On appelle ça mettre la charrue avant les bœufs. En juillet 2018, le régime en place s’est doté d’une nouvelle constitution taillée sur mesure. Comme c’est souvent le cas pour les lois fondamentales, celle-çi prévoit de nombreuses lois organiques qui détailleront comment s’organisent et s’articulent les nouvelles institutions.
Plus d’un an après, aucune loi organique ou pas prévue dans la constitution de 2018 n’a été présenté par le gouvernement à la représentation nationale. Par exemple l’article 76 dispose qu' »une loi organique détermine les conditions et les modalités de l’élection des députés de l’assemblée de l’union.. ». Les législatives approchent, mais le gouvernement n’a toujours pas mis en application cet article de sa propre constitution. Paré au plus pressé, hier, Azali a convoqué l’Assemblée en une session extraordinaire dont l’objet est un projet de loi d’habilitation devant lui permettre de légiférer par ordonnances sur l’organisation des prochaines élections.
L’opposition se demande pourquoi Azali ne leur présente pas les lois qu’il souhaite faire voter, pour qu’ils le fassent eux mêmes durant la session. Et c’est vrai. Pourquoi Azali veut casser une porte qui est déjà ouverte? Pourquoi veut-il entrer par la fenêtre, alors que le portail lui est grand ouvert. Les députés de l’opposition disent « Amen »à tout ce que propose le gouvernement. Ils ont même accepté de voter pour la loi de finance 2018, en avril 2019. ( oui oui j’en reviens toujours pas).
Face à une telle bande de béni-oui-oui, pourquoi se fatiguer à vouloir une loi d’habilitation? Mais surtout pourquoi faire semblant, alors que l’on sait très bien que le régime fera comme bon lui semble, que les députés acceptent ou refusent. Si vous pensez que je suis injuste envers le gouvernement, réécoutez ce qu’a dit le ministre de l’intérieur Kiki, hier face aux journalistes. » Si les députés ne votent pas pour la loi d’habilitation ce n’est pas un problème, on fera quand même les élections à notre manière. On a un code électoral qui est là que nous avons utilisé pour les présidentielles. » Makilima yalingana nao.
Rien ne m’étonne de la part de ce gouvernement, ce que je ne comprend pas c’est à quoi jouent les députés de l’opposition? Pourquoi les députés juwa un parti qui ne reconnait pas l’élection d’Azali, acceptent dêtre les dindons de la farce, en participant à tout ce cirque? Comment Juwa peut nous dire qu’Azali n’est pas le président et en même temps les députés de ce parti continuent à voter les lois présentées par Azali,parce qu’ils veulent continuer à toucher leurs salaires.
Mais bon, il paraît c’est haram de critiquer le parti Juwa et l’opposition, on a le droit de critiquer que Azali. Badi rihelelea.
Al Comorya
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