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Refuser la misère dans notre pays ! 

La Journée Mondiale du Refus de la Misère est célébrée chaque 17 Octobre. Née de l’initiative du père Joseph Wresinski et de celle de plusieurs milliers de personnes de tous milieux qui se sont rassemblées sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris en 1987, cette journée est officiellement reconnue par les Nations Unies depuis 1992. Depuis 1987, chaque année, la Journée mondiale du refus de la misère est célébrée le 17 octobre.
 
 
Cette Journée mondiale du refus de la misère a pour but de faire entendre la voix des plus démunis Faire entendre ceux qui sont habituellement réduits à leurs difficultés.  La misère est une violation des droits humains fondamentaux, elle doit être combattue.
 
 
Aux Comores, la misère tue et déshumanise une partie de la population. Les rapports nationaux sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) relèvent que la pauvreté et la faim augmentent aux Comores.  La proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est passée de 54,7% à 44,8% entre 1995 et 2004 et s’établirait à 45,6% en 2012. La pauvreté concerne plus de 70% de la population, notamment les jeunes et les femmes en milieu rural. Selon l’Enquête intégrée auprès des ménages (EIM) de 2004 qui constitue en l’état actuel l’enquête de référence la plus récente, 44,8 % de la population comorienne vivrait en dessous du seuil de pauvreté estimé par tête et par an à 285.144 FC (soit environ 580 Euros). L’incidence de la pauvreté pour l’ensemble des ménages du pays concerne 36,9 % de ménages pauvres. Cette incidence de la pauvreté varie cependant en fonction de l’île, du milieu de résidence et des activités économiques des chefs de ménages. Ainsi, l’incidence de la pauvreté apparait plus élevée à Anjouan et Mohéli que sur la Grande Comore.
 
 
La profondeur de la pauvreté est passée de 19,9% en 1995 à 12,8% en 2004. L’objectif à 2015 est de parvenir à une profondeur de moins de 9,9%. L’augmentation probable de la pauvreté dans les îles entre 2004 et 2012 aurait engendré une légère augmentation des profondeurs de pauvreté, à Ngazidja de 12% à 12,2%; à Ndzuwani de 13,8% à 14 %; et à Mwali de 12,3% à 12,5%.
 
 
La mise en œuvre du document de Stratégie de Croissance et de réduction de la pauvreté (DSRP) et de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable n’ont toujours pas permis de réduire. Les activités relatives à la protection sociales ne sont pas priorisées par l’Etat.
 
 
Les pays africains reconnaissent de plus en plus, la valeur ajoutée des programmes de protection sociale dans la réduction de l’extrême pauvreté. L’Union Africaine à travers sa déclaration de Ouagadogou de 2004 et son plan d’action, a fait de la protection sociale une de ses priorités. Aux Comores, les programmes de protection sociale sont à l’état embryonnaire. Dans les faits, les programmes de protection sociale aux Comores en cours, se réduisent aux prestations fournies par la Caisse Nationale des retraites, la Caisse Nationale de prévoyance sociale pour les salariés du public et du privé, les mutuelles de santé, les maigres pensions de réversion et celles versées aux handicapés. En effet, le moyen mensuel des pensions des salariés qui ont cotisé durant des décennies, à la Caisse Nationale des retraites, est de 25 000 Fc. Les personnes qui travaillent dans l’informel et ceux qui n’ont pas cotisé dans ces structures étatiques, notamment les agricultures, les pêcheurs, les artisans, ne bénéficient d’aucune prestation sociale. Les personnes âgées meurent dans l’indifférence totale faute de revenus et de soins. Les indigents et les plus vulnérables n’ont pas accès aux services sociaux de base et ne bénéficient d’aucun programme de transfert de fonds pour les aider à se nourrir. En fait, l’Etat depuis l’accession de ce pays à l’indépendance ne s’occupe que de ses fonctionnaires qui ne représentent que 1,5 % de la population. L’expérience des pays africains qui ont investi dans la protection sociale, notamment l’ile Maurice, démontre que des programmes ciblés aux plus pauvres, réduisent sensiblement l’extrême pauvreté et favorisent la croissance économique. Les Comores doivent investir davantage dans la mise en œuvre de sa politique de protection sociale pour lutter contre la misère qui tue sa population.

Comores droit 

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