces qui laissent souvent des traces que seules les femmes incombent la charge de les effacer. Par conséquent, plusieurs jeunes comoriennes élèvent seules leurs enfants en France. C’est pourquoi Salwa Mag est allé à la rencontre d’une de ces femmes fortes. Elle s’appelle Ramlati Soidri Noman. Mère de 3 enfants, elle s’occupe seule tant bien que mal de sa progéniture. Mais elle refuse d’être appelée « femme seule ». Depuis sa résidence en région parisienne, cette jeune femme nous confie les difficultés de la famille monoparentale mais aussi le bonheur de vivre l’amour des enfants en entier.

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Vous élevez seule vos 3 enfants, mais vous refusez d’être appelée « femme seule »?

Je ne me suis jamais considérée comme femme seule. Si vivre avec ses enfants sans mari vaut se titre alors je le refuse car je suis une femme bien entourée avec beaucoup d’amour de mes enfants et de toute ma famille.

Je suis en France depuis 16 ans. J’ai pu aller à la fac et obtenir un Deug de Lettres modernes. Malheureusement, je n’ai pas terminé ma licence. Suite à cela, je suis devenue maman en 2004, 2006 et 2008 de trois merveilles de ma vie. « Ce qui convertie mon Deug de Lettres modernes en Master 2 en vie familiale, sociale et éducative car chaque femme est en soi un diplôme inestimable vu la multitude de choses qu’elle peut accomplir . (Rire).

J’ai aussi obtenue un diplôme de technico-commerciale en pharmacie (déléguée pharmaceutique) suite à une formation faite avec l’institut Léonard de Vinci à la Défense. Je suis dans différentes associations telle que : l’E.S.C.F (wanalesso) et HAUTE CULTURE dans ma ville en France à Villiers sur marne qui consiste à faire sortir les enfants des cités de ces remparts érigés autour d’eux et de les faire découvrir des lieux et des endroits insolites et en leur donnant plus envie de se surpasser pour pouvoir donner le meilleur d’eux.

Comment vivez-vous cette vie de famille monoparentale?

Dans la vie, il faut toujours compter sur soi-même et croire en soi, en essayant de ne jamais laisser transparaître la moindre faiblesse car beaucoup aimerait bien te voir au plus bas. Donc la vie est un combat de tous les jours mais je ne peux pas me permettre la moindre faiblesse. La difficulté est toujours omniprésente que ce soit financière ou matérielle car c’est ce qui fait le monde actuel. J’admets que le quotidien est difficile entre l’école, les activités sportives, les bobos et les petits chagrins mais j’arrive toujours à trouver une solution et que parfois je me surprends moi même.

Y a-t-il une différence de cette vie en France et au pays?

Pour ceux qui sont aux pays, la différence est l’esprit de famille et d’affection de tes proches. Ici c’est le fait qu’il y a des institutions qui versent une compensation financière aux familles monoparentales. Ce qui ne veux pas dire qu’il ne faut pas assumer le reste en essayant de garder l’estime de soi.

Je pense que les valeurs défendues sont les mêmes. Tu vis seule avec tes enfants certes mais tu dois assumer ta petite famille sans que tu te reposes sur l’aide de tonton, tata ou autres… Chacun mène sa barque et essaie de bien la guider pour qu’un jour la fierté de ses enfant se lise sur ses lèvres à travers de leur réussite .

Je remercie ma mère pour les valeurs qu’elle m’a donné et le bon Dieu qui a mis sur mon chemin des amies et voisins formidables. D’ailleurs, j’en profite pour leur témoigner toute ma reconnaissance car je ne le fait pas assez souvent (ils se reconnaîtront). Et heureusement, je suis bien entourée par toute ma famille dans le sens restreint que large du terme.

On peut dire que vous n’êtes pas seule dans cette éducation…?

Je suis une personne qui donne beaucoup de son temps et tout son amour aux personnes qui me sont chères et ils me le rendent bien aussi. Le soutien émotionnel est très important car tu ne te sens pas seule, tu sais qu’on croit en toi et tu peux compter sur des personnes fiables. Tu ne ressens pas le poids de la solitude ou du moins ça l’amoindri. J’ai un tempérament rassembleur et très sociable. Je ne culpabilise pas car chacun à son destin et une fois que j’ai fais un choix, je l’assume (le bon et le mauvais) et j’en tire les leçons.

Je ne compare pas ma vie à celle d’une autre mais je vis la mienne et je me dis alhamdullilah car il y a pire que moi. Tant qu’il y a de la vie, le bonheur est là. Je ne cherche pas à vivre au dessus de mes moyens et je ne vis pas mal non plus. Il faut toujours se dire que nous sommes les exemples pour nos enfants alors soyons les bons exemples. C’est ce que j’essaie au quotidien malgré que j’endosse les deux rôles: celui du père et de la mère en donnant le meilleur de moi-même.

Comptez-vous vous remarier un jour ?

Ha ! C’est la question hante ! bien sur que j’y compte bien un jour. En plus mes enfants me le rappelle souvent « c’est quand tu auras un A…).

J’ai besoin d’affection, de soutien et d’amour aussi. J’espère trouver la personne qui pourra m’aimer comme je suis car je ne changerai jamais pour plaire à quelqu’un. J’ai mes qualités et mes défauts. Et bien sur que lui aussi, il aura ses qualités et ses défauts. Vous savez très bien que dans un couple l’arbitre principale est le respect. Une fois qu’il est là, tout ou presque va de paire.

Propos recueillis par Salwa Mag

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