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RDC : l’ONU envisage d’utiliser pour la première fois des drones

23 novembre 2012

RDC : l’ONU envisage d’utiliser pour la première fois des drones

Des milliers de Congolais fuient la ville de Sake, après l’offensive des rebelles du M23, le 22 novembre 2012 ©AFP

NEW YORK (Nations unies) (AFP) – (AFP)

Les Nations
unies envisagent d’utiliser pour la première fois des
drones pour surveiller l’est de la République
démocratique du Congo (RDC), en proie à une
rebellion armée, une initiative controversée qui
pourrait inquiéter certains Etats membres.

Des responsables des opérations de maintien de la paix
de l’ONU ont pris contact avec les gouvernements congolais
et rwandais à propos de cette initiative délicate
qui pourrait créer un précédent, ont
indiqué des diplomates.

L’ONU cherche à renforcer sa mission, la Monusco, en
RDCongo, où les rebelles du mouvement M23 ont pris le
contrôle d’une bonne partie de la province du Nord-Kivu
(est).Selon des experts de l’ONU, le Rwanda et l’Ouganda
voisins fournissent armes et troupes au M23, ce que les deux
pays nient farouchement.

Les Nations unies « examinent toute une série de
mesures pour renforcer les capacités de la Monusco afin
de protéger les civils des groupes armés
présents dans cette vaste zone de l’est de la RDC »,
a expliqué à l’AFP Kieran Dwyer, porte-parole du
département de maintien de la paix de l’ONU.

« Utiliser des aéronefs non armés, des drones,
pour surveiller les mouvements de ces groupes est un des
outils que nous envisageons », a-t-il ajouté. »Bien sûr nous le ferions avec prudence, en totale
coopération avec le gouvernement congolais, et en
choisissant les moyens de surveillance les plus efficaces
pour aider à appliquer notre mandat de protection des civils ».

Mais « pour mettre en oeuvre ces outils, nous aurons
besoin du soutien de certains Etats membres », a-t-il précisé.

L’ONU envisage aussi d’accroître l’effectif de la
Monusco —actuellement de 17.500 hommes environ mais qui
peut être porté à 19.500 hommes— et de la
rédéployer en RDC.Le secrétaire
général de l’ONU Ban Ki-moon doit présenter
bientôt des propositions en ce sens au Conseil.

Les Etats-Unis et la France contactés

La France et la Belgique ont réclamé un
renforcement du mandat de la Monusco pour lui permettre de
s’opposer plus vigoureusement aux rebelles.

Les hélicoptères de combat de la Mission ont
essayé en vain de ralentir l’avancée du M23, qui
s’est emparé mardi de Goma, la capitale provinciale,
pratiquement sans coup férir.

L’ONU fait valoir que les Casques bleus risquaient de mettre
en danger la population civile s’ils tentaient de stopper
les rebelles, et que la Monusco ne peut pas se substituer
à une armée nationale.

« L’ONU a contacté plusieurs pays, dont les
Etats-Unis et la France, pour leur demander de lui fournir
des drones qui pourraient jouer un rôle important dans
la surveillance des frontières » de la RDC, a
indiqué un diplomate.

« Il est évident cependant qu’il aura des
implications politiques » dans ce dossier, a-t-il ajouté.

« C’est un sujet controversé, les pays ne sont pas
tous d’accord là-dessus », a souligné Olivier
Nduhungirehe, premier conseiller à la mission du Rwanda
auprès de l’ONU.

En RDC, les drones serviront uniquement à la
surveillance mais les capacités d’espionnage de ces
engins sans pilote pourraient inquiéter beaucoup de
pays.

« Au Congo, les drones pourront repérer tout
mouvement de troupes et d’armes passant la frontière,
ce qui est une bonne chose », explique un diplomate d’un
pays membre du Conseil.

« Mais beaucoup de pays ont des choses à cacher.Si
les drones sont utilisés dans d’autres missions, qui va
stocker les informations recueillies et garantir qu’elles ne
soient pas transmises à d’autres ? », se demande-t-il.

Le Nord et le Sud-Kivu sont le théâtre de conflits
depuis les années 1990, en raison de leurs richesses
minières et agricoles, que se disputent le gouvernement
congolais, divers mouvements rebelles et les pays voisins
(Ouganda, Rwanda, Burundi).



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