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Rapport définitif des Nations Unies sur la torture, traitement inhumain et dégradant des prisonniers politiques aux Comores

Rapport définitif des Nations Unies sur la torture, traitement inhumain et dégradant des prisonniers politiques aux Comores, mascarades électorales : premières victoires très précieuses dans la lutte contre la dictature

Les périodes de lutte contre les dictateurs et de l’engagement pour une transition démocratique peuvent donner lieu à des tensions et à des doutes. C’est pourquoi, je tenais à travers notre rubrique hebdomadaire de E yahowa y’a Ridja (Le jeudi du Ridja) de ce jour, à rendre hommage une nouvelle fois à l’exceptionnel engagement de nos compatriotes, notamment des journalistes, des femmes, des mouvements de jeunes, la diaspora et certaines personnalités politiques en faveur du retour de l’État de droit et de la démocratie dans notre pays. Cet engagement sans faille commence à avoir des répercussions concrètes au sein des instances internationales à commencer par les Nations Unies qui viennent de sortir un rapport accablant sur le climat politique aux Comores et notamment sur la torture et le traitement inhumain et dégradant des opposants et « des prisonniers politiques » sans oublier l’utilisation excessive de la force et des forces de l’ordre.

Ce rapport indique clairement que toutes les décisions en rapport au climat de « peur et de tension « … » sont prises par la présidence. Il semble y avoir peu de place dans la société comorienne pour discuter des droits civils ou politiques et quiconque évoque ces questions peut tout à fait être privé de liberté, voire torturé ou maltraité>>. Le rapport indique par ailleurs un << usage excessif de la force par la gendarmerie et le Gipn principalement dans le contexte de l’encadrement de manifestations. On rapporte que pendant les manifestations du 25 mars 2019 liées à l’élection présidentielle de l’Union, des tirs ont fait un mort et des dizaines de blessés >>. Ce rapport des Nations Unies retient que pour des raisons politiques, des personnalités politiques sont placées en détention et pour notre combat, ce rapport arrive à point nommé, à un moment déterminant pour la lutte menée avec détermination par les Comoriens. Il est le fruit de leurs efforts parce que la résistance a su mobiliser et convaincre les organisations internationales sur des alternatives pacifiques possibles pour les Comores pour mettre fin à la dictature, à l’arbitraire et éviter à notre pays des tensions meurtrières.
Presque un an après le coup d’état électoral opéré par Azali Assoumani, son maintien au pouvoir par la force, l’organisation de conférences et autres séminaires en grande pompe, sont toujours autant source de difficultés et d’incertitudes. Le colonel Azali Assoumani ignore qu’une élection même celle faite dans la légalité est certes nécessaire mais pas suffisante pour consolider la démocratie. Le rapport des Nations Unies sur la torture aux Comores qui évoque le non-respect des droits fondamentaux, l’absence d’état de droit et recours à l’arbitraire lui sont personnellement imputables. Il en assume l’entière responsabilité.

L’absence du rapport des observateurs de l’Union africaine dépêchés pour superviser sa dernière mascarade électorale est la preuve du refus de la communauté internationale de porter crédit ou caution à la dictature du colonel devenu récidiviste en matière de putsch. Il est important de mettre fin à la situation potentiellement explosive, née de la crise post-électorale aux Comores et pour y parvenir, cette position onusienne ne peut que booster et décupler les efforts des personnes éprises de démocratie.
Les craintes d’un retour à une triste période d’instabilité sont grandes et réelles. Depuis cette crise post-électorale, jamais la situation aux Comores n’a été aussi incertaine. Azali comme certaines personnalités politiques n’ont pas pris la mesure de la revendication démocratique qui est désormais à l’ordre du jour. Il faut, en urgence, organiser soit une conférence ou des états généraux de sortie de crise dont l’objet est l’alternance, une transition pacifique et démocratique aux Comores. Cette rencontre de tous les comoriens serait une nouvelle opportunité de remettre au-devant de la scène politique et des institutions de l’État, les objectifs de la résistance citoyenne que la classe politique, prise par une lutte et aveuglement du pouvoir, semble ignorer. Il s’agit de : l’État de droit, des libertés, de la dignité, de la citoyenneté et de la solidarité.

Ridja

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