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Transports aériens : Les compagnies comoriennes meurent dans l’indifférence

AB aviation et Int’Air Iles, les seules compagnies aériennes comoriennes sont toutes les deux lâchées par les pouvoirs publics. La première, interdite de vol depuis mi­septembre, a retourné son Boeing 737 en Afrique du Sud et licencié 30% de son personnel. La seconde n’a toujours pas obtenu des autorités françaises la validation de ses programmes de vols pour La Réunion et Mayotte et compte rendre son Airbus 320, et pourrait, elle aussi, procéder à des licenciements pour sauver les meubles.

Le sort d’Int’Air Iles et AB Aviation, est incertain. Très incertain. Int’Air Iles vient de se voir lâcher par les autorités comoriennes qui ont laissé filer entre les doigts le seul moyen de pression pour parvenir à un accord de réciprocité avec la France, dans le domaine aérien (lire nos éditions du 28, 29 et 30 décembre). La compagnie comorienne n’est toujours pas autorisée à desservir La Réunion et, se morfondant dans le désespoir, annonce l’intention de rendre son A320 en Afrique du Sud.

Quant à AB Aviation, celle­ci s’est vu interdire depuis mi­septembre dernier l’exploitation de son Boeing 737 qu’il avait inauguré le 7 juin. L’aviation civile comorienne (ANACM) a évoqué mille et une raisons pour justifier sa décision, dont des problèmes hydrauliques au niveau des amortisseurs. AB a envoyé son Boeing en Afrique du Sud et jusqu’alors l’ANACM ne donne pas suite à l’affaire malgré le courrier de l’autorité de l’aviation civile sud­africaine qui contredit l’ANACM.

« L’aviation civile sud­africaine a répondu à un courrier de l’ANACM », nous répond le directeur technique de la sécurité de vol de l’ANACM, sans plus d’explications. A l’entendre, Nassur Ben Ali trouve que répondre à cette lettre « explicative », telle qu’il la qualifie, de l’aviation civile sud­africaine n’était pas nécessaire. Soulignons que dans ce courrier rédigé en anglais l’on peut lire : « les points soulevés par l’ANACM ont été revus à la lettre et l’inspection n’a pas fourni d’écarts par rapport au programme d’entretien et aux normes obligatoires ».

C’est dire que côté Afrique du Sud, ils persistent et signent sur le bon état de l’appareil contrairement à l’ANACM. Ne fallait­il pas y répondre, donc ? Ce silence de plomb a poussé l’ambassadeur de l’Afrique du Sud à Moroni à se rendre « personnellement » au ministère des transports pour s’assurer si le courrier envoyé par l’aviation civile de son pays a été bien reçu, d’après une source généralement bien renseignée.

Pour ce qui est d’Int’Air Iles non­autorisé à survoler le ciel français pour des raisons dites de « menaces terroristes », le directeur technique de la sécurité de vol, imprécis dans ses propos, fait savoir qu’Air Austral déploie à l’aéroport de Hahaya des mesures de « sécurité additionnelle ». Autrement dit, les compagnies françaises peuvent continuer à desservir l’archipel pendant qu’Int’Air Iles, se meurt lentement mais surement.

Revenant sur AB Aviation, après le courrier sans suite de l’Afrique du Sud, le directeur de la compagnie écrira à la mi­novembre au directeur de l’ANACM pour connaitre la suite qu’il comptait donner à son Boeing 737. Pourquoi l’ANACM refuse toujours de réagir sur les questions relevant de leurs compétences ? Mystère et boule de gomme. Le monsieur sécurité de vol préférera nous dire que « de toutes les façons, l’autorisation d’exploitation du B737 allait expirer le 17 septembre », soit deux jours après son interdiction d’effectuer des vols commerciaux, le 15 septembre. Comme quoi, rien de grave. Cette situation de descente aux enfers qui désintéresse les autorités nationales, risque de conduire les deux seules compagnies comoriennes à mettre la clé sous le paillasson.

 

Toufé Maecha/LGDC

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1 commentaire sur Transports aériens : Les compagnies comoriennes meurent dans l’indifférence

  1. POUF pouf !!!!!!!!
    Monsieur Maecha arretez de vous prendre pour un journaliste specialisé de tout.Normalement quand on prend la responsabilité de parler d une chose aussi sensible ,il faut etre un specialiste et non un nostalgique
    Comment vous pouvez etre certains que l Etat veut tuer AB avec son 737 agé de 30 ans qu aucun pays ne voulais ou Inter ile qui se permet de louer un air bus A320 sans faire les demarches nécessaire au préalable. Sinon pour votre information cet appareil est deja venu aux Comores sous les couleurs de COMOROS ISLANDES AIRLINES des amis de Bashar  » trouver l erreur « 

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