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Un «marabout» d’origine comorienne condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour huit viols

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Ismaël Bakary, le « marabout » de Grande-Synthe, a été condamné ce jeudi par la cour d’assises du Nord à quinze ans de réclusion criminelle. Il a été reconnu coupable de huit viols sur des jeunes femmes comoriennes.

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L’avocate d’Ismaël Bakary, Fanny Fauquet, ne ménage pas son client. Elle parle d’une personnalité « antipathique », « dérangeante » qui « passe mal ». « Il répond à côté, il a usé de mensonges », est-elle obligée de reconnaître. Pour autant, elle refuse de le décrire en être « monstrueux ». Certes il a couché avec une enfant de 13 ans, en 2012, à Mayotte. Mais elle relativise : selon elle, les mœurs aux Comores seraient différentes. La sexualité y serait plus précoce. Ils auraient même parlé de fiançailles.

Pour les sept viols dénoncés sur des jeunes femmes dans le Dunkerquois entre 2012 et 2013, l’accusé s’en tient à la thèse du complot. Il assure qu’il aurait eu une relation amoureuse avec l’une d’elles, après les séances de « maraboutage ». La défense relève des incohérences dans les récits des jeunes femmes. Le fait qu’elles vivaient toutes à quatre ou cinq dans un petit appartement suscite des interrogations : « Comment personne n’a jamais rien entendu, ni parlé des techniques de Bakary, alors que les assauts semblaient plutôt violents ? »

Pour Luc Frémiot, l’avocat général, la réalité est moins nuancée : « Ismaël Bakary est un escroc et un violeur, assène-t-il. Non content d’avoir souillé ses victimes, il va en plus leur réclamer de l’argent pour les soins prodigués ». Et de décrire le mode opératoire : il se liait avec ces jeunes Comoriennes, déracinées, venues en métropole pour construire une vie meilleure. Il gagnait leur confiance, jouait le « grand frère » afin d’asseoir « son emprise ». Il leur faisait des petits cadeaux, les aidait dans leur quotidien. Puis il jouait au « marabout », figure respectée et crainte dans la culture de ces jeunes filles. Lors de ses séances, il usera de substances qui plongeront ses « patientes dans un état de semi-conscience durant lequel il abusera d’elles », poursuit Luc Frémiot, qui ajoute : « Non content d’avoir condamné ses victimes au silence, il s’est fait payer pour ses séances. C’est le prix du viol ».

Luc Frémiot a requis quinze ans de réclusion criminelle. Peine à laquelle Ismaël Bakary a été condamné, ce jeudi.

Scène surréaliste

Au deuxième jour de son procès, Ismaël Bakary a montré l’étendue de ses « talents » de marabout. Au milieu des débats, sans prévenir, l’accusé a été pris de convulsions. En état de « transe », devant des jurés médusés, il a roulé des yeux blancs, écumant de bave. Puis il s’est mis à quatre pattes dans le box, imitant le lion, secouant la tête dans tous les sens. Il a demandé à un esprit s’appelant « Alexandre » de sortir de son corps… La scène a duré quelques minutes, obligeant la cour à interrompre l’audience, le temps qu’Ismaël Bakary reprenne « ses esprits ».

MICHAËL PLEVEN – PHOTO D’ARCHIVES – lavoixdunord

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