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Université des Comores : Saïd Bourhani Abdallah accusé de conduire l’institution «à sa perte»

l’Udc a vu, cette année ses recettes baisser sévèrement suite à la réduction des frais d’inscription. C’est ainsi qu’au lieu des 700 millions de francs habituels, elle n’a encaissé «que» 422 millions. Malgré cette baisse qui plombe déjà le fonctionnement de l’établissement, Saïd Bourhani Abdallah souhaite procéder à des nominations «pas toujours justifiables»
 
Le Syndicat national des enseignants de l’Udc (Sneuc), dans une lettre adressée au ministre de l’Education nationale le 28 avril dernier, critique la «mauvaise gestion» de l’Université des Comores par son président, Saïd Bourhani Abdallah.
Il estime que l’institution est, tout simplement, dans l’impasse et que «parti comme c’est parti, les examens n’auront pas lieu et cette fois il ne s’agira pas de notre fait», avertit le secrétaire général de la centrale, Hassane Youssouf.
Le problème serait d’ordre financier. «Les caisses de l’Udc sont vides et les examens sont sérieusement compromis», affirme-t-il. Dans ce courrier on peut lire que c’est l’existence même de l’université qui est en jeu.
Directeur de l’enseignement supérieur, Ali Mohamed Ali est, à ce propos, catégorique : «l’Udc va disparaitre si ça continue ainsi et on ne peut pas l’admettre ni le permettre». Un audit serait prévu prochainement. Pour rappel, l’Udc a vu, cette année ses recettes fondre comme neige au soleil suite à la réduction des frais d’inscription. 
Nominations à foison, passage en force
Ainsi, au lieu des 700 millions de francs habituels, elle n’a encaissé «que» 422 millions. Seulement voilà : malgré cette baisse qui plombe déjà le fonctionnement de l’établissement, Saïd Bourhani Abdallah souhaite procéder à la nomination de quatre enseignants dont lui-même au statut de professeur.
Le secrétaire général du gouvernement et le contrôleur financier du ministère des Finances s’y seraient opposés, surtout au vu de la crise financière que traverse l’université, mais aussi parce que «les dossiers de ces quatre enseignants ne leur permettent pas d’accéder au statut de professeur». Malgré ces réticences, le président de l’Udc a décidé de passer en force.
Le ministre de l’Education, signataire de l’arrêté en question, serait-il complice comme certains le laissent penser? Bourhani agit-il seul? Approché par Al-watwan, Abdou Mhoumadi, qui s’apprêtait à se rendre à l’aéroport pour l’accueil du chef de l’Etat de retour de Maurice, nous a dit de «revenir un autre jour». Son secrétaire général, Abdallah Djalim, fraîchement nommé à ce poste, a affirmé ne pas «encore maitriser le dossier».
«Gestion opaque»
Outre les enseignants, Saïd Bourhani Abdallah a aussi nommé son ancien comptable au poste de conseiller aux affaires financières et en communication.

Au ministère de l’Education nationale, une source anonyme jure : «le secrétaire général de l’Udc est mis à l’écart dans la gestion. Le président Bourhani règne en maitre absolu avec son cabinet».


Pour sa part, le gouvernement, qui a promis de compléter le manque à gagner dû à la baisse du droit d’inscription, exigerait une gestion «plus claire et des explications sur la gestion des recettes de l’Udc avant de donner les 248 millions», si l’on en croit le secrétaire général du Sneuc. Saïd Bourhani Abdallah, qui s’est toujours montré disponible pour répondre à nos questions, est actuellement à l’étranger. 
Abdallah Mzembaba/ Alwatwan 

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1 commentaire sur Université des Comores : Saïd Bourhani Abdallah accusé de conduire l’institution «à sa perte»

  1. Ce fameux Bourhane, quelles sont ses réussites de grand commis d’Etat au service de l’intérêt national pour qu’il soit confié le destin de notre université, à part qu’il a eu un doctorat de théologie islamique? Ce mec a fait quoi de bon pour le pays, excepte, le fait qu’il a fait des études islamiques et que peut-être, comme arabophone, il a aidé un jour nos parents à la Mecque pour accomplir leur prières sur la terre du prophète de l’islam.
    On ne dirige pas une université par la récitation du coran ou par le fait de savoir parler arabe. Un président d’université est un administrateur de compétence et de culture générale sur le monde et sa civilisation. Non, oui non, on ne dirige pas une université, qui plus est, une université en devenir et dans un pays qui tente de se construire avec comme bagage, la mémorisation du coran et le fait de parler arabe. La théologie et la langue arabe ne sont de l’expertise pour amorcer, et le développement, et la matrice cognitive nécessaire pour stimuler et aider une institution comme l’université nationale à gagner son pari, d’être le maillot basique de l’émergence économique et socio-politique d’un pays qui en aspire. Arrêtons ce mascarade et choisissons les meilleurs d’entre nous et ayant les compétences dans ce domaine pour en assurer cette charge. Bourhane qu’il retourne dans les mosquées ou dans les écoles coraniques dont il y a, semble t-il les compétences, faire ce qu’il sait faire : réciter et traduire les versets coraniques et raconter les « haddis » du prophètes et des anges.

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