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Référendum constitutionnel : L’opposition prend la parole cet après-midi à Moroni

Refusant catégoriquement de prendre part à la campagne référendaire depuis son ouverture, le camp de l’opposition organise un meeting cet après-midi à la place Badjanani, pour faire connaitre sa position vis-à-vis du processus.

La campagne pour le référendum du 30 juillet prochain est presque déjà entrée dans sa deuxième semaine. Pour le moment, seuls les partisans du Oui occupent le front. Une position ambiguë et qui intrigue puisque les partis de l’opposition avaient demandé auprès de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), l’autorisation de battre campagne. Mais depuis l’ouverture de cette dernière, le camp des opposants a opéré un revirement et décidé de la boycotter. Peut-être pas pour longtemps. Selon l’opposant et député de la région de Hambuu, Ali Mhadji, dans un entretien téléphonique accordé à Al-watwan hier, l’opposition va bientôt bouger.

«Demain (aujourd’hui, Ndlr), à la place Badjanani de Moroni vers 16h, l’opposition tiendra un meeting pour faire connaitre sa position vis-à-vis de ce référendum. La campagne est déjà ouverte, on pense qu’on a le droit de se prononcer et on se doit aussi de donner notre position à nos partisans», avance-t-il tout en refusant de dévoiler quoi que ce soit. «Vous saurez tout demain, on vous invite tous à venir nous entendre si le pouvoir accepte de nous laisser nous exprimer sans entrave», poursuit-il.

Un peu plus tard dans la matinée, son collègue d’Itsandra Sud, le député Oumouri M’madi Hassane a affirmé que sa position contestant l’organisation de ce référendum reste inchangée. Pour lui, «le président est en droit d’engager des réformes, c’est la constitution qui lui octroie ce droit. Seulement, il y a des normes et des procédures à suivre», avait-il lancé. Oumouri M’madi avait aussi opposé un refus de prendre part à la campagne, par peur de cautionner, entre autres, une élection dont «le résultat est déjà connu». «La révision initiée par le chef de l’Etat conduit les Comores vers une nouvelle République. La suppression des postes des vice-présidents ou la transformation de l’Etat fédéral en Etat unitaire en sont des exemples concrets. La naissance d’une nouvelle République ne peut pas passer par une révision mais plutôt par l’adoption d’une nouvelle constitution. Ce qui nécessite des règles spéciales», soulignera-t-il avant d’enchaîner avec le résultat électoral en affirmant que «le Oui l’emportera à 52%».

Un candidat unique de l’opposition

Récemment, une mission de l’Union africaine à Moroni avait demandé aux partis d’amorcer le dialogue pour trouver un terrain d’entente. Une position dont la partie comorienne a demandé la révision considérant qu’une telle position porte atteinte au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays souverain. Depuis, l’organisation africaine ne s’est pas manifestée.

Un contexte que le député Oumouri refuse de qualifier de revirement. «Je ne crois pas à un revirement. L’Ua, au nom du principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays souverain, n’a pas la faculté d’imposer quoi que ce soit au gouvernement comorien. Elle privilégie toujours le dialogue et le consensus, seulement le pouvoir en place fait la sourde oreille et l’organisation africaine ne peut pas astreindre un Etat souverain».

Mais son homologue du Hambuu reste inquiet. «Si le président ignore les recommandations de la communauté internationale, il risque de mettre le pays en difficulté en exposant à d’éventuelles sanctions, et c’est la population qui va payer le prix», met-il en garde. Si le Oui devait passer, une période de douze mois sera nécessaire pour la mise en place de nouvelles institutions. Le chef de l’Etat a déjà annoncé qu’il mettra son mandat en jeu par une élection présidentielle anticipée. Tout le monde se demande si l’opposition participera à ces élections.

A en croire le représentant d’Itsandra Sud, «si cette démarche devait aboutir, même-si je suis convaincu qu’on en arrivera pas jusqu’à là, il y aura un seul candidat qui va représenter le camp de l’opposition. Nous travaillons là-dessus en ce moment. Mais ces élections ne seraient ni libres ni ouvertes à tous, dans la mesure où aucun politicien issu de la mouvance présidentielle n’osera poser une candidature pour concurrencer le président Azali Assoumani». Tout reste confus et nébuleux, en espérant que le rassemblement de l’opposition qui aura lieu demain nous apporte enfin des réponses.

stagiaire :
Oussoufa Abdou El Madjid / Alwatwan

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