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Référendum : Hassani Hamadi prend ses distances

Malgré les alertes, des Assises nationales, le gouverneur de Ngazidja a plus que mouillé sa chemise. Or, il vient de faire volte-face. Désormais, il s’oppose résolument à toute velléité du chef de l’Etat d’écourter le mandat des gouverneurs des îles dans le cadre de la révision constitutionnelle en gestation.

Les relations entre le gouverneur de Ngazidja et le président de la République se refroidissent. Le locataire de Mrodjou, après avoir joué le jeu du président, décide de sauver sa place. L’enjeu est de taille. Vivre ou disparaître. Entre les deux options, le choix est vite fait. Hassani Hamadi rejete la main tendue d’Azali Assoumani pour soutenir le référendum. Il présume que les conclusions à faire adopter par voie référendaire portent atteinte à l’article 42, qui interdit toute procédure de révision constitutionnelle, si elle remet en cause l’unité du territoire et l’autonomie des îles.

Or, parmi les recommandations des assises, le statut des gouverneurs est sujet à modification si ce n’est à suppression.
Pourtant, le gouverneur de Ngazidja s’était activement impliqué dans les assises nationales jusqu’au terme des travaux.

Pourquoi ce revirement soudain ?
Si le mystère règne sur ce point, des sources proches de Mrodjou confirment que Hassani Hamadi a choisi le ministre des affaires étrangères, en début de semaine, pour signifier au président Azali, son hostilité par rapport au référendum.

Selon quelques indiscrétions, le chef de l’Etat s’y attendait. Et c’est compréhensible. Quand il partait au Koweït, accompagné du gouverneur de Mohéli, il avait envoyé le soir du lundi 2 avril deux émissaires à Mrodjou, en l’occurrence Mohamed Issimaila et Ibrahima Hissani, pour « calmer » le gouverneur.

Car le feu couve depuis longtemps. « Hassani Hamadi ne peut pas demander la lune. Au début, il était prévu que les gouverneurs soient nommés par décret. Mais il s’y est opposé et Azali a cédé. Maintenant il s’oppose au référendum. Qu’il sache qu’il n’y a pas que son mandat qui sera mis en jeu, mais celui d’Azali aussi. En réalité, et lui et Salami réalisent qu’ils ne gagneront pas une deuxième fois, parce qu’ils ont trahi le peuple. C’est pour ça qu’ils s’opposent à toute réforme constitutionnelle », confie un membre du cabinet présidentiel.

Si Mrodjou et Dar-Nadja sont désormais sur la même longueur d’onde, la position de Bonovo demeure encore insaisissable.
A la veille de la cérémonie de clôture des assises, les élus de Mohéli avaient constaté « avec consternation, la mise en cause grave des acquis politiques et démocratiques de nos populations avec la fustigation injustifiée des structures des îles autonomes, comme inutiles et budgétivores selon les conclusions des experts ».
Ils se réfèraient ainsi au document définitif des assises qui a recommandé de « redéfinir de façon claire et soutenue l’autonomie accordée aux îles en tenant compte du coût financier de l’autonomie des îles ». Mais aussi, « réduire et/ou supprimer la superposition des institutions pléthoriques et budgétivores », les conseils et les commissariats des îles notamment.
Pendant ce temps, le gouverneur Fazul continue à jouer au clair-obscure.

Quid du positionnement des vice-présidents, appelés, eux aussi, à disparaître précocement, si d’aventure le spectre d’une révision constitutionnelle se réalisait prochainement ?
La perspective d’un mandat raccourci sonnerait-il le réveil de ces élus qui se sentaient à l’abri pour quelques années encore ?

Idjabou BAKARI/ Masiwa

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