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COMORES / ANJOUAN : 1er anniversaire du mandat du Gouverneur ANISSI CHAMSIDINE

Nous vous proposons l’intégralité de l’introduction du Gouverneur d’Anjouan ANISSI  CHAMSIDINE lors de la conférence de presse tenue à l’occasion de son 1er anniversaire en tant que Gouverneur d’Anjouan, où il commence par présenter ses condoléances attristées aux familles endeuillées suite aux intempéries et au naufrage de kwassa kwassa survenu dans la nuit du samedi 19 au large de Ngouja. A notre connaissance, Anissi est la seule autorité comorienne à présenter ses condoléances suite à ce nième naufrage meurtrier au large de Mayotte. Les autres autorités comoriennes gardent un silence de cimetière.

« Si cela ne tenait qu’à ma seule volonté, il n’y aurait plus aucune reconduite de « clandestin » sur le sol anjouanais. Mais une telle décision relève du pouvoir central. J’avais demandé au président de la République [Ikililou Dhoinine] de m’autoriser à agir dans ce sens, mais il m’a demandé de patienter et de le laisser réfléchir », a-t-il déclaré à l’occasion de cette journée.

Conférence de presse tenue à l’occasion du
1er anniversaire du mandat du Gouverneur ANISSI  CHAMSIDINE.
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INTRODUCTION de Monsieur le Gouverneur
_______________

Patsy, le  23 mai 2012

بسم الله الرحمن الرحيم

–       Monsieur le Président du Conseil de l’île,
–       Madame et Messieurs les Commissaires et Assimilés,
–       Messieurs les Élus,
–       Messieurs les Représentants du Corps constitué
–       Messieurs les Oulémas,
–       Messieurs les Membres de la Commission insulaire anti-corruption,
–       Messieurs les Préfets,
–       Mesdames et Messieurs les Présidents de Délégations spéciales,
–       Mesdames et Messieurs les Représentants des Administrations,
–       Messieurs les représentants de la Presse,
–       Chers Représentants de la jeunesse estudiantine,
–       Honorable Assistance,
 
السلام عليكم ورحمة الله وبركاته

Mesdames et Messieurs,

En pareille circonstance, j’aurais souhaité commencer mon intervention par une note de joie.
Malheureusement, les dramatiques événements qui ont marqué notre pays, à travers les dernières intempéries et plus récemment à travers le naufrage de kwassa kwassa survenu dans la nuit du samedi 19 au large de Ngouja à Mayotte, nous obligent à présenter d’abord, au nom de toute la population de Ndzuwani, nos condoléances à toutes les familles endeuillées.
Ce devoir accompli, permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de prononcer mon allocution.
Le 26 décembre 2010, les Anjouanais m’ont massivement désigné pour devenir le Gouverneur de notre belle et chère île de Ndzuwani pour cinq ans.
Cinq mois plus tard, après la transition du précédent Exécutif, la Cour constitutionnelle m’a officiellement investi Gouverneur de l’île, le 23 mai 2011, plus précisément.
Ce jour-là, j’ai solennellement pris l’engagement, entre autres, de:
–      renforcer, à travers mon action, l’État de droit ;
–      réconcilier Ndzuwani avec la République ;
–      promouvoir la bonne gouvernance à travers un vaste plan de  restructuration et d’assainissement de l’administration de l’île, pour ne citer que ces quelques exemples.
Une fois à l’œuvre, je me suis rendu compte qu’il fallait mobiliser plus de ressources et d’énergie que n’en disposait l’île. Dans de telles conditions, la sagesse exigeait que nous fassions des choix et que nous hiérarchisions nos priorités; mais surtout qu’il fallait chercher les moyens de notre action partout, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
C’est, dans cet état d’esprit que je me suis adressé aux Anjouanais d’abord le 31 décembre 2011 pour leur faire un état des lieux de l’administration de l’île et leur préciser les priorités de mon gouvernement.
C’est également dans la même démarche que je me suis adressé à eux, pour les informer de la décision que j’allais prendre afin de renforcer l’action de mon Cabinet et de mon Exécutif, à travers le réaménagement que j’ai opéré le 13 février 2012.
Aujourd’hui, un an, jour pour jour, depuis mon investiture, les devoirs de ma charge m’obligent à rendre compte aux Anjouanais de ce que j’ai fait ou entrepris, mais aussi de ce que j’envisage de faire tout au long de la deuxième année de mon mandat.
Telle est, Mesdames et Messieurs, ma conception des responsabilités publiques.
L’état des lieux  que j’avais eu à vous faire avait montré un tableau plutôt sombre de l’administration de l’île, empreinte  de cacophonie, d’irrégularités, de laxisme et de légèreté surtout en matière de finances et de gestion de ressources humaines.
Ndzuwani se présentait ce jour-là, de par sa forte démographie, sa position géopolitique, son enclavement et son triste récent passé politique de séparatisme, comme l’île la plus vulnérable, à la fois sur le plan économique que sécuritaire, au sein de l’Union des Comores.
Un an après, Mesdames et Messieurs, je n’ai pas réussi un miracle. Mais aujourd’hui,  j’estime très modestement avoir franchi un pas pour plusieurs raisons:
–       J’ai doté l’île d’un Plan d’action ;
–       J’ai lancé un processus d’ouverture de l’île à l’extérieur, avec les  signatures  annoncées de conventions de jumelage ou de coopération décentralisée avec des régions de France, de Maurice, de Turquie et du Maroc.
–       J’ai amorcé le désenclavement des régions de l’île à travers un Programme de développement communal.
–       J’ai notamment procédé à la pause de la 1ère pierre de la Mairie de Vouani, celle de l’Ecole Nationale de Police que nous allons inaugurer demain Incha Allah, celle du nouvel Hôpital de Hombo, et prochainement INCHAH ALLAH celle de l’Hôpital de Bambao Mtsanga dont le Chantier est en cours d’installation. De petites infrastructures hospitalières et routières sont aussi en cours d’exécution à Utsa et à Salamani Ya Dzindri.
 
