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Un ami roi n’est pas un bon ami…

Tribune: Au commencement, il y avait Msaidie, un ministre d’un gouvernement de transition victime d’un coup d’Etat mené par un chef militaire dénommé Azali. Après une vigoureuse contestation de ce coup d’Etat, le ministre Msaidie fini par rallier son bourreau d’hier qui est devenu par la suite le maître du pays. Ils feront un parcours politique ensemble pour le meilleur et pour le pire. Le pouvoir leur échappa un jour. Le chef militaire entré dans la politique par effraction, laissa la responsabilité de son fan club aux mains de son nouveau ami et il parti regagner ses pénates tout en gardant un oeil méfiant à ce nouveau ami aux dents longues. Tout marchait bien entre les deux hommes jusqu’au jour où le chef du club jugea qu’il serait mieux pour lui qu’il soit candidat au concours général pour la sélection du grand chef de toute la contrée. Bref, qu’il soit calife à la place du calife.

La division surgit entre eux. Les deux amis s’invectivent. Leurs bisbilles atterisent devant les tribunaux du pays et ils finissent par se séparer. Entre temps, l’ami Msaidie décida d’abandonner la responsabilité du fan club d’Azali et fonder son propre écurie. Il a toujours le poste de chef suprême de la contrée en ligne de mire. Soudain, un chef Mohelien qui tient les rênes du pays en succédant à son mentor, un enturbanné populaire originaire d’Anjouan lui proposa de s’occuper de la sécurité du pays. Un poste qu’il occupa solidement et où il se montra véhément contre les opposants de son nouveau chef et surtout du célèbre enturbanné d’Anjouan.

C’est ainsi que ce lieutenant aux dents longues et acérées se fit remarquer par le vieux Mamadou qui décida de s’allier à lui pour partir à la conquête du pouvoir. Le hasard fit que leur principal adversaire soit son ancien chef. Celui-ci s’est rallié un moment avec l’enturbanné d’Anjouan, qui croupit aujourd’hui en prison, pour battre le tandem Mamadou-Msadie. Après cet échec Mamadou et Msaidie ont pris chacun son chemin. Leur union se fissura. Pendant que le vieux sage de Mbeni est mis en cage par le nouveau régime , l’ami Msaidie coule des jours heureux à la tête d’un poste de vizir spécialement taillé pour lui. On le surnomme « super vizir » dans cette contrée où on raffole des titres ronflants. Leur chef ne s’est il pas surnommé Imam ?

Bref, quand vint le temps de choisir les portes paroles de la populaces, le fameux Imam s’est montré d’une gourmandise sans borne. Après avoir mis à l’écart tous ses opposants, il décide par la suite de ravir tous les postes à pourvoir au détriment de ses amis proches. Le fidèle Msaidie qui avait un de ses hommes sur la ligne de front pour la sélection des portes paroles de la populace est sommé de battre en retraite et de laisser le champ libre au fan club du maître du moment. Il s’est plié à cet ordre sans broncher laissant ses propres fans dans le désarroi. Dépouillé de tout, le fan club du super vizir doit désormais se chercher une nouvelle voie. Peut être qu’il va se fondre dans celle du chef. Ça serait un retour à la case départ. Moralité : « Mwandzani faume tsi mwandzani », un ami roi n’est pas un bon ami.

Faissoili Abdou

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