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Réception de l’Aïd-el-fitr : Le gouverneur de Ngazidja a longuement parlé de Handuli

Mouigni Baraka Said Soilih a appelé les forces vives du pays, surtout la jeunesse, à «contribuer efficacement à mettre fin à la crise morale que connait notre société».

Samedi dernier, jour de l’Aïd el-fitr au palais de Mrodju, Mouigni Baraka a exprimé ses vœux aux habitants de l’île estimant que «nous avons accompli avec succès le jeûne de ce mois sacré et j’espère que nous avons su tirer profit des leçons dispensées durant les 30 jours de jeûne par les ulémas et les prédicateurs».
Mouigni Baraka Said Soilih a saisi l’occasion pour  appeler les forces vives du pays surtout la jeunesse à «contribuer efficacement à mettre fin à la crise morale que connait notre société». Une crise qui, d’après lui,  les pouvoirs publics cherchent, par tous les moyens, à surmonter pour éviter qu’elle constitue un frein au développement de l’archipel.

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Colas

Le gouverneur de l’île a surtout focalisé son propos sur les évènements survenus ces derniers jours sur le site de Handuli. Ces évènements, estime-t-il, «donnent à réfléchir et appellent chacun de nous à faire preuve de pondération pour éviter les excès susceptibles de détruire toutes nos chances et réussites dans nos démarches de développement». Mais le locataire de Mrodju a surtout voulu «apporter des précisions à l’intention de ceux qui persistent à entretenir la divergence au sein de l’opinion».
Selon lui, l’exploitation du site de Handuli par la société Colas a suscité des suspicions selon lesquelles, il existerait des produits miniers dans le sous sol du site en question.  Cette idée, à son avis,  tire son origine sur une lecture «quelque peut imaginaire» d’un passage du contrat qui mentionnerait que «le bailleur concède au locataire le droit d’extraire et de disposer de tous les matériaux qui sont techniquement et économiquement exploitables».

Mouigni Baraka soutient que pour l’heure, «aucune étude n’a été menée sur les lieux pour la recherche du moindre indice pouvant étayer cette hypothèse». «Il n’existe aucun élément scientifique qui pourrait apporter la preuve de l’existence de produits miniers et s’il s’avère que de tels biens existeraient  dans notre sous-sol, c’est notre Etat qui en disposera de façon exclusive», a-t-il  affirmé.
Reproché et dénoncé d’avoir changé de position après s’être opposé à ce contrat de bail,  le gouverneur de Ngazidja a fait savoir qu’il n’est pas partie prenante de ce contrat et que sa signature n’a jamais été requise.
«Le fait avéré est qu’après la signature de ce document,  j’ai saisi la vice- présidence chargée de l’Aménagement du Territoire et la société Colas pour dénoncer ledit contrat pour vice de forme en leur signifiant mon désaccord quant à sa mise en application», a expliqué le chef de l’exécutif insulaire. Son souci était, selon lui, d’«améliorer le contenu du contrat, faire respecter la procédure au regard des textes en vigueur, requérir les contres parties exigibles afin que toutes les parties puissent tirer profit de l’opération de façon équitable».

Sa démarche aurait abouti à une révision du contrat de bail initial et une disposition stipulant que  «le bailleur concède au locataire le droit d’extraire et de disposer de tous les matériaux qui sont techniquement et économiquement exploitable» qui a été supprimée et remplacée. Il serait alors question d’exploitation de l’agrégat, toute granulation confondue, c’est-à-dire des blocs de pierres, du gravier, du sable. 

Il a même cité des dispositions comme celui qui dit que le «remblais progressif de l’espacement où les matériaux ont été extraits, extraits des pierres à partir de 20m au dessus du niveau de la mer, tout disfonctionnement négatif à caractère environnemental, tout fait constaté, jugé contraire aux dispositions du contrat, toute étude environnementale réalisée qui se révèle contraire à l’expertise déjà réalisées, entraineront la suspension immédiate du contrat».

Mouigni Baraka a expliqué aussi que parmi les nouvelles dispositions du contrat, une quote-part chiffrée à verser à la communauté et la société Colas s’engage à réaliser plusieurs infrastructures routières et sportives au profit des localités environnantes.
Son souci pour la suite reste  le contrôle et le suivi de l’exploitation du site, la protection de la population contre les impacts environnementaux négatifs. «J’ai demandé la mise en place d’un comité de suivi et de contrôle au sein de laquelle siégera le représentant d’un cabinet d’expertise, des représentants des communes, du commissariat à l’Environnement et autres organismes ressources. Ce comité aura en charge, notamment l’élaboration d’une contre expertise et d’un cahier de charges à soumettre à la société Colas», a rassuré le gouverneur de l’île.
Asa / Alwatwan

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