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Discours du colonel à Ajao, mascarade électorale du dimanche et mission d’observation de l’Ua

Enfin, publiquement, le colonel Azali Assoumani a fini par reconnaitre lui-même son holdup électoral du 24 mars dernier et par la même occasion, il a annoncé l’intention de récidiver ce dimanche. Le colonel a reconnu en effet que des fraudes, des vols, des tentatives ont eu lieu lors des dernières élections mais pour lui, il s’agit de la volonté divine. Pour Azali, vols, fraudes, mascarade électoral, coup d’état électoral… il s’agit de la volonté du tout puissant et que ceux qui ont subi les conséquences doivent s’en remettre à « la volonté divine ». Bien que nous soyons convaincus depuis le début, force est de constater que si besoin était de convaincre les Comoriens et la communauté internationale, le colonel vient de donner lui-même la preuve.

Par ses propos tenus ce vendredi, les Comoriens et le monde entier ont pu noter sa reconnaissance officielle de ses coups état électoraux. Nous ne sommes pas dupes, nous sommes également convaincus que ces élections annoncées pour dimanche seront de nouveau entachées par des fraudes massives. On n’est nullement surpris. Le discours du colonel justifie la position du Cnt, de l’Union de l’opposition, de la classe politique et de la société civile comorienne qui ont tout bonnement décidé de boycotter et de lutter contre la tenue de ces pseudos élections législatives. La mascarade électorale qui se profile sera de même facture que la dernière. C’est dans ce contexte, que fort de 20 ans de lutte pour les libertés, les droits, la démocratie et l’intérêt de la nation, il nous revient d’appeler les militants, sympathisants du Ridja et à la jeunesse comorienne de se dresser contre la tenue de ces élections qui ne sont en réalité que des nominations parlementaires.

Il faut tenir tête à la dictature, faire barrage à cette fraude annoncée pour dimanche. Nous assumons nos positions malgré les risques que nous encourrons. Nous les avons subies hier (violences d’état), nous les avons subies avant-hier et nous sommes toujours disposés à lutter pour qu’on ait un État de droit.
Nous nous rappelons que par son ministre de la défense, directeur de cabinet et secrétaire général de son parti, le colonel a demandé que des sacrifices humains soient faits pour préserver ses nominations du dimanche. C’est une déclaration de guerre au peuple comorