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Rupéïsation de Mayotte :Quelle est, cette fois-ci la nature du deal ?

Existe-t-il dans un pays au monde une mission plus importante à mener supérieure à celle qui consisterait à mettre en échec tout acte qui porte atteinte aux frontières d’une nation ? Alors que la Syrie est aujourd’hui en froid avec Istanbul après avoir abattu un avion turc soupçonné d’avoir violé quelques secondes seulement son espace aérien, les Comores jouent l’indifférence pendant que la France cherche à arrimer Mayotte à l’Europe en tant que Région ultrapériphérique. Pourtant, ces derniers mois, les diplomates multiplient les voyages à l’étranger jusqu’à signer des conventions dans d’autres capitales lointaines, latino-américaines par exemple, aux frais de la République, sans que l’on sache concrètement leur utilité.
Nous avons conscience des enjeux. Et c’est là où réside l’inquiétude. Car peut-on, en toute tranquillité, assumer les charges les plus hautes et abandonner notre souveraineté à une puissance aussi forte soit-elle, alors que la première mission que la Constitution assigne aux élus, aux uns et aux autres, est de garantir l’unité du pays, de protéger ses frontières et de prévenir les relents séparatistes, d’ailleurs sévèrement sanctionnés par la nouvelle loi fondamentale révisée.
La question de la rupéïsation de Mayotte coïncide avec le Festival des arts comoriens, suivis des Jeux des jeunes des îles. Comme aux temps des gladiateurs, où on amusait le peuple dans les arènes pour le faire oublier, la famine et les revers des combats. Parce qu’avec Mayotte, les simultanéités ne sont jamais fortuites. Pour cette dernière en perspective, il n’est pas trop tard pour agir avec sans froid et justice.
La loi du 11 juillet 2001 avait tracé, sous le silence coupable du régime Azali, les perspectives de l’évolution du statut de Mayotte vers celui de département d’outre-mer, avec comme promesse non tenue la fin du séparatisme. Le référendum du 29 mars 2009 a transformé, sous la présidence de Sambi, Mayotte en 101e département français en échange de l’appui de la France pour l’effacement de la dette de la Bad (Banque africaine de développement). La troisième date, fatidique, sera probablement le rendez-vous du 29 juin, qui va placer définitivement Mayotte sous la bannière étoilée de l’Europe. Quelle est donc cette fois-ci la nature du deal ?

Ahmed Ali Amir

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