Opinion libre:
Il n’y a qu’un seul cas prévu, par la Constitution (encore elle) dans lequel, il est permis à un représentant, fut-il, le Président de l’Union, d’adresser un « message à la Nation » (avec un grand N). C’est lorsque celui-ci decide de recourir aux « mesures exceptionnelles exigées par les circonstances » de l’art. 12-3 de la Constitution. Puisse Allah faire à ce que vous n’en ayez jamais besoin !
En dehors de ce cas, la Nation, c’est le souverain. On ne le convoque pas, elle s’invite toute seule. On ne s’adresse qu’avec révérence à elle. Mieux, on l’écoute. Beaucoup! Surtout, on lui rend compte. Souvent!
la Nation exceptée, selon son aise, le Président peut s’adresser aux comoriens. Et encore, serait-il avisé de le faire avec beaucoup d’égard. Il peut convoquer le corps électoral. Et encore, ne saurait-il le faire que dans les situations que lui enjoint la Constitution.
Qu’importe, on chipote. Seulement, dans son adresse à la Nation, a-t-il annoncé le renouvellement prochain de la Cour constitutionnelle? S’est-il engagé sur les suites de la Commission d’enquête parlementaire? A-t-il clarifié les ambitions constituantes des assises? S’est-il inquiété des relents sécessionnistes qui couvent? Et les droits et libertés? S’en est-il ému de la politique de son ministre de l’intérieur?
De toute les façons, la Nation jugera sur pièce. En attendant, Mr le Président, la paix, le droit, un cap, c’est le minimum que requiert votre charge. L’avez-vous assuré à la Nation? Vous a-t-elle seulement écouté ? En tout cas, à choisir, autant parler à la Nation pour ne rien dire que lui annoncer l’usage prochain de vos « pouvoirs exceptionnels ». Dieu nous en garde!
Mohamed Rafsandjani, doctorant en droit
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