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Regain de tension entre commerçants comoriens et étrangers

Hier, lundi, une centaine de marchands ont rencontré les responsables de la mairie de Moroni pour leur signifier qu’aucun étranger ne serait désormais autorisé à exercer dans les deux marchés de la ville. ‘‘Il est inconcevable qu’un étranger exerce ici en tant que détaillant’’, soutiennent-ils.

On assiste depuis quelques jours à un regain de xénophobie aux Comores. Les commerçants étrangers (essentiellement malgaches et tanzaniens) exerçant à Moroni font l’objet d’intimidation de la part de leurs collègues comoriens qui les accusent, entre autres, de brader les prix. Selon le directeur de cabinet de la mairie de Moroni, Abdallah Djalim, la situation est ‘‘préoccupante’’ et risque, si rien n’est fait dans les meilleurs délais, de porter gravement atteinte à l’image du pays.

Commerçant à Volo-volo, Abdoulkarim Mohamed Boro, reproche ouvertement à la commune de la capitale d’accorder plus de privilèges aux étrangers qu’aux marchands locaux. Pour lui, les commerçants Malgaches et Tanzaniens, du fait qu’ils pratiqueraient des tarifs plus compétitifs, seraient souvent à l’origine de la faillite de nombreux commerçants comoriens, qui seraient  obligés de vendre à perte.

Mois sacré de ramadan

‘‘La plupart d’entre eux ne voyagent pas, ils se contentent juste de dédouaner leurs marchandises. Alors que nous, nous achetons des billets et payons des séjours exorbitants chez eux pour acquérir les mêmes marchandises. Nous sommes souvent  contraints d’aligner nos prix sur les leurs pour survivre’’, explique-t-il.

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Hier, lundi, une centaine de marchands ont rencontré les responsables de la mairie de Moroni pour leur signifier qu’aucun étranger ne serait désormais autorisé à exercer dans les deux marchés de la ville (volo volo et shindo Sho mdjini). ‘‘Il est inconcevable qu’un étranger exerce ici en tant que détaillant’’, soutiennent-ils.
Le directeur de cabinet du maire de la capitale estime que ‘‘quelque chose se cache derrière ces revendications.

’’ Abdallah Djalim accuse ces commerçants de vouloir ‘‘monopoliser le marché à la veille du mois sacré de ramadan’’, avant de renvoyer les contestataires à la législation du travail et aux conditions de séjour des étrangers. ‘‘Notre mission consiste à délivrer des autorisations à ceux qui souhaitent exercer la profession. Pour les étrangers, nous procédons à la vérification de leurs séjours ; aucune loi ne nous interdit de leur délivrer des autorisations’’, insiste un responsable communal.

Quant à la question des prix, évoquée plus haut, la mairie souligne que ce sujet dépasse son champ de compétences. ‘‘Il y a un vide juridique sur la législation tarifaire ; ce qui fait que chacun vend comme bon lui semble’’,  précise une source de la commune.

A la sortie de la réunion, la délégation des commerçants a fait part de son souhait de rencontrer les nouvelles autorités de l’Union et des îles pour leur exposer leurs revendications et espérer trouver une solution durable.

Ali Abdou / Alwatwan

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