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Sénégal : Karim Wade et six anciens responsables interdits de sortie

16 novembre 2012

Sénégal : Karim Wade et six anciens responsables interdits de sortie

Karim Wade arrive à la gendarmerie de Dakar, le 15 novembre 2012 ©AFP

DAKAR (AFP) – (AFP)

Le fils et
ancien ministre de l’ex-président sénégalais
Abdoulaye Wade, Karim Wade, et six dignitaires de l’ancien
régime dont quatre ex-ministres, soupçonnés
d’enrichissement illicite, ont interdiction de quitter le
Sénégal, a appris vendredi l’AFP de source proche
de l’enquête.

« La décision concerne Karim Wade et les six
(dignitaires) dont les dossiers ont été transmis
à la gendarmerie pour enquête.Il leur est
interdit de sortir du territoire », a affirmé cette source.

Karim Wade, qui a été entendu jeudi pendant dix
heures d’affilée par les enquêteurs de la
gendarmerie à Dakar, est en outre à « nouveau
convoqué jeudi prochain », 22 novembre, a-t-elle ajouté.

Le fils Wade a été entendu par la section de
recherches de la gendarmerie de Colobane, un quartier de
Dakar, dans le cadre des enquêtes ouvertes par la Cour
de répression de l’enrichissement illicite (CREI).

Il avait déjà été entendu à deux
reprises en juillet.

Son ancien ministère de la Coopération
internationale, des Transports aériens, des
Infrastructures et de l’Energie, doté de gros budgets,
lui avait valu d’être surnommé « Super
ministre » ou « Ministre du ciel et de la terre ».

Ancien conseiller de son père, Karim Wade a
également occupé d’autres responsabilités, en
particulier à la tête de l’Agence nationale de
l’Organisation de la conférence islamique, chargée
de grands travaux avant le sommet de l’OCI organisé en
mars 2008 à Dakar.

Les quatre anciens ministres visés par les enquêtes
sont Oumar Sarr, Abdoulaye Baldé, Madické Niang et
Samuel Sarr, qui ont dirigé chacun plusieurs
ministères différents.

Deux autres responsables, Tahibou Ndiaye, ex-directeur du
cadastre, rattaché au ministère de l’Economie et
des finances, et Doudou Diagne, ex-directeur de l’Urbanisme,
sont également concernés.

« Aucune mesure de contrôle judiciaire n’a
été légalement prise à l’encontre »
des sept personnes visées et pour cette raison,
« toute entrave à leur liberté d’aller et de
venir constitue une inadmissible forfaiture par la violation
d’une liberté constitutionnelle », a affirmé
vendredi l’ex-parti au pouvoir, le Parti démocratique
sénégalais (PDS), dans un communiqué transmis
à l’AFP.

Le PDS estime que les personnes concernées « n’ont
pas reçu notification » de la décision
d’interdiction de sortie du territoire et dénonce des
actes « préfigurant une dictature rampante ».

La CREI, créée en 1981 par l’ancien président
socialiste Abdou Diouf (1980-2000), en sommeil depuis des
années, a été réactivée après
l’élection en mars de Macky Sall qui a mis fin à
douze ans de pouvoir d’Abdoulaye Wade.

Un dirigeant du PDS, Ousmane Ngom, avait annoncé
mercredi que les dignitaires de l’ancien régime
refuseraient désormais de répondre aux
convocations des enquêteurs, ce qu’a ignoré Karim
Wade en se présentant jeudi à la gendarmerie.

Ces ancien responsables s’estiment victimes d’une « chasse
au sorcières » ouverte par le nouveau régime de
Macky Sall.



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