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Saïd Larifou : Nous avons mal géré notre indépendance

 

Me Said Larifou: «Nous avons mal géré notre indépendance»
Le leader du parti Ridja appelle à l’organisation des assises comoro-françaises pour créer la confiance entre Mayotte et les autres îles de l’archipel et trouver des solutions aux drames humanitaires.
Le président prône le dialogue à Mayotte. Qu’est ce que cela vous inspire ?
Je suis partisan du dialogue et du compromis. On ne peut pas avancer sans dialogue. Mais il y a une priorité : l’aspect humanitaire. On ne peut pas rester des spectateurs faces à ces drames à répétition. J’ai écris aux deux présidents, Ikililou et Hollande, pour leur demander de se retrouver pour aborder ce problème humanitaire. Il y a une guerre rampante à Mayotte, il n’y a que les deux chefs d’Etat qui peuvent trouver une solution, il faut qu’ils se parlent, c’est de leur responsabilité historique.
Et vos propositions ?
Il faut des assises comorofrançaises pour aborder ce volet humanitaire. Je ne suis pas porteur d’une solution mais je sais que le dialogue nous permettra d’aller de l’avant. Je défends les questions de principes mais quand je vois un vieux de 70 ans expulser, c’est un drame. Lorsque je vois des jeunes échouer leur scolarité, quand je vois d’autres jeune qui se font violer pour avoir des papiers, je me sens moimême écoeuré, je me demande est ce qu’on n’a pas un travail à faire pour pousser les Mahorais à se rallier de nous. Il y a une opportunité, un environnement propice pour engager le dialogue, il y a une nouvelle génération, on doit profiter pour engager une nouvelle relation, aborder toutes les questions pour mettre fin au statu quo. Il y a un bilan à faire sur la gestion de notre indépendance. Nous avons mal géré notre indépendance.
C’est-à-dire ?
Les résulta ne sont pas à la hauteur des attentes. Il faut s’assoir pour tirer les enseignements nécessaires, comment nous avons géré notre jeune Etat ? Il faut de l’autocritique, savoir la part de notre responsabilité dans cette histoire douloureuse. Il faut que ceux qui ont pillé les biens publics soient poursuivis, il fautque nous arrêtions la corruption. Lorsque les Mahorais voient ces Kwassa Kwassa chavirer au large, ils se posent mille questions, je suis de ceux qui estiment que l’indépendance était nécessaire mais il faut un bilan, c’est sur la base de ce bilan que nous demeurerons forts, on pourra alors jeter les bases de l’avenir des futures générations.
Vous parler des assises comorofrançaises pour aboutir à quoi concrètement ?
Pour aborder ces questions humanitaires et trouver des solutions définitives. Nos compatriotes meurent tous les jours. On ne doit pas rester silencieux, ce sont nos frères et soeurs, c’est des vies qui nous quittent dans l’indifférence, c’est inacceptable. Et puis, on peut aboutir à une forme d’association entre Mayotte et les autres îles de l’archipel à vocation multisectorielle. Il faut instaurer la confiance entre Mayotte et les autres îles, je pense qu’il faut des gens pour influer dans ce sens, atténuer certaines tensions, des gens qui réfléchissent sur l’avenir de l’archipel. Nous allons tenir prochainement ces assises à Mamoudzou, Moroni, et à Paris. L’idée est de tracer les perspectives de relations entre Mayotte et les autres îles des Comores.
Quelle analyse faites-vous sur la gouvernance de la nouvelle équipe dirigeante ?
Elle ne s’est pas bien préparée pour gouverner le pays. Elle avait les moyens financiers qui devraient l’aider à décoller. Ce qui n’est pas le cas. La nouvelle équipe manque de vision et d’ambition pour trouver une solution aux défis colossaux que le pays doit relever. Il faut une orientation et un changement radical à tous les niveaux. Le climat est favorable mais nos dirigeants, hélas, ne se donnent pas les moyens d’orienter le pays vers le changement tant attendu par les Comoriens. Il faut 40 ans de travail, mais il faut commencer maintenant.
Qu’est ce qui vous révolte ?
La corruption. Elle a pris de l’ampleur depuis l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités. C’est ce qui me choque au point que personne ne croit à cette politique de lutte contre ce fléau. C’est un échec terrible. Le président n’aura aucune excuse sur ce point. Des gens sévissent dans la corruption en toute impunité, des marchés publics octroyés sans appels d’offre ou par complaisance, les règles de la concurrence ne sont pas respectées, la commission anti-corruption a réuni quelques dossiers mais placés dans des armoires. Il faut que tous les contrats publics et les recrutements soient soumis à un contrôle préalable de légalité.
Vous êtes absent dans le pays. Comment expliquer cette manière de «faire de la politique par correspondance » ?
Je voulais m’installer au pays depuis 1986 mais on me l’a refusé. J’ai même envoyé du matériel ici avec un collègue mais on m’a empêché de m’inscrire au barreau de Moroni, mon collègue est reparti avec le matériel.
Et pour quelle raison ?
Par mesquinerie, sans motif légitime. Si je suis à l’étranger aujourd’hui, ce n’est pas par convenance personnelle mais par des obligations professionnelles. Malgré tout, je suis en contact permanent avec mes compatriotes. Je passe une semaine par mois au pays sauf en 2011. J’ai une station radio, une télévision et des employés. Je suis présent.
Vous avez essuyé de nombreux échecs électoraux. Quelle leçon tirez-vous sur votre combat pour la conquête du pouvoir ?
Je suis un homme comblé. J’ai contribué modestement à une certaine prise de conscience et à faire comprendre aux Comoriens que le changement est possible. A deux reprises, j’étais au deuxième tour en 2007 et en 2010. Le message passe et le combat continue car j’y crois à ce pays. Nous avons encore de l’espérance et de l’espoir.

Source: Albaladcomores

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1 commentaire sur Saïd Larifou : Nous avons mal géré notre indépendance

  1. je m’incline sur une seule chose la monarchie absolue qui regne dans notre pays.nous avons declarer une democratie je veu pas qu’on abuse ca aujourd’hui comme toujours on a besoin d’un quelqu’un comme bolero et des gens qui n’ont pas eur de dire et faire et de regler ce pays et surtout la question de general salimou car on a besoin de savoir la verite sambi n’est pa president mais plutot cytoyen on doit le juger pour pouvoir connaitre la verite sur cette affaire
    il faut savoir que dieu nous attend c’est pas ici qu’on passe le reste de notre vie surtou croire en dieu alons bolero votre mission c »est de accelerer les affaires qui etaient en cache cache

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