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RDC : reprise des combats entre l’armée et le M23 à la frontière rwandaise

17 novembre 2012

RDC : reprise des combats entre l’armée et le M23 à la frontière rwandaise

Des soldats de l’armée congolaise en route pour Kibumba, le 4 août 2012 en RDC ©AFP

GOMA (RDCongo) (AFP) – (AFP)

Les combats
ont repris samedi matin entre l’armée, appuyée par
les casques bleus, et la rébellion Mouvement du 23 mars
(M23) à Kibumba, une localité de l’est de la
République démocratique du Congo frontalière
du Rwanda, accusé par l’armée congolaise de
soutenir les rebelles.

Le Conseil de sécurité des Nations unies va se
réunir en urgence samedi pour évoquer la situation
dans ce pays, selon des diplomates.

Les combats ont commencé à l’aube dans la zone
où des affrontements avaient déjà opposé
jeudi les belligérants, poussant plus de 7.000
personnes à regagner le camp de déplacés de
Kanyarucinya, à une dizaine de kilomètres de Goma,
la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Une fois encore, l’armée et le M23 s’accusent
mutuellement d’avoir déclenché les hostilités
qui fissurent un peu plus la trêve relative
observée depuis août.

Des hostilités qui ont commencé dès vendredi,
selon l’armée. »Le M23 nous a attaqués vers
17h00 (15h00 GMT), on les a repoussés, et on avait
l’ordre de ne pas les poursuivre », a affirmé samedi
matin le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de
l’armée pour le Nord-Kivu.

Une fédération d’ONG, la Société civile
du Nord-Kivu, a relayé la même information dans un
communiqué, se disant « indignée ». »Chaque fois que l’armée régulière a
l’avantage sur l’ennemi, des ordres tombent du
haut-commandement pour exiger la cessation des
hostilités », écrit Omar Kavota, son porte-parole.

« Il y
a eu des combats très tôt ce matin (samedi) dans
nos positions », a déclaré de son
côté le lieutenant-colonel Vianney Kazarama,
porte-parole militaire du M23, à l’AFP.Les FARDC
(Forces armées de RDC – armée régulière)
sont venues nous attaquer avec des hélicoptères,
des chars de combat. »

« Le M23, du coup, est passé à l’offensive et il
a repoussé l’ennemi.Nous avons pris le siège
administratif (du territoire) de Nyiaragongo », a-t-il
affirmé, expliquant que l’armée attaquait sur
plusieurs axes mais que les rebelles « repoussent
l’ennemi vers la route qui mène à Goma ».

La Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC
(Monusco), chargée de la protection des civils, a
appuyé l’armée en combattant le « M23 entre
Kibumba et Kibati », à 5 kilomètres du camp de
Kanyarucinya, et « dix missions ont ainsi été
menées par ses hélicoptères de combat »,
écrit-elle dans un communiqué.

Présence de militaires rwandais

Vendredi,
la Monusco avait été placée en état
« d’alerte élevée » et des « équipes
de réaction rapide » au sein des Casques bleus
avaient été déployées dans des endroits
clés autour de Goma, en particulier près de l’aéroport.

Le M23 est surtout formé d’anciens rebelles qui,
après avoir été intégrés en 2009
dans l’armée, se sont mutinés en avril dernier et
combattent depuis l’armée régulière dans la
région du Kivu.Deux pays voisins, le Rwanda et
l’Ouganda, sont accusés par l’ONU de soutenir les
rebelles, ce qu’ils démentent.

« J’étais moi-même sur le front, et les tirs
venaient du Rwanda », a affirmé samedi en début
d’après-midi le lieutenant-colonel Hamuli.D’après
lui, « plusieurs » militaires rwandais « sont venus
couper notre progression vers les positions principales du M23 ».

« Toute la nuit, une présence de militaires
(rwandais) a été renforcée tout au long de la
frontière et aux environs.Et quand bien même nos
chars de combats viennent bombarder les positions du M23,
ils (les chars) sont en train d’essuyer des roquettes
anti-aériennes qui proviennent du Rwanda », a-t-il expliqué.

Il n’y a
« aucun soldat des RDF (Rwanda defence force –
l’armée rwandaise) » en RDC, a quant à lui
assuré à l’AFP le porte-parole de l’armée
rwandaise, Joseph Nzabamwita. »A chaque fois que les
FARDC sont battus sur le terrain, on trouve les RDF comme
prétexte », a-t-il ajouté.

Samedi matin, l’armée a demandé aux populations
proches de Kibumba de descendre vers Goma, que le M23 a
plusieurs fois menacé de prendre, tout en assurant que
ce n’était pas sa priorité.

Mais des habitants de Nyiaragongo sont « bloqués dans
leur maison », tandis que « tout le personnel
administratif de l’Etat qui n’était pas juste au niveau
de Nyiaragongo est déjà parti », s’est
inquiété un responsable de la Société
civile du Nord-Kiu.



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