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Un homme paralysé parvient à marcher grâce à un exosquelette connecté à son cerveau

Une équipe française a réalisé une première mondiale en permettant à un jeune homme paralysé de parcourir plus de 140 mètres en plusieurs fois en commandant l’appareil par la pensée.

C’est une avancée expérimentale qui ouvre des espoirs pour les personnes tétraplégiques. Paralysé des quatre membres depuis une chute il y a quatre ans, Thibault, un jeune Français âgé de 28 ans, parvient à diriger par la pensée les mouvements d’un exosquelette, sorte d’armure motorisée.

Cette première mondiale a été réalisée par une équipe française de l’Université Grenoble-Alpes, animée par le professeur Alim-Louis Bendabid, et du centre de recherches Clinatec, animé par Stephan Charbardes. Les conclusions viennent d’être publiées dans la prestigieuse revue The Lancet Neurology.

Environ 20 % des lésions traumatiques de la moelle épinière engendrent des tétraplégies chez des patients, rendant impossible la commande nerveuse des quatre membres.

Or, « le cerveau est toujours capable de générer les ordres qui habituellement font bouger les bras et les jambes, mais il n’y a personne qui les exécute », expliquent les auteurs de cette étude clinique de neurochirurgie, « Brain Computer Interface ».

Le fruit de dix ans de recherche

L’expérience, qui a nécessité plus de dix ans de recherches de plusieurs équipes, repose sur une neuroprothèse dotée de 64 électrodes développée par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA).

Deux prothèses sont implantées au niveau des zones sensorimotrices supérieures du cerveau. Elles vont « capter les signaux envoyés par le cerveau et les traduire en signaux moteurs pour l’exosquelette », explique le Pr Benabid, ajoutant que c’est « le premier système informatique cérébral semi-invasif sans fil conçu pour activer l’ensemble des quatre membres. »

Pour parvenir à ce résultat, le jeune homme, à qui on a implanté les neuroprothèses il y a un peu plus de deux ans, s’est entraîné chez lui pendant plusieurs mois, sur un simulateur, à faire bouger un avatar virtuel sur l’écran de son téléviseur.

Il s’est ensuite rendu trois jours par mois à Grenoble pour faire les mêmes exercices directement sur l’exosquelette. Résultat : il peut avancer les jambes du robot, plier le coude, lever les épaules… Il a pu parcourir en plusieurs sorties plus de 140 mètres.

« J’ai dû réapprendre petit à petit. La plasticité cérébrale fait qu’on retrouve les ordres à envoyer pour obtenir les bons mouvements, de manière beaucoup plus souple, beaucoup plus naturelle », explique Thibault dans cette étude.

Trois autres patients en attente

Un autre patient se verra implanter les électrodes en novembre, puis deux autres encore dans les prochains mois, a précisé le Pr Benabid.

La suite des essais cliniques permettra d’acquérir la capacité de saisir un objet avec la main ainsi que d’améliorer l’équilibre de l’exosquelette qui est le gros point faible de tous les robots de ce type.

« Cela nécessite des calculs très lourds et des temps de réaction très rapides, sur lesquels on est en train de travailler, en utilisant l’intelligence artificielle », explique le chercheur.

Les équipes estiment que cette interface pourrait permettre d’ici quelques années aux personnes tétraplégiques de diriger leur fauteuil roulant ou de guider un bras motorisé, ce qui améliorerait considérablement leur autonomie.

D’autres applications plus ludiques peuvent être imaginées comme le contrôle d’un jeu vidéo par la pensée et sans manette. (Articule du Parisien) Cliquer sur le lien pour voir la vidéo👉https://youtu.be/1t-k3j7R2go

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