–       J’ai entrepris des efforts d’assainissement des finances publiques et du fichier des agents de la FOP ;
–       J’ai lancé un programme de soutien  et de renforcement des capacités par une politique de l’excellence dans les études et dans les formations spécialisées ;
–       J’ai complété le dispositif de lutte contre la corruption en nommant le 26 mars 2012, les membres de la commission insulaire. A cet effet, je voudrais ici exprimer en particulier mon adhésion totale à la détermination de SE le Président de la République à lutter contre la fraude et la corruption.
–       Nous avons mis en place, un comité de coordination de la sécurité intérieur.
Mesdames et Messieurs,
C’est à juste titre que je vais m’attarder sur cette épineuse question des agents de l’Etat. En effet, ce dossier est l’un des plus compliqués parmi ceux dont j’ai hérité dans cette île, et il demande tout l’accompagnement du gouvernement central.
Après des multiples contrôles et vérifications, mon Exécutif s’était trouvé dans l’obligation de suspendre le salaire de 223 agents recrutés dans des conditions peu transparentes. La dernière vérification nous a conduits à rétablir les droits de 167 parmi eux, ce qui explique que les 56 refusés n’étaient pas conformes aux critères retenus.
A côté de ceux-là, les statistiques révèlent que 1086 agents exercent bénévolement dans des postes vitaux de l’administration de l’Île depuis parfois plus d’une décennie. Il est regrettable que de telles injustices et une telle cacophonie sévissent encore dans notre administration.
Nous n’oublions pas le cas des enseignants qui ne bénéficient pas jusqu’alors de leurs indemnités de 50%. Sur un total 583 ayant droit que nous avons hérités, avons pu seulement régulariser 131, au cours du premier trimestre 2012.
Devant cette situation, nous  plaidons la régularisation de ces agents auprès du gouvernement de l’Union.
C’est à ce niveau que je vais entamer ma deuxième année d’exercice du pouvoir et, j’en suis conscient, les défis à relever ne sont pas des plus minces.
Mais parce que j’ai confiance en l’avenir, parce que j’ai confiance envers la population anjouanaise et vis-à-vis des principes qui guident mon action, je vais poursuivre les mêmes objectifs, en l’occurrence :
–      Le renforcement du processus d’ouverture à l’extérieur, notamment  avec la signature de conventions de coopération décentralisée et de jumelage avec des collectivités territoriales extérieures ;
–       le renforcement des efforts de désenclavement des régions à travers la construction des mairies, la réhabilitation ou la construction des routes secondaires et la mise en œuvre du projet audiovisuel dont l’étude de faisabilité est déjà réalisée par une société belge ;
–       La pérennisation des acquis, notamment dans l’assainissement des finances publiques et du fichier des agents de l’État, mais aussi de la sécurité intérieure de l’île.
–       La recherche de financements pour la mise en œuvre du Plan d’action de l’île.
–       Dans tout cela, l’appui de l’Union nous est précieux;
A ce jour, nous avons obtenu le démarrage des travaux de reconstruction à neuf du Centre Hospitalier Régional de Hombo par le fonds de Son Altesse le Sheikh Jassim Bin Jabor Al Thani, mais aussi ceux liés à la construction de l’Hôpital de Bambao Mtsanga par nos amis chinois.
Je ne peux pas continuer mon propos sans  rendre hommage à Son excellence l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi pour avoir usé de ses relations personnelles avec le Sheikh Jassim pour obtenir le financement de cet hôpital en marge de la conférence de Doha.
