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Communiqué du FRESUN sur la politique du président Azali Assoumani 

Dans son adresse à la Nation le 6 juillet 2017, le Président AZALI ASSOUMANI s’est approprié l’organisation et la tenue des Assises nationales dont la paternité revenait jusqu’alors au Mouvement du 11 août 2015 présidé par l’ancien ministre ALI BAZI SELIM.

Depuis, cela a suscité des opinions aussi diverses que contradictoires quand à la tenue ou non de ces assises, conduisant parfois aux hypothèses les plus alarmantes, eu égard à la survie de l’unité nationale.


L’opinion publique estime que ces assises auraient dû se tenir au plus tard à la fin du 1er cycle de la Tournante en 2016sinon vers la fin de ce nouveau cycle en cours.  

Face à cette situation, un Mouvement citoyen a spontanément vu le jour pour faire l’écho de l’inquiétude exprimée par la population. Dénommé le Front Républicain pour la Sauvegarde de l’Unité Nationale [FReSUN], ce mouvementrassemble des personnalités civiles, politiques et des représentants des forces vives du pays, soucieux de préserver, mieux encore, de renforcer la paix et la stabilité retrouvées avec les Institutions issues des Accords de Fomboni 2001. 

Le FReSUN  fait sienne cette inquiétude compte tenu de la manière dont le pays est gouverné depuis le 26 mai 2016. En effet, le régime AZALI II a, sans la moindre gêne, procédé :

1) à l’abrogation par décret de la Loi portant création de la Commission Nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC);

2) à la suppression par décret du Fond d’Appui au Développement Communautaire créé par ordonnance de janvier 1993 ;

3) à lvolonté manifeste de rendre inopérant le fonctionnement de la Cour Constitutionnelle en empêchant le remplacement des membres dont le mandat est arrivé à terme ;

4) à la violation répétée du Code de passation des marchés publics ;

5) au refus d’appliquer les arrêts de la Cour Constitutionnelle sur l’organisation de l’élection partielle du Conseiller de la circonscription de Hadda, à Ndzuwani, et sur l’annulation du décret portant abrogation de la Commission précitée ;

6) à l’asphyxie de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ;

7) au refus du renouvellement des membres de la Commission des Droits de l’Homme ; 

8) au musellement de la presse comorienne, notamment avec  la fermeture de la Radio Baraka FM ;

9) aux arrestations et emprisonnements arbitraires de journalistes et hommes politiques ;

10) à un coup d’état institutionnel à l’assemblée de l’Union par l’imposition de conseillers non investis en vertu des règles préétablies, pour ne citer que ces quelques cas.

En bref, tout cela démontre une violation claire des règles de bonne gouvernance qui donnaient espoir aux citoyens et de la crédibilité auprès de la communauté internationale.  


Sur le plan économique, le climat des affaires devient de plus en plus morose. Les indicateurs économiques et sociaux sont au rouge. Les opérateurs économiques de la place se disent asphyxiés. La vie sociale se renchérit de jour en jour. Ce quicontraste totalement avec l’ambition d’émergence claironnée. A cela, il faut rajouter les licenciements abusifs des jeunes [environ 7000] suivis paradoxalement de l’augmentation des salaires des superstructures. 


Sur un autre plan, la gestion opaque, clanique, familiale et inéquitable du pouvoir central et le non respect de l’autonomie des îles créent un climat de méfiance et d’un dangereux repli régional et insulaire.

De plus en plus d’échos venant des rangs-même du pouvoirdont les déclarations du Vice-président Moustadroine à plusieurs occasions révèlent ce qui n’est finalement qu’un secret de polichinelle sur les réelles intentions du Président AZALI qui veut, à travers des assises cousues à sa juste mesure, supprimer la Tournante et les mandats des gouverneurs pour passer d’un quinquennat à un septennat renouvelable. D’où la mise à l’écart de la Cour Constitutionnelle – qu’il envisage de transformer en une simple Section de la Cour Suprême dont tous les membres sont nommés par le Chef de l’état – et son discours démergence à l’horizon 2030. 


L’ensemble de ces violations caractérisées montre que les conditions d’opportunité, de sérénité, de transparence et de confiance sont loin d’être réunies pour réussir la tenue d’assises comme il se devait. 

Le Front Républicain qui comprend parfaitement l’objectif salutaire poursuivi par le Mouvement du 11 août 2015 craint que celui-ci soit détourné au profit d’un dessein politique savamment pensé. 

Par conséquent, le FReSUN réaffirme son attachement aux acquis issus des Accords de Fomboni (principes de laTournante, de l’équilibre et de l’autonomie des îles) qui ont fait leurs preuves depuis 2001 en matière d’alternance politique, de paix, de stabilité institutionnelle et d’unité nationale.


Le FReSUN  appelle donc tous  les comoriens convaincus de l’idéal du vivre-ensemble comorien à se joindre à lui pourpréserver la paix, la stabilité et lunité de notre pays. 

Le FReSUN appelle à la vigilance de la Communauté internationale en sa qualité de garant des Accords de Fomboni. 

Le FReSUN appelle le gouvernement de l’Union des Comores à se focaliser plutôt sur la recherche de solutions aux réelles préoccupations des comoriens, notamment la cherté de la vie, la fin du népotisme, de la corruption, des détournements des deniers publics et le respect de Loi et des institutions de la République.

Dans les jours qui viennent, le FReSUN proposera, si besoin était, un document d’orientation sur l’organisation d’assises réellement souveraines. Et appelle d’ores et déjà le gouvernement de l’Union et le Mouvement du 11 août à adopter une démarche qui inclura l’ensemble des institutions et des entités actuelles, ainsi que les différentes corporations afin d’unir le pays autour de cet enjeu majeur et non de le désunir.

   Fait à Moroni, le 7 Août 2017

 

 

Signature des membres de la Coordination

MOHELI

NDZUWANI

NGAZIDJA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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