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Un référendum (en perspective) avant février 2019 ?

Les choses se précisent après des mois d’atermoiements, de menaces, d’arrogance et de mises en garde et même de danses. Trop de bruit pour rien. Pourquoi tarder à le dire ? Il fallait le dire bien avant au lieu de se cacher derrière des subterfuges dignes d’un peureux ou jouer la politique du singe. En fait, c’est finalement un référendum en perspective qui fixera la future et (nouvelle) architecture institutionnelle. Dimanche à Mitsamiouli, « le chef » faisait des cours à des élèves de la maternelle. Bref……revenons au referendum.

Les Comoriens seront consultés probablement en février 2019 sinon en décembre de la même année à l’occasion du triple scrutin (députes, maires, conseils des îles). Ce sera un quadruple scrutin avec la révision de 7 articles de la constitution actuelle. Un grand rassemblement probablement à Moroni va permettre à l’Exécutif de dévoiler « officiellement » son projet de révision constitutionnelle avant le ramadan. Le discours de l’Aïd va tout dévoiler et préciser la trajectoire (…).

Selon nos informations, la tournante ne devrait pas être touchée mais elle sera vidée de sa nature avec une élection classique à laquelle « tous les Comoriens » peuvent se présenter même si la tournante va tourner mais l’élection peut-être remportée par un natif d’un autre île. Fini la tournante dans son esprit. Et l’accord de Fomboni remplacé par « un autre » au cours d’une table ronde comoro-comorienne prévue en 2018 dans «un pays ami » de l’Océan indien.

En clair, les assises ne sont qu’un paravent pour légitimer une forfaiture déjà classée. Ces assises seraient programmées pour échouer car, les délibérations, résolutions ne feraient jamais l’unanimité. D’ailleurs, à ce jour, il n’y a aucun cadre de décision ni une forme d’approbation des résolutions des assises. Qui décidera quoi ? Le chef de l’Etat dans son discours a d’ailleurs mis en garde le CPAN s’il cherche à vouloir trancher « sur quoi que ce soit » (paragraphe 11 de son discours en Français).

Bref, il n’y aura pas de consensus sur certains aspects des assises, la tournante et l’autonomie des îles notamment. D’où cette table ronde pour « réconcilier » les Comoriens et « concilier » les idées. Des compromis seront difficilement arrachés et, à défaut de s’entendre, le référendum sera la solution. Un référendum dont même l’organisation sera contestée par une partie de l’opinion mais qui restera «l’unique issue » de la crise qui atteindra sa maturité d’ici à juillet 2018. Salami et boudera la prochaine fête du 6 juillet…, Et (???)…

Les vraies questions des assises (bilan socio-économique, gestion et gouvernance de l’Etat, modèle de développement) seront reléguées au second plan après les assises. Un document final de (3 millions de pages) sera rédigé mais les recommandations se limiteront sur le papier si bien qu’un Comité de suivi sera mis en place mais faute de moyens, ses membres vont jeter l’éponge.

A l’opposé de ces subterfuges, on compte fabriquer « une crise » pour justifier la révision des 7 articles quitte même à faire table rase des institutions pour légitimer «une prolongation» du mandat constitutionnel de l’actuel président. Il faut tout de même reconnaître que le chef de l’Etat a bien le droit de réviser la constitution mais il se pose ici «une question d’opportunité» qui légitime tout projet politique dans son esprit républicain.

Je me demande pourquoi épuiser son temps à coups de cris pour « fabriquer » des crises, susciter des tensions, s’attirer les soupçons de pur collabo, dénigrer ses propres compatriotes, diviser les Comoriens et se faire «Monsieur connait-tout». Au lieu de mettre toute cette énergie au service de l’emploi des jeunes, à la mobilisation des investissements et à l’amélioration des services sociaux de base.

Abdillah Saandi Kemba

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