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Crise parlementaire : À qui profite la crise?

Depuis, l’investiture de la nouvelle législative, l’implosion et le durcissement des contestations des députés rebattent les cartes sur la scène politique. Du gouvernement ikililou au gouvernement Azali, les manœuvres sont les mêmes. D’une alliance à une autre et malgré la manière dont elle est composée actuellement, avec des orientations évidentes, le parlement n’arrive pas à rompre avec les politiques d’intérêt personnel. Mais en réalité qui profite qui dans cette crise ?

Alors que le pays est confronté à une série de troubles sociaux économiques, les élites dirigeantes restent obnubilées par des guerres de chefs et de positionnement des leaders politiques dans les partis comme dans le gouvernement. Les doléances et le quotidien des citoyens sont redus au second plan. Une forte secousse ébranle la scène politique et ouvrant la voie à une recomposition dont les contours sont à ce stade incertains. Les partis dominants le gouvernement notamment la CRC et le JUWA sont en train de perdre son statut au profit des ses anciens rivaux devenus partenaire. L’alternance célébrée avec emphase dans le pays, il y à peine 11 mois, est entrain de souffrir à cour terme.
Qui profite qui ?
Tout le monde se questionne jusqu’à ce jour l’opportunité et la justesse de la crise parlementaire. La lancinante question est celle de savoir comment un parti qui est supposé être majoritaire et copropriétaire du pouvoir peut-il devenu opposant de son propre régime. Bien évident, il y a des forces politiques qui profitent de cette situation confuse, pour recruter et se faire une clientèle politique. Ce que les autres appellent d’un complot de déstabilisation. 
Par contre, beaucoup se demande pourquoi tout le monde fait un silence radio. Dans les spéculations des uns et des autres, on croit que le président Azali a intérêt à jouer son tour du silence. En écoutant le Secrétaire général du parti Juwa affirmé que « il n’y avait jamais  eu un mot d’ordre officiel du parti  demandant à tous les militants de JUWA de voter le candidat Azali », cela confirme qu’il n’a jamais eu alliance entre JUWA et CRC mais plutôt Sambi et Azali.  

Bénéficiant aujourd’hui le soutien de l’opposition à travers les députés de l’UPDC et le président de l’Assemblée comme celle de la mouvance présidentielle, le Président Azali est le premier à trouver de l’intérêt dans la crise du parlement. Avec ses deux députés à l’Assemblée, la CRC qui se trouve avec deux alliances de contre nature à l’Assemblée, est dans l’obligation de trouver un équilibre dans univers phagocyté par le parti JUWA son frère ennemi.
Qui ne comprend pas qui ?
Selon le secrétaire général du parti Juwa : « Jusqu’à preuves du contraire, le Juwa se considère comme état le premier partenaire de la mouvance présidentielle malheureusement qu’au niveau de l’assemblée on assiste à une certaine alliance de contre nature, incompréhensible entre certains dignitaires de la CRC comme le Vice-président Maoulana Charif qui s’allie avec leurs adversaires d’hier l’UPDC, RADHI et RDC pour reléguer le JUWA dans le rang de l’opposition ce qui est vraiment dommage et préjudiciable pour la stabilité politique du pays ».  Dans un autre registre, le Docteur Sounhadji précise que « Je pense que JUWA qui a souvent brandit la trahison comme moyen de victimisation doit s’assumer et assumer ses choix ». Cela supose que Juwa a compris qu’il est dans une chaise éjectable. En exigeant des explications sur le positionnement du vice-président Maoulana Chari par rapport à leur alliance, tout en cachant ses griffes, que la première exigence du renouvèlement du bureau de l’Assemblée, est le départ de Maoulana Charif dans ce poste.

Tout en refusé d’être claire sur leur soutien à la réélection de Maoulana Charif au vice-président de l’Assemblée, Juwa veut la beure et l’argent de la beure. Misant sur sa majorité et de calcules électorales, Juwa veut contrôler l’Assemblée en occupant le poste de vice-président en écartant la CRC sur le contrôle de l’Assemblée. Un jeu purement dangereux et hasardeux pour la CRC devant son allié qui se considère déjà un opposant au pouvoir.  
Le malheur des uns…
Comme disait l’adage « le malheur des uns fait le bonheur des autres ». En moins d’un an de la prise de pouvoir, le président Azali a pu fédérer tout le monde à son action en neutralisant l’opposition.  Aujourd’hui, l’opposition est sans voix, l’UPDC d’Ikililou et Mamadou qui n’ont jamais parlé même avec le pouvoir, ne vont pas parler aujourd’hui. Les seuls et rares voix qu’on avait l’habitude d’entendre sont ceux de Humed Msaidié adouci par les appétits d’Abdou Soefou qui veut ramener Radhi au pouvoir et de Saïd Larifou dégouté par l’opposition.  Avec sa stratégie d’un éventuel remaniement,  le président Azali a pu plier les leaders politiques de l’opposition comme du pouvoir aux abonnés absents sur la situation sociopolitique et économique du pays. Aucun politicien ne hausse la voix pour parler des maux qui rongent notre société dans le but d’être appelé dans le prochain gouvernement ou au moins garder son poste. Tout le monde s’en foute de ce qui se passe à l’Assemblée. 
Les opposants du pouvoir et le pouvoir de l’opposition

Ce rééquilibrage des forces au sein de l’instance législative n’a pourtant pas d’impact immédiat sur la stabilité de l’exécutif. JUWA maintient son soutien à une coalition gouvernementale déjà effective depuis un an, alors majoritaire mais non dominant avec une CRC ayant besoin de compter sur des forces de l’opposition. Confirmant ses bonnes intentions à l’égard du vote du projet de loi des finances de 2017, les députés de l’UPDC ont voté en confiance, pendant que ceux des JUWA l’ont refusé. Cette attitude coopérative de la CRC-UPDC trouve son origine dans le souvenir amer qu’il a conservé de la tumultueuse période des élections législative où il avait dirigé l’UPDC en butte à une virulente opposition du camp de JUWA. La confirmation de cette coalition ne signifie toutefois pas le maintien du statu quo. Car le rapport des forces entre les deux partis évolue inexorablement en faveur de la CRC. Mais déjà, on ne sait pas qui est à l’opposition, qui est au pouvoir. 
Nakidine Hassane

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