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Centrafrique : l’avancée rebelle sur Bangui marque le pas

1er janvier 2013

Centrafrique : l’avancée rebelle sur Bangui marque le pas

Une route bloquée par des jeunes patriotes centrafricains, le 1er janvier 2013 à Bangui ©AFP

BANGUI (AFP) – (AFP)

La
perspective d’une offensive des rebelles centrafricains
contre Bangui semblait s’éloigner mardi en raison du
net renforcement de la présence militaire des pays
d’Afrique centrale sur leur route, même si la situation
restait tendue dans la capitale.

Signe de cette tension, un jeune musulman supposé proche
de la rébellion du Séléka a été
tué dans la nuit de lundi à mardi, et un policier
est mort au cours des affrontements qui ont suivi mardi,
dans un quartier populaire de la capitale, selon une source policière.

Déterminés à empêcher sa chute, les pays
d’Afrique centrale ont commencé à envoyer des
renforts pour protéger Bangui, menacée par
les rebelles positionnés à Sibut
(160 km au nord), et qui, contrôlant une large partie
du pays, réclament le départ du président
François Bozizé.

Les effectifs de la Force multinationale d’Afrique centrale
(FOMAC) devraient atteindre 760 hommes à la fin de la
semaine, selon une source au sein de la FOMAC.

Cent-vingt soldats gabonais sont arrivés à Bangui.Un contingent de 120 soldats du Congo-Brazzaville était
arrivé lundi et 120 Camerounais sont attendus d’ici la
fin de la semaine.

Ces
troupes fraîches s’ajoutent à 400 soldats
tchadiens déjà déployés à Damara,
ultime verrou sur la route de Bangui, à 75 km au nord
de la capitale, en renfort de l’armée centrafricaine.

Le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno,
président en exercice de la Communauté
économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) et,
surtout, allié de Bozizé qu’il a aidé à
prendre le pouvoir en 2003, a prévenu lundi : Damara
« constitue une ligne rouge à ne franchir par aucune
des deux parties ».

Les troupes tchadiennes sont officiellement
déployées dans le cadre de la FOMAC, mise en place
en 2008 pour aider à la stabilisation du pays, et qui
était dans un processus de retrait définitif au
moment du début de l’offensive rebelle le 10 décembre.

Selon une source de la FOMAC, « la ligne de front n’a pas
bougé.Les rebelles savent que c’est la ligne rouge
à ne pas franchir ».

La France, ancienne puissance coloniale, dispose maintenant
de près de 600 soldats sur place pour protéger et
éventuellement évacuer ses ressortissants.

Dans son
message du Nouvel An, François Bozizé a
remercié l’armée tchadienne sans qui, a-t-il dit,
« Bangui serait aujourd’hui envahie ».

Il a réaffirmé mardi être « prêt »
pour un dialogue avec le Séléka.

Une offre aussitôt rejetée par le porte-parole des
rebelles, Eric Massi. »Le dialogue, on sait qu’il ne le
veut pas », a-t-il déclaré à l’AFP.

M. Massi a ajouté « ne rien avoir contre » les
forces africaines qui se massent sur la route de Bangui mais
a demandé qu’elles interviennent contre les
arrestations de sympathisants du Séléka dont il
accuse le pouvoir depuis plusieurs jours.

La communauté internationale s’inquiète de la
dégradation de la situation dans ce pays de cinq
millions d’habitants parmi les plus pauvres du monde.

 La haute représentante de l’Union européenne
pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a
appelé le gouvernement et les rebelles à
résoudre « par le dialogue et la négociation
les divergences qui subsistent ».

La France a de nouveau appelé au dialogue et,
s’exprimant pour la première fois, les Etats-Unis ont
appelé les rebelles à « cesser les
hostilités et tout mouvement vers la capitale ».

Selon une source proche du dossier, « il y a toujours une
épée de Damoclès au-dessus de Bangui,
même si le danger s’est un peu
éloigné ».

L’unité des factions au sein de la rébellion semble
aussi se fragiliser. »Il est probable qu’il y ait
aujourd’hui des divisions (au sein du Séléka) : les
rebelles se sont retrouvés face à une attitude
nouvelle des Tchadiens et des FACA (forces armées
centrafricaines) à Damara, et ils ont sans doute vu que
c’était plus compliqué d’attaquer », a
estimé cette source.

« Ils se retrouvent aujourd’hui avec des hommes qui ont
faim, qui ont soif.Le risque c’est qu’ils se transforment
en coupeurs de route », a -t-elle ajouté.

A Bangui, pour le Nouvel An, journée traditionnellement
réservée aux prières, des milliers de
fidèles se sont rendus dans les églises dans un
pays dont 85% de la population est chrétienne.

« On est venu pour prier le bon Dieu de nous avoir
gardés pendant les troubles qui se passent dans notre
pays.Nous prions pour la paix.Dieu n’a pas abandonné
les Centrafricains », a dit Yves Enza Betilamba, musicien.



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