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Tunisie/attaque anti-américaine : mort d’un suspect en grève de la faim

16 novembre 2012

Tunisie/attaque anti-américaine : mort d’un suspect en grève de la faim

Un manifestant tunisien lors d’une manifestation contre l’ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre 2012 ©AFP

TUNIS (AFP) – (AFP)

Un Tunisien
de 23 ans, en détention provisoire dans le cadre de
l’enquête sur l’attaque en septembre de l’ambassade
américaine à Tunis par des militants islamistes
radicaux, est mort jeudi après près de deux mois
de grève de la faim, selon son avocat, Abdelbasset Ben Mbarek.

« Bechir Gholli, en grève de la faim depuis 57 jours,
avait été transféré (de sa cellule)
à l’hôpital le 13 novembre et il est mort
aujourd’hui (jeudi) d’un arrêt cardiaque », a
déclaré l’avocat par téléphone à l’AFP.

Ce décès intervient à la vieille de la grande
prière hebdomadaire du vendredi, jour que les
islamistes ont par le passé choisi pour des
manifestations qui parfois dégénèrent en violences.

M. Gholli était le père d’un enfant de six mois, a
précisé l’avocat.

Il était soupçonné d’avoir participé
à l’attaque contre l’ambassade américaine à
Tunis le 14 septembre (quatre morts parmi les assaillants)
et qui, selon les autorités, avait été
orchestré par la mouvance salafiste jihadiste.

« Il était innocent, il a fait la grève de la
faim pour se défendre », a déclaré
l’avocat, assurant que son client n’était pas un salafiste.

Une quarantaine de proches du défunt étaient
réunis vers 21H30 GMT devant l’hôpital Charles
Nicolle de Tunis pour réclamer le corps, a indiqué l’avocat.

Par ailleurs, selon la même source, un second suspect en
grève de la faim, Mohamed Bakhti, 28 ans, est « dans
un état critique ».

Le ministère de la Justice, contacté par l’AFP, n’a
pas souhaité commenter cette information.

Une source judiciaire a néanmoins indiqué à
l’AFP que deux suspects, arrêtés pour leur
rôle dans l’attaque contre l’ambassade américaine,
étaient hospitalisées jeudi matin dans un
état critique.

Me Mbarek avait indiqué à l’AFP le 26 septembre
dernier que Gholli et Mbarek avaient débuté leur
grève de la faim après avoir « été
frappés par la police » lors de leur arrestation et
pour dénoncer leur placement avec neuf autre
détenus « dans une cellule de 1,5 mètre sur
deux » à la suite d’une bagarre avec des prisonniers
de droit commun.

L’avocat avait brocardé alors « des conditions de
détention humaines » et estimé qu’il n’y avait
« pas de preuve de leur implication » dans les violences.

Des centaines de militants tunisiens, salafistes pour la
plupart, avaient attaqué la représentation
diplomatique américaine à Tunis le 14 septembre,
l’incendiant partiellement, pour protester contre la
diffusion sur internet d’un film islamophobe produit aux Etats-Unis.

Plus d’une centaine de personnes ont été
arrêtées dans le cadre de l’enquête, et la
mouvance salafiste jihadiste a dénoncé une
répression injustifiée à son encontre.

Les flambées de violences salafistes interviennent
régulièrement en Tunisie depuis la révolution
de janvier 2011.

Fin octobre, deux militants de cette mouvance sunnite
rigoriste étaient morts dans la banlieue de Tunis lors
d’attaques contre deux postes de la garde nationale.

Mohamed Bakhti est connu comme appartenant à un
mouvement jihadiste tunisien proche de Abou Iyadh,
l’organisateur présumé de l’attaque contre
l’ambassade des Etats-Unis, et qui échappe toujours
à la police.

M. Bakhti avait été condamné en 2007 à
douze ans de prison après des affrontements sanglants
entre l’armée et des islamistes à Soliman,
près de Tunis, à l’époque du président
Zine El Abidine Ben Ali.Il a bénéficié de
l’amnistie décrétée après la
révolution de 2011.

Abou Iyadh, libéré lui aussi à la faveur de
cette amnistie, est pour sa part considéré comme
l’un des dirigeants du groupe de Tunisiens proche des
talibans afghans accusé d’avoir organisé
l’attentat ayant tué le commandant Massoud le 9
septembre 2001.

L’attaque suicide avait été commis par deux
Tunisiens s’étant fait passer pour des journalistes.



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