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Déclaration du conseil National de Transition, « nous sommes tous vulnérables face à ce fléau »

Mes chers compatriotes,

Le monde est en guerre contre une pandémie qui n’épargne aucun pays et aucune personne. Nous sommes tous vulnérables face à ce fléau qui bouleverse sérieusement le monde, nos habitudes et notre mode de vie. En qualité de Président du Conseil National de Transition, il me revient la responsabilité, au nom de tous les membres de notre organisation politique, de vous exprimer mon soutien en cette période de stress, de panique et de désarroi. Et au personnel médical du monde entier et ceux de notre pays en particulier, vous avez mon admiration malgré le manque des moyens pour faire face à cette pandémie. Aux organisations villageoises, aux mouvements citoyens tous mes encouragements dans vos actions de sensibilisation, de prévention et de solidarité

Dans ce contexte de guerre mondiale, je fais une prière pour une communauté internationale unie, solidaire et fraternelle dans les recherches scientifiques en cours pour trouver les réponses scientifiques appropriées et efficaces à ce virus.

Chers compatriotes,

L’autre combat que nous menons depuis le 24 Mars 2019 pour une transition démocratique et le rétablissement d’un Etat de Droit dans notre pays n’est pas achevé car notre pays est toujours en otage. C’est toujours très inconfortable dans un contexte de lutte contre une dictature et un régime arbitraire de dresser un bilan alors que le seul et unique résultat attendu par une écrasante majorité de comoriens, à savoir le départ du colonel Azali, n’est pas encore atteint. Et c’est pour cette raison qu’a l’occasion de l’anniversaire de cette triste date pour la démocratie dans notre pays, le Conseil National de Transition tient d’abord à remercier les comoriens notamment, les organisations féminines , la jeunesse, notre diaspora et les étudiants comoriens en particulier ceux du Sénégal pour leur patriotisme, leur dévouement, et tous les sacrifices consentis pour condamner le coup d’état électoral fomenté par Azali Assoumani le 24 Mars 2019 et pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel.

Prenant tous conscience des lourdes conséquences de cette forfaiture pour la stabilité, la paix, l’unité et l’avenir du pays et du rejet massif de la population contre cette atteinte à la démocratie, les candidats aux élections anticipées ont constitué le Conseil National de transition afin d’exiger des nouvelles élections. L’engagement de tous les candidats aux élections anticipées qui devaient avoir lieu le 24 Mars 2019 est historique et salutaire.

Le combat engagé par le CNT a été relayé par une extraordinaire mobilisation de la diaspora comorienne qui, après l’assassinat des militants de l’opposition à Anjouan le 24 Mars, la répression de la Marche Pacifique des candidats le 25 Mars et les assassinats commis à Kandani le 28 Mars, a pris le relais des revendications légitimes de notre peuple qui exige un Etat de Droit, les Libertés, la Démocratie et le respect des suffrages, donc du libre choix du peuple comorien.

Au-delà des opinions et des ambitions légitimes des uns et des autres, la classe politique comorienne comme la société civile et la diaspora ont su, comme seul homme, afficher leur détermination dans l’unité pour lutter, chacun avec ses modestes moyens, pour exiger des nouvelles élections, faire triompher la démocratie et le respect du choix des comoriens qui n’ont pu s’exprimer le 24 Mars 2019 pour élire leurs dirigeants.

Durant cette période jusqu’à maintenant, un pouvoir de fait s’est installé, la stabilité relative, le climat politique apaisé durement obtenu furent ébranlés. Conscient des conséquences de la répression , de l’arbitraire, des violences, de la corruption, de la terreur, de l’état de l’administration dévoyée de sa mission de service public, de l’affaiblissement des institutions régaliennes de l’État et à l’anéantissement des fondements de l’État de droit, pour la paix sociale, l’espoir de nos compatriotes, le Conseil National de Transition en tant qu’organisation dont la vocation est d’assurer à notre pays une transition pacifique et démocratique, mène et continuera à mener des actions de résistance contre ce pouvoir de fait, d’abord dans le pays à travers des mobilisations des organisations de la jeunesse, celles des femmes et nos militants, le rejet sous forme de boycotts de Azali et son équipe dans de nombreuses régions du pays sont les résultats des actions concertées avec nos partenaires de l’opposition, des mouvements la jeunesse et des femmes.

Les répressions, le chantage, l’arbitraire érigés en système de gouvernance, ainsi l’a constaté et écrit le rapporteur des Nations Unies sur les tortures aux Comores, n’ont pas entamé totalement la détermination de notre organisation ni celle de notre diaspora qui depuis le 30 Mars 2019 tient tous les dimanches en France et dans de nombreux pays des manifestations d’hostilité contre le coup d’état électoral de Azali Assoumani.

Les actions diplomatiques et de sensibilisation menées par le CNT ont permis aux partenaires des Comores de disposer des informations précises et objectives sur la dégradation inquiétante du climat politique et socio-économique des Comores. De nombreuses requêtes et plaintes pour tortures, humiliations et diverses atteintes aux droits de l’homme déposées devant des juridictions étrangères et des organisations internationales, tel que le Conseil de sécurité des Nations Unies, l’union africaine, et la saisine par la société civile comorienne de la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, les rencontres de la délégation composée de notre diaspora, de l’union de l’opposition et du CNT avec des membres du parlement européen, les actions et rencontres sous forme s de reconnaissance entre le CNT et des forces vives africaines notamment l’opposition Guinénne, les rencontres avec des représentations diplomatiques en poste à Madagascar, à l’île Maurice et celles obtenues avec les dirigeants de la zone ont sérieusement contribué à la prise de conscience de la communauté internationale et de nos voisins sur le climat politique instauré par le régime autoritaire et dictatorial dirigé par Azali Assoumani.

Le refus unanime et historique des membres de l’union de l’opposition comorienne et du CNT de participer à la mascarade électorale législative de janvier dernier est la preuve de la détermination de la classe politique comorienne de combattre ce régime illégitime. Azali Assoumani et son système ont été ébranlés par notre refus de cautionner sa mascarade. Surpris et ébranlés, ils se neutralisent entre eux et par leurs querelles de pouvoir ils neutralisent et paralysent aussi les institutions régaliennes de l’État au moment où les comoriens sont préoccupés par la propagation mondiale de la pandémie de coronavirus.

Alors que les dirigeants de tous les pays sont totalement mobilisés et mobilisent les moyens de leurs Etats pour prendre des mesures préventives souvent exécutées par les forces de l’ordre et les traitements de cette maladie, Azali Assoumani et ses collaborateurs se livrent à des querelles de pouvoirs.
L’absence d’informations fiables sur les moyens dont dispose l’État comorien pour faire face à cette crise et le déficit de transparence dans la gestion et l’utilisation des dons et aides déjà débloqués par la commission de l’océan indien et la banque mondiale expliquent les inquiétudes et le désarroi de nos compatriotes.

Malgré l’arbitraire, les atteintes diverses, la torture et les accusations fallacieuses dont sont victimes certains de ses membres et ses partenaires de l’union de l’opposition, le Conseil National de Transition poursuit le combat avec détermination et optimisme depuis 2019, le chaos dans lequel est plongé notre pays appelle à l’unité et le rassemblement de toutes les forces vives des Comores pour exiger une transition apaisée et démocratique.

Les discussions menées avec l’union de l’opposition, le M17, le mouvement Anjouan en Marche, les mouvements de la diaspora, les partis et personnalités politiques et de la société civile et les mouvements de la jeunesse ont pour finalité l’unité et le rassemblement afin de parvenir à des actions efficaces pour une transition le plus tôt possible.

Je ne terminerai pas mes propos sans exprimer mes pensées à nos frères de combat qui nous ont quitté récemment et j’en profite pour rendre hommage à nos frères le colonel Hassane Haroun , le Premier ministre Ibrahim Halidi et le vice-président djaffar.
Une nouvelle fois, en cette période de guerre, je prie pour plus de fraternité et solidarité entre tous les peuples
Vive la solidarité internationale
Vive l’union des Comores
Moroni le 24 mars 2020.
Pour le CNT, Mouigni Baraka Said Soilihi

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