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Centrafrique : le départ des délégations pour- les pourparlers retardé

6 janvier 2013

Centrafrique : le départ des délégations pour les pourparlers retardé

Des soldats centrafricains patrouillent à Bangui, le 5 janvier 2013 ©AFP

BANGUI (AFP) – (AFP)

L’arrivée à
Libreville des délégations des rebelles, du
pouvoir et de l’opposition centrafricains pour des
négociations de paix a été retardée
à lundi, tandis qu’à Bangui le président
François Bozizé a reçu le renfort d’un
important contingent de soldats sud-africains.

L’arrivée des délégations était
initialement prévu ce dimanche dans la capitale
gabonaise, alors que les pourparlers placés sous
l’égide de l’Afrique Centrale doivent en principe
débuter mardi.Mais le vol qui devait emmener la
délégation de la rébellion a été
retardé pour des « problèmes
d’autorisation », selon une source diplomatique.

Le président Bozizé devrait rejoindre Libreville
« plus tard », une fois les négociations
entamées, a appris l’AFP de source proche de la présidence.

« Nous partirons demain matin (lundi).Il y a eu un
problème (sur le vol).Nous sommes prêts.Nous
demandons à partir aux négociations », a
affirmé à l’AFP l’un des chef de l’alliance
rebelle Séléka, le colonel Djouma Narkoyo.

Toutefois le
porte-parole du Séléka, Eric Massi, tout en se
déclarant prêt à participer à des
négociations, a souhaité un report pour mieux se
préparer.Il a continué d’exiger le départ du
président Bozizé.

« Le départ de Bozizé n’est pas négociable.Il ne veut pas partir mais il n’a pas les moyens de
rester », a estimé M. Massi. »Ce dont nous
devons parler avec les chefs d’Etat d’Afrique Centrale,
c’est des conditions du départ de M. Bozizé, des
garanties pour sa sécurité et celle de sa famille,
afin qu’il puisse se retirer dans la dignité ».

M. Massi, qui est basé à Paris et doit faire partie
de la délégation du Séléka, a
confirmé que le chef des rebelles, Michel Djotiodia,
s’était « engagé à aller à
Libreville ».Mais ce n’est pas la peine d’aller à
Libreville si le sommet tourne en palabres inutiles »,
a-t-il ajouté.

Selon le ministre de l’Administration territoriale
Josué Binoua, chacune des délégations qui
sera composée de quinze membres a remis des
« propositions de sortie de crise » au comité de
suivi dirigé par le président congolais Denis
Sassou Nguesso.

M. Binoua a estimé que « la seule voie pour trouver
une solution passe par le dialogue et exclut l’option
militaire.Le président a annoncé un gouvernement
d’union nationale.Il y a intangibilité de l’ordre
constitutionnel et le mandat du président court
jusqu’en 2016 ».

La
délégation du pouvoir va en outre proposer
« une réforme de l’armée, un plan de relance
économique et la mise en application d’un nouveau code
électoral », déjà discuté avec
l’opposition, selon lui.

A Bangui, le régime a reçu le renfort cette semaine
d’un contingent de 200 soldats sud-africains « bien
équipé », basé non loin de la
résidence du président, a-t-on appris dimanche de
source militaire.

Officiellement, il s’agit du « prolongement » jusqu’en
2018 d’un accord de coopération entre la Centrafrique
et l’Afrique du Sud, dont les soldats doivent
« protéger le contingent sud-africain de
coopérants et leur matériel ».

Toutefois, des sources proches du pouvoir laissent entendre
que les Sud-Africains protégeraient la capitale en cas
d’attaque.Jusqu’à 400 soldats sud-africains pourraient
être déployés au total, a indiqué à
l’AFP la présidence sud-africaine.

Ces hommes ne font pas partie du
dispositif de près de 800 hommes, dont 400
Tchadiens, de la Force multinationale d’Afrique
centrale qui contrôlent le verrou de la ville de Damara
à 75 km au nord de Bangui, désigné comme la
ligne rouge à ne pas franchir par les rebelles.Ceux-ci
stationnent à Sibut, à 160 km de Bangui.

Six cents soldats
français sont également
déployés à Bangui, officiellement pour
protéger et éventuellement évacuer les
ressortissants français.

Après l’arrivée des militaires sud-africains, le
coordonnateur des jeunes « patriotes »
pro-Bozizé, Lévy Yakité, a appelé à
la radio nationale à lever les barrages qu’ils avaient
érigées dans la capitale, censés
empêcher les tentatives d’infiltrations rebelles.

« Je vous demande de lever à compter d’aujourd’hui
toutes les barrières et de laisser le soin aux
Sud-Africains d’assurer la sécurité de
Bangui », a affirmé M. Yakité.

Sur le terrain, les rebelles ont justifié la prise de
deux villes secondaires, Alindao et Kouango, samedi, dans le
centre du pays, par des opérations de
« contrôle des routes », indiquant qu’ils avaient
eu vent de déplacements militaires des Forces
armées centrafricaine, voire de « troupes
ougandaises » dans la zone.



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