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Syrie : l’armée régulière bombarde les environs de Damas

Dans le quartier de Daria, près de Damas, le 22 novembre.

L’armée syrienne a pilonné dimanche 25 novembre la région de Damas faisant un vingtaine de morts, selon un bilan provisoire de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui s’appuie sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.

D’après la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS) et les Comités locaux de coordination (LCC), deux importants réseaux de militants en Syrie, l’artillerie du régime a bombardé plusieurs localités proches de la capitale, visant notamment les vergers entourant Damas où les rebelles ont installé leurs bases arrière. C’est dans cette région que les insurgés ont enregistré le plus de progrès pendant l’été avant d’être chassés ces dernières semaines.

Si dans le nord et l’est du pays, les rebelles progressent sensiblement, de larges zones échappant désormais totalement au contrôle du régime, l’armée défend en effet pied à pied tous les secteurs attaqués sur un axe reliant le sud du pays au nord-ouest alaouite, en passant par Damas et sa région.

La rebellion est néanmoins parvenue samedi à s’emparer samedi d’une « grande partie » de l’aéroport militaire de Marj el-Soltane, à 15 km à l’est de Damas. Les troupes régulières sont encore présentes aux abords de l’aéroport et pilonnent la plupart des localités environnantes, mais l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a précisé que les insurgés avaient détruit deux hélicoptères, dont les troupes se servaient pour mitrailler à intervalles réguliers les villes et villages alentour de la Ghouta orientale.

Les médias officiels affirment régulièrement que les forces gouvernementales abattent chaque jour dans cette région de nombreux « terroristes », terme par lequel les autorités désignent les rebelles. Ces mêmes médias se sont faits l’écho d’informations sur une vaste opération visant à reprendre définitivement le capitale, où des poches de résistance rebelle continuent à tenir tête à l’armée.

Dans la province de Deraa, dans le sud du pays, les insurgés ont attaqué samedi soir un camp de garde-frontières proche de la Jordanie, avant de se retirer dans la matinée par crainte des bombardements aériens, auxquels les troupes recourent à chaque fois qu’elles reculent au sol, a précisé Rami Abdel Rahmane, chef de l’OSDH. L’armée a alors repris la position.

Selon un bilan provisoire de l’OSDH, qui s’appuie sur un réseau de militants et de sources médicales, 37 personnes ont péri dimanche, dont 18 à Damas et dans sa région.

RENCONTRE TURCO-IRANIENNE

Sur le front diplomatique, le président du Parlement iranien Ali Larijani s’est entretenu samedi à huis clos avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à Istanbul, sans qu’aucune information ne filtre sur la teneur de ces discussions. Turquie et Iran ont des positions diamétralement opposées sur le dossier syrien. Ankara est un fervent soutien de la rébellion, accusé par Damas d’armer des milliers de terroristes, tandis que Téhéran soutient le président Assad, qui avait d’ailleurs reçu Ali Larijani vendredi à Damas.

L’Iran a durement condamné la demande d’Ankara à l’OTAN d’installer des missiles Patriot à la lisière de la Syrie. Moscou, autre grand allié de Damas, a également dénoncé ce déploiement, même si l’OTAN a rappelé qu’il s’agissait d’une mesure « uniquement défensive ». Le premier ministre russe Dmitri Medvedev rencontrera mardi à Paris le président français François Hollande.

Sur la Syrie, a reconnu l’ambassadeur russe en France, Alexandre Orlov, « il y a une divergence majeure. Les Occidentaux disent qu’il faut commencer par le départ de Bachar Al-Assad, et nous, nous disons qu’il faut en terminer par là ». Selon lui, les Occidentaux raisonnent trop à court terme sans mesurer le risque d’une Syrie « wahhabite et salafiste ». L’idée, lancée récemment par Paris, de livrer des « armes défensives » à la nouvelle Coalition de l’opposition syrienne, a irrité les Russes selon qui il s’agit d’une « violation grossière » du droit international.

Au total, plus de 40 000 personnes ont péri en 20 mois de violences en Syrie, selon l’OSDH.

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