22 novembre 2012
RDC : accusé de trafic d’armes, le patron de l’armée de terre suspendu
Le général Gabriel Amisi (G), le 20 décembre 2004 dans la Province du Nord Kivu à Kanyabayonga ©AFP
KINSHASA (AFP) – (AFP)
Le
général Gabriel Amisi, chef d’état-major de
l’armée de terre de la République
démocratique du Congo (RDC), a été suspendu
de ses fonctions après avoir été cité
dans un rapport de l’ONU l’accusant d’être
impliqué dans un trafic d’armes destinées à
divers groupes armés, a annoncé jeudi le gouvernement.
Il s’agit d’une mesure provisoire prise par le président
congolais Joseph Kabila qui a ordonné au gouvernement
de mener une « enquête approfondie afin de
déterminer les responsabilités dans ce trafic
illégal et criminel », a déclaré le
porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, au cours d’une
conférence de presse à Kinshasa.
La suspension du patron des forces terrestres congolaises
intervient alors que l’armée a subi un sérieux
revers en échouant à repousser les rebelles du M23
qui ont pris sans résistance, mardi, la ville de Goma,
capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est du pays.
Selon le rapport des experts des Nations unies sur la RDC
cité par M. Mende, « les forces armées
congolaises continuent d’être la proie de réseaux
criminels qui permettent aux officiers supérieurs de
s’enrichir par l’emprise sur les ressources naturelles et la
contrebande, notamment le trafic d’ivoire mené par les
groupes armés » actifs dans l’est du pays.
Toujours selon le porte-parole, le général Amisi
« contrôlait un réseau de distribution de
munitions de chasse à des braconniers et des groupes armés ».
Les chef de la force terrestre est soupçonné
d’avoir fourni 300 fusils d’assaut AK47 au groupe armée
« Nuyatura », mis en cause récemment dans
l’assassinat de plusieurs centaines de civils, selon M. Mende.
D’autres officiers de grade inférieurs sont
également cités dans le rapport des experts de
l’ONU, a-t-il ajouté.
Selon M. Mende, le trafic d’armes « se déploie
jusqu’au Congo Brazzaville où les munitions sont
achetées avant d’être acheminées
clandestinement jusqu’à Kinshasa puis transportées
à l’est, notamment par des membres de la famille du
général Amisi ».
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