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Vague d’arrestations selon l’opposition qui avait appelé au boycot du référendum

L’opposition comorienne a dénoncé une vague d’arrestations liée au référendum constitutionnel du 30 juillet, qu’elle avait boycotté et qui a été adopté à une écrasante majorité, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

La réforme adoptée permet au président de l’Union des Comores de briguer deux mandats consécutifs, au lieu d’un seul, et supprime les trois postes de vice-président et la Cour constitutionnelle.

Une dizaine d’opposants ont été récemment arrêtés, selon l’opposition, et une dizaine d’autres sont entrés dans la clandestinité car recherchés, selon des proches. L’ex-président Ahmed Abdallah Sambi, leader du Juwa, l’un des principaux partis d’opposition, est assigné à résidence depuis mai. Le secrétaire général du parti, Ahmed el-Barwane, est en détention provisoire depuis le 31 juillet, accusé d' »association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires, et tentative d’assassinat », selon l’un de ses avocats Me Moudjahidi Abdoulbastoi. « L’acharnement sur el-Barwane est incompréhensible, c’est à cause de ses positions politiques clairement affichées », a-t-il déclaré à l’AFP.

Le porte-parole du Juwa, Ahmed Abdou Chakour, est également en détention provisoire à Moroni depuis la tenue du référendum, selon un responsable du parti qui a voulu garder l’anonymat. Des militants de base du Juwa – une petite dizaine – sont aussi détenus, selon la même source.

Le parti présidentiel justifie les arrestations
Le parti présidentiel, la Convention pour le renouveau des Comores (CRC), a justifié mercredi ces arrestations. « Je ne voudrais pas m’immiscer dans une affaire judiciaire en cours. Des charges pèsent sur eux, je fais confiance à la justice », a déclaré Yahaya Mohamed Iliasse du CRC. Une demi-douzaine de personnes, dont deux députés, dissidents de la CRC, sont par ailleurs entrés en clandestinité car recherchés par les autorités, a-t-on appris auprès de leurs proches.

Quelques jours avant le référendum, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoudou, avait annoncé publiquement que les responsables de l’opposition seraient « traqués ». « Dès mardi (31 juillet) nous les traquerons. Qu’ils trouvent un trou pour se cacher », avait-il lancé lors d’un meeting pour le « oui ». L’opposition, qui dénonce les « abus de pouvoir » du président Azali Assoumani, avait appelé à boycotter le référendum.

Lundi, la Cour suprême a validé la victoire du « oui » au référendum avec 92,43% des suffrages exprimés, pour un taux de participation de 62,71%. Une organisation de la société civile, le Collectif de la 3ème Voie, avait qualifié le référendum de « plus scandaleuse mascarade électorale de ces dernières années », affirmant que les électeurs avaient « majoritairement boudé les urnes » et que l’opposition avait été « muselée ». Fort de sa victoire au référendum, le président Azali Assoumani, un ancien putschiste élu en 2016 à la fonction suprême, a promis d’organiser rapidement des élections, probablement au début de l’année 2019.

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