En ce moment

Une rencontre fortuite entre le président de la république et son « oncle spirituel »

​De retour du palais du peule où il assistait à la conférence internationale sur le terrorisme, le président de la république s’est arrêté à la place Badjanani pour rencontrer un vieil ami. Hassani Mohamed Djalim qui se considère comme l’oncle spirituel de Azali Assoumani a une histoire qui en dit long sur sa relation avec son « neveux ». Leur amitié qui date de 2002 est née sur une base très solide : la sincérité.

Ça ne se passe pas souvent, mais parfois ça arrive. Un président de la république qui arrête son escorte à mi-chemin pour saluer un proche, ce geste est toujours considéré comme un coup de com. Mais c’est loin d’être le cas avec Azali Assoumani qui a aperçu son ami Hassane M.Djalim à la place Badjanani au moment où il venait de quitter la cérémonie au palais du peuple, ce mardi 9 aout, aux environs de 10h. C’était du pur hasard, à en croire un proche du président. Descendu de sa Prado noire, le président de la république s’est dirigé vers son ami Hassani qui était avec d’autres personnalités au rituel du palabre sous le badamier. 
Le « neveux » a pris son vieil « oncle » entre ses bras. Il l’a embrassé avant d’entamer leur discussion, en s’éloignant du monde. Personne n’aurait réussi à exfiltrer quelques bribes de la conversation qui a duré entre quatre et cinq minutes. Tellement on aurait aimé être une mouche, s’agripper sur le véhicule de fonction du président garé juste à coté, et déguster les miettes de leur échange. Interrogé par La Gazette des Comores sur l’échange qu’il y a eu entre lui et le président de la république, M.Hassane, fidèle lecteur de votre journal-soit dit en passant- tout comme Azali lui-même, a juste fait savoir qu’il était question de son état de santé : « Après mon retour de Maurice où je m’était rendu pour des soins médicaux, il voulait prendre de mes nouvelles » a ébauché le septuagénaire. La relation entre les deux hommes ne date pas d’aujourd’hui. 
Selon les informations données par H.M.Djalim, affirmées par d’autres personnalités, leur histoire a commencé pendant la présidentielle de 2002 quand Azali Assoumanui fut candidat. Affilié au parti Chawiri à l’époque, M.Djalim, chef du protocole du premier ministre (Boléro, Ndlr) a du claquer la porte pour s’aligner ouvertement aux cotés de son candidat Mahmoud Mradabi. Et il l’a fait savoir au président de larépublique, alors que personne ne lui aurait forcé la main à démissionner. « Je n’ai pas voulu jouer le traitre. Puisque je ne marchais pas avec Azali, j’ai dû démissionner d’au sein de son équipe sous peine de créer des interférences », nous explique-t-il, fier. C’est ce franc-parler, cette sincérité, cette honnêteté qui aurait convaincu Azali Assoumani du réalisme de celui qui deviendra au fil du temps son « oncle spirituel ». Après que M.Mradabi et S.A.Kemal se soient retirés de la course, M.Djalim a pris le drapeau de la campagne du colonel dans la capitale. 


« Moi et Said Ibrahim Mohamed Idaroussi étions les premières personnes à Moroni à nous être engagées à fond en faveur d’Azali », se souvient-il. De là, est née une amitié d’oncle et neveux entre le président M.Djalim et Azali. Il n’y a pas que la démission du poste de chef de protocole qui a épatéAzali. Cette année, lors de l’ouverture de la campagne à la présidentielle, un candidat proche de M.Djalim était venu le solliciter pour une prise lors de son premier meeting au foyer des femmes de Moroni, en tant que cadre et notable de la capitale. 
Il n’a pas décliné l’invitation, mais la franchise morale est une de ses vertus indiscutables :« J’y suis allé mais je lui ai clairement dit en avance que mon candidat c’était Azali ». Comme beaucoup d’autres, M.Djalim est convaincu que c’est grâce à son franc-parler que sa relation avec son« neveux spirituel » est bâtie sur des bases solides. En effet la sincérité, une espèce en voie de disparation en ce temps rempli d’opportunistes de tout bord, doit être préservée soigneusement. 

Toufé Maecha/LGDC 

Comoresinfos est un média qui a vu le jour en avril 2012 et qui depuis lors, prône l'indépendance éditoriale. Notre ferme croyance en l'information de qualité, libre de toute influence, reste un pilier essentiel pour soutenir le fonctionnement démocratique.

2 commentaires sur Une rencontre fortuite entre le président de la république et son « oncle spirituel »

  1. Si le president refusait les cadres pour l accueillir de son retour de l etranger, il devrait faire la meme chose avec la notabilite de 4 iles de l´archipel. Sinon, on continue le systteme feodal.
    Sont c´est le peuple ou la notabilité qui determine la democratie comorienne?

Répondre à mcomore Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!