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RDC : accalmie dans l’Est, mais les réfugiés affluent vers Goma

16 novembre 2012

RDC : accalmie dans l’Est, mais les réfugiés affluent vers Goma

Le camp de réfugié de Kanyarucinya à proximité de Goma en RDC, le 31 juillet 2012 ©AFP

GOMA (RDCongo) (AFP) – (AFP)

Les
belligérants sont restés « sur leurs
positions » sans combattre vendredi matin au nord de
Goma, dans l’est de la République démocratique du
Congo (RDC), après des affrontements sanglants la
veille, mais les réfugiés affluent vers les camps
autour de la capitale du Nord-Kivu, région minière
limitrophe du Rwanda.

Au soir des affrontements de jeudi entre rebelles du M23 et
armée régulière congolaise , le gouverneur de
la province du Nord-Kivu Julien Paluku avait fait état
de la mort de 113 rebelles « vêtus d’uniformes
rwandais », mais vendredi les autorités provinciales
ont établi le bilan à au moins 150 morts chez
leurs adversaires.Les rebelles ont, quant à eux,
démenti toute perte et fait état de neuf soldats
ennemis tués.

Depuis jeudi, 1.500 familles sont arrivées au camp de
Kanyarucinya, ce qui représente environ 7.000
personnes, a dit à l’AFP Christophe Beau, responsable
de la protection des réfugiés et
déplacés pour le Haut-commissariat aux
réfugiés (HCR) de l’ONU.

« Des centaines de déplacés sont arrivés
avec leurs enfants, leurs animaux de basse-cour, leurs
chèvres, leurs moutons, et quelques effets
personnels », a raconté à l’AFP un membre du
personnel du camp sous couvert d’anonymat.

Les agences
humanitaires et les ONG s’efforcent de leur apporter des
vivres, de l’eau et le minimum vital.Depuis juillet 30.000
personnes sont arrivées dans ce camp, situé à
une dizaine de kilomètres de Goma et à une
quinzaine de kilomètres de la ligne de front.Au total,
les ONG estiment à environ 300.000 le nombre des
personnes déplacées au Nord-Kivu depuis la
mutinerie des hommes du M23 -un temps intégrés
à l’armée congolaise – fin avril. 

Certes dans le centre de la capitale du Nord-Kivu, les
écoles fonctionnent, les motos-taxis circulent et la
population vaque à ses occupations, a constaté un
journaliste de l’AFP.Et au nord, les écoles qui
avaient fermé jeudi ont repris, ainsi que les
activités commerciales.

Mais devant la crainte de nouveaux combats de
nombreuses personnes des villages proches des combats de
jeudi affluaient encore vers Kanyarucinya vendredi matin. Une cinquantaine d’enfants sont arrivés en groupe. 

« Certains étaient bloqués en zone de combat et
profitent de l’accalmie relative pour s’abriter au camp.(…) Il y a beaucoup de femmes et d’enfants.Des enfants
arrivent seuls », a expliqué à l’AFP
Jean-Claude Bambanze, président de la société
civile du territoire de Rutshuru, où sont basés
les rebelles.

Des bilans contradictoires

Après les combats de jeudi, « tout est calme, il n’y
a pas d’affrontement, tout est revenu à la
normale », a déclaré à l’AFP le
lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de
l’armée pour la province du Nord-Kivu, interrogé
en milieu de journée.

Selon une source militaire occidentale à Kinshasa,
l’armée congolaise a été prise au
dépourvu lors de l’attaque du M23 jeudi à l’aube
mais les Forces armées (FARDC) ont « réagi de
manière coordonnée » et repris rapidement le
terrain qu’elles avaient perdu, ramenant le M23 sur ses
positions antérieures.

Elles avaient, depuis plusieurs semaines, renforcé leurs
rangs face aux rebelles qui, selon la RDC et des experts de
l’ONU, reçoivent l’aide du Rwanda et de l’Ouganda, ce
que les deux pays nient.

Jeudi soir, le gouverneur de la province, Julien Paluku, a
annoncé que 113 rebelles « vêtus d’uniformes
rwandais » avaient été tués.

Le bilan est revu à la hausse à « 150 militaires
au moins déjà bien comptés qui sont des
militaires du M23 et des militaires venus en appui venu
depuis le Rwanda et habillés en tenue militaire de
l’armée rwandaise », a déclaré à
l’AFP Célestin Sibomana, attaché de presse de la
province du Nord-Kivu.

Le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole
militaire du M23, a pour sa part annoncé que 9
militaires des Forces armées (FARDC) avaient
été tués et une centaine d’autres
blessés. »Nous, nous n’avons pas de morts,
seulement deux blessés », a-t-il dit à l’AFP.

Pour le chef rebelle, « le gouvernement ne
contrôle pas la situation » et si les FARDC,
« nous provoquent, nous allons riposter ».Il a
ajouté que le M23 avait pris neuf positions aux FARDC
à une vingtaine de kilomètres de Goma – ce qu’a
démenti une source des forces loyalistes.

Ces affrontements sont survenus alors que l’examen du
rapport d’experts des Nations unies, faisant état d’un
soutien de Kigali et Kampala, est attendu au Conseil de
sécurité de l’ONU la semaine prochaine.

Le comité des sanctions de l’ONU, réuni depuis
plusieurs jours a déjà sanctionné, tout comme
les Etats-Unis, le colonel Sultani Makenga, chef militaire
du M23.

Jeudi soir, la ministre des Affaires étrangères
rwandaise, Louise Mushikiwabo, a condamné la reprise
des combats qui met, selon elle, à mal les efforts
régionaux de paix.



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