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Une famille comorienne à la rue cherche un logement

Une mère comorienne à la rue avec ses trois filles a été recueillie par un couple châtelleraudais. Elle cherche désespérément un logement à Châtellerault.

Elle s’appelle Mouniati Houmadi. Elle a 30 ans et est de nationalité étrangère. Cette mère de famille d’origine comorienne vit, avec ses trois filles de 9 ans, 8 ans et 15 mois à Châtellerault où elles sont hébergées provisoirement depuis trois semaines par un couple châtelleraudais qui ne pouvaient se résigner à les laisser à la rue.

« C’est un cri d’alarme qu’on lance »

« On a fait le nécessaire pour qu’elles ne soient pas à la rue en les accueillant chez nous, expliquent le couple Agnès et Philippe Pinard, ex-bénévole de l’association Les Toits du coeur qui les a recueillies. On multiplie les démarches pour les aider et leur trouver un logement sur Châtellerault mais les services sociaux et les associations ne répondent pas présents. C’est un cri d’alarme que l’on veut faire passer pour lancer un appel et trouver un logement à cette famille. On a tissé des liens avec cette famille, notamment depuis l’accouchement de son dernier enfant à Châtellerault. On ne pourra pas les héberger indéfiniment. C’est un ultimatum. Si on ne trouve pas de solutions, la maman va être obligée de partir de chez nous. Mais je ne peux imaginer qu’une maman se retrouve à la rue avec trois enfants [NDLR: les deux plus grandes sont scolarisés à l’école Lakanal d’Ozon] dont un bébé de 15 mois. Il y a non-assistance à personne en danger. »
Mouniati Houmadi ne trouve pas de solutions d’accueil en raison de sa situation administrative (lire ci-dessous). Les structures associatives susceptibles de l’aider (Cent pour un, Emmaüs, Ferme de l’Espoir…) sont saturées, explique le couple châtelleraudais qui a recueilli la famille. « Soit c’est un refus soit c’est déjà plein. Elle a compris aujourd’hui que les associations ne veulent plus prendre de personnes dans sa situation. Tous les jours, cette maman fait le 115 pour qu’un centre d’accueil lui soit proposé. »
Sans argent, sans carte de séjour, sans travail et sans logement, Mouniati Houmadi et ses trois filles risquent de se retrouver à la rue et en grande détresse. « La situation est dure à vivre pour moi et mes trois filles. Je voudrais des papiers pour rester en France avec mes enfants. »

repères

M Malika Ménard: « Elle n’est ni expulsable ni régularisable »

La situation administrative de la mère de famille, de nationalité comorienne (comme sa dernière fille de 15 mois bien que née à Châtellerault), lui ferme les portes dans sa recherche de logement. « Elle n’a pas de titre de séjour et les associations ne peuvent pas, dans ce cas, lui accorder un logement. C’est la loi », affirme M Malika Ménard, avocate qui s’occupe du dossier de Mouniati Houmadi. « Au regard de cette situation, Les Toits du coeur, qui ont logé pendant 18 mois la famille après son arrivée en France et à Châtellerault en 2018, ont demandé à cette maman de quitter son logement », confirme son Agnès Pinard qui l’héberge chez elle en ce moment.
Mouniati Houmadi n’étant pas Française (contrairement à ses deux premiers enfants) et n’ayant pas de titre de séjour, elle est, aux yeux de la loi, en situation irrégulière, bien que ne faisant pas l’objet d’un OQTF (Obligation de quitter le territoire). « Elle est dans une situation des gens qui ne sont pas régularisable ni expulsable, résume son avocate. J’ai dans mon cabinet des dizaines de cas dans cette situation et Mme Moumadi n’est pas dans une situation pire que les autres. »
La préfecture ayant rendu un avis négatif fin juin 2020 sur la demande de titre de séjour de l’intéressée, M Ménard a déposé un recours au tribunal administratif de Poitiers mais « la décision ne sera pas rendue avant un an. » Un espoir: lancer une procédure de regroupement familial pour pouvoir rester en France avec ses enfants.

Source : https://www.centre-presse.fr/article-758215-une-famille-comorienne-a-la-rue-cherche-un-logement.html#prettyPhoto

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