D’ores-et-déjà la salle de réanimation du centre hospitalier régional de Hombo et le Poste de santé de Bimbini ont été inaugurés, le Centre de Santé de District de Sima a bénéficié de travaux de clôture et le Centre médicochirurgicale de Domoni ainsi que le district sanitaire de Pomoni ont été dotés chacun d’une ambulance.
Je tiens également à remercier particulièrement la Chine, pour son partenariat avec l’Etat, qui permet à Anjouan de bénéficier d’ici décembre 2012, du plan d’actions pour l’élimination du paludisme, par le traitement de masse, à la suite des résultats satisfaisants obtenus à Mwali.
Enfin, les hôpitaux de Hombo et Domoni ont bénéficié d’une dotation  des Médicaments de la part de l’Etat, pour leur permettre de constituer un fond de roulement.
Dans les autres domaines, nous ne ménagerons  aucun effort pour obtenir la réalisation de la construction de l’aéroport International que les Anjouanais attendent avec beaucoup d’impatience. Je peux d’ores et déjà vous affirmer  à ce propos que  l’étude est dans sa phase finale et que selon les informations à ma disposition, le financement serait presque acquis.
De même, il est prévu la construction, à Anjouan, du port de liaison inter-île dans le cadre du programme de transport maritime de passagers en cours de développement avec le terminal de ferry à Moroni. Les études sont également en voie d’achèvement.
A ce jour, Mesdames et Messieurs, nous avons également réussi à établir un climat de bonnes relations et de franche collaboration entre le Gouvernement de l’Union et l’Exécutif de Ndzuwani. Un Conseil de Gouvernement élargi entre ces deux Exécutifs  s’est tenu à Anjouan le 02 mai dernier.
A notre initiative, une Conférence de coordination entre l’Union et l’Exécutif de Ndzuwani a eu lieu ici même, à Dar-Nadjah, du 02 au 05 mai courant en vue d’harmoniser et de mettre en cohérence les actions des îles et  de l’Union.
Nous souhaitons que cet élan d’étroite collaboration entre le Gouvernement de l’Union et les Exécutifs des îles Autonomes se poursuive et se renforce,  pour donner plus de dynamisme à la politique de développement tracée par le Président de la République, S.E le docteur Ikiliou Dhoinine à qui j’adresse tous mes remerciements pour la compréhension et pour l’accompagnement dont il fait preuve à notre endroit.
Comme nous l’avons souvent fait, nous réitérons notre demande envers le Gouvernement de l’Union pour qu’il manifeste plus de  solidarité à l’endroit de l’île d’Anjouan qui reste toujours vulnérable à plusieurs égards. Nous pensons que le développement et la stabilité de notre pays passent par là.
L’esprit d’étroite collaboration et de complémentarité, qui préside aux relations entre l’exécutif de Ndzuwani et le Gouvernement central, nous autorise, à demander encore plus d’investissements et de financements pour nos projets de développement. L’Ile de Ndzuwani qui a fourni d’immenses efforts, notamment en matière de recettes est en droit de recevoir de l’Etat, dans la mesure du possible, une part conséquente, qui tiendrait compte, évidement, de notre retard et de nos nombreux et impérieux besoins.
Je n’oublierai pas de mentionner, notamment, les graves problèmes d’énergie que traverse l’île depuis quelques temps, et la dégradation totale des routes par les dernières intempéries.  Mais je puis vous assurer que les autorités de l’Union et de l’île autonome de Ndzuwani travaillent d’arrache-pied pour une solution durable.
Enfin, dans l’éducation, le calendrier scolaire suit son cours normal, malgré un début d’année scolaire difficile, marqué par la grève des enseignants.
Je tiens ici, à rendre hommage aux professeurs des lycées et des collèges, aux institutrices et aux instituteurs anjouanais, pour leur esprit de sacrifice, qui a permis de mettre un terme à cette grève, par la négociation.
Je voudrais leur dire, qu’étant moi-même enseignant je connais la somme d’efforts personnels qu’ils déploient pour assurer l’éducation et l’avenir de nos enfants.
Je leur demande aujourd’hui, au moment où l’Etat et le Ministère des finances sont parvenus à apporter des améliorations notables dans leurs conditions de travail, notamment en assurant le payement régulier de leurs salaires, de redoubler d’efforts et de persévérer dans le même état d’esprit, en continuant à dispenser aux jeunes générations, avec tout le professionnalisme dont ils sont capable, les outils indispensables à l’épanouissement de futurs citoyens de notre pays et de notre ile.
Mesdames et Messieurs,
Avant de terminer, permettez-moi de remercier, en premier lieu, le Président de la République pour les efforts inestimables qu’il a engagés en faveur du développement et de la stabilité de notre pays.
Au nom de la population de Ndzuwani, celle qui s’est distinguée dans les élections du 26 décembre 2010, en votant massivement pour lui, et en mon nom propre, je lui souhaite un joyeux anniversaire, le premier dans l’exercice de son mandant, bonne santé et longue vie.
 Au nom de toute la population anjouanaise, je remercie également, tous les partenaires bi et multilatéraux parmi lesquels l’Union africaine, le Système des Nations Unies, l’Union européenne, la banque mondiale et la ligue des États arabes pour leur constant accompagnement.
Je voudrais surtout rendre un hommage appuyé à l’ancien Président des Comores, Oustadh Ahmed Abdallah Mohamed SAMBI, dont l’œuvre politique savamment réfléchi en étroite collaboration avec l’actuel Président, SE Dr Ikililou Dhoinine, permet à tous les Comoriens de garder aujourd’hui de l’espoir.
Les chantiers routiers et de toute sorte, en cours d’exécution, nous montrent que le rêve peut devenir réalité.
A ce sujet, l’Exécutif de l’île Autonome de Ndzuwani sait qu’il peut compter sur l’appui de Monsieur le vice-Président Nourdine Bourhane qui patronne au niveau national le département des infrastructures.
Au nom de la population anjouanaise, je le remercie pour la collaboration et le dynamisme avec lesquels nous travaillons dorénavant pour l’intérêt général.
Je tiens à remercier la diaspora anjouanaise, notamment celle établie en France pour l’accueil fraternel et chaleureux qu’ils m’ont réservé et la collaboration qu’ils m’ont apportée dans le cadre de ma tournée en France, pour jeter les bases de notre coopération décentralisée et de jumelage avec des collectivités territoriales de ce pays.
Leur apport constitue un grand atout du développement. Je leur demande de renforcer leur solidarité et leurs liaisons avec leur ile et contribuer, par leurs initiatives, leurs dons et leurs financements, au développement social et économique de notre pays et d’Anjouan en particulier.
Je voudrais enfin, exprimer, une fois encore, ma gratitude et ma reconnaissance à toutes les anjouanaises et tous les anjouanais, pour la confiance qu’ils m’ont accordée, leur soutien et leur accompagnement tout au long de l’année qui vient de s’écouler. Je voudrais les remercier surtout pour leur patience.
Allah aime les patients et leur a promis de les récompenser :
وَاللَّهُ يُحِبُّ الصَّابِرِي    إِنَّمَا يُوَفَّى الصَّابِرُونَ أَجْرَهُمْ بِغَيْرِ حِسَابٍ
 
Voilà Mesdames et Messieurs brièvement présentée l’évolution que nous avons enregistrée dans l’île depuis le 23 mai 2011.
 
Je suis maintenant disposé à répondre à vos questions Messieurs les journalistes, en langue nationale.
 
Je vous remercie.
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