En ce samedi ensoleillé, les employés de la société China Geo s’affairent à boucler les travaux de la jonction Mnagandza-Matelec, après celle qui part de Telma vers la Corniche. Le chantier doit être livré du moins dans cette partie avant la fête de l’Aïd el Fitr conformément aux promesses faites par les responsables de cette entreprise chinoise au ministre des Finances Said Ali Said Chayhane au cours d’une visite inopinée sur les lieux pour constater l’état d’avancement du chantier.
Nous sommes dans le quartier d’Oasis à l’entrée nord de Moroni où débutent les travaux de réhabilitation de la voirie urbaine de la capitale.
Il y a une dizaine d’année l’état de la route fait que s’aventurer dans ce quartier était toute une aventure, les autorités sont en train de venir à bout de la souffrance que les habitants ont enduré durant ces années.
«Nous avons beaucoup souffert. Quand on prend un taxi, on nous contraint de descendre soit à Matelec, soit chez Idi Nadhoim ou près de la délégation européenne et que là-bas, c’est impraticable car il y une falaise. On ne pouvait pas prendre ni taxi, ni voiture personnelle. Et si on décide de partir à pied à partir du rond-pond près des bâtiments d’Idi Nadhoim vers Matelec, l’on perdait tout son temps à cause des cailloux», témoigne Mchangama Issa, un habitant du quartier, résidant en France actuellement en vacances au pays.
«C’est quelque chose d’impressionnant et joyeux. Nous, on est grandi dans le quartier sachant qu’il y a des gens plus âgés que nous. On a toujours grandi dans ce quartier-ci qui n’avait pas de route. On ne s’est jamais dit qu’on va arriver à ce jour. Maintenant, on peut demander les taxis de nous faire rentrer même dans les chambres», a renchérit, sourire aux lèvres, le jeune Mohamed Zidane, un autre autre habitant du quartier rencontré sur place et qui s’est invité aux discussions avec un ami du même quartier.
Même son de cloche pour Barouf Moindjié qui dit n’avoir jamais perdu espoir. « Je suis parmi ceux qui défendent ce quartier à la mairie. Nous étions convaincus que nous en sortirons un jour. N’empêche qu’il n’y a eu quelques pessimistes. Le quartier ne saurait que remercier tous ces efforts. Parce que notre rêve devient une réalité».
L’assainissement
de cette route
Il n’y a pas que les résidents du quartier qui font pousser un ouf de soulagement à l’idée de l’aménagement de cette route. C’est le cas d’Ahmed Ali Mzimba enseignant à l’école « Les Pouffins» sise à l’autre côté de la route. «Parmi le sentiment de satisfaction que nous éprouvons aujourd’hui. Du responsable aux enseignants en passant par les parents d’élèves. C’est l’assainissement de cette route. Elle était difficilement accessible par le fait qu’il y avait trop des cailloux. Les enfants rencontraient des difficultés pour accéder à leur établissement surtout en période de pluie où les voitures ont du mal à les y déposer», a-t-il fait savoir.
Les moyens matériels et humains mobilisés sont à la hauteur du chantier. Car non seulement cet axe routier est important pour résoudre l’équation de la congestion routière dans cette partie nord de la capitale surtout aux heures de pointe. Mais aussi elle desservira non seulement les habitants de ce quartier résidentiel mais aussi des écoles et des commerces et autres services.
Notamment le deuxième opérateur de la téléphonie mobile Telma et plusieurs entrepôts mais aussi des représentations diplomatiques et des établissements de services sociaux.
Des révisions des travaux
L’Etat mise sur la qualité. La transversale Telma-corniche et la jonction Mnagandza-Matelec sont revêtues d’enrobés d’une épaisseur de 4cm pour une largeur de 7m avec des trottoirs d’1,5 m et un système de canalisation pour l’évacuation des eaux. «L’entreprise respecte scrupuleusement le cahier de charges. D’ailleurs, s’il y a des défauts quelque part, on n’hésite pas à exiger des révisions des travaux», indique Aboubacar Doukeine, contrôleur à la direction de l’aménagement qui suit de près l’évolution des travaux.
«Je suis arrivé avant-hier (dimanche dernier), et vous êtes témoins des travaux déjà engagés. C’est du solide notamment quant à la qualité du goudron. En espace d’une semaine, le tronçon qui part des bâtiments d’Idi Nadhoim vers la Corniche est accessible dès aujourd’hui. Et maintenant, les agents de l’entreprise ont attaqué celui menant de Mnagandza vers Matelec», soutient M. Issa pour qui le calvaire des usagers de cette route n’est dorénavant qu’un vieux souvenir. «C’est formidable. Car ; aujourd’hui, quand on s’avise à prendra un taxi ou sa propre voiture pour s’y rendre, on ne rencontrera pas les mêmes difficultés, ni gaspiller son temps comme ce fut le cas avant», a-t-il fait savoir.
La réfection de cette route très fréquentée fait resurgir une autre crainte, celle des accidents de la circulation. Mchangama Issa met en garde les chauffeurs et les appelle à plus de précaution dans ce quartier où il y a des écoles et des enfants. «Pour rouler sur cette route neuve, les gens doivent doubler de vigilance. Que le gens comprennent qu’ils ne peuvent pas faire de rallye car ça peut glisser facilement», a-t-il soutenu.
La même crainte est exprimée par Ahmed Ali Mzimba pour qui l’école se verra l’obligation d’augmenter l’effectif des surveillants de son établissement.
A noter que les travaux d’aménagement des voiries de la capitale se poursuivront. Après le nord, c’est au tour du sud de Moroni où les autorités souhaitent bien décongestionner. Des travaux qui se font avec des financements propres.
M. Mbaé / Alwatwan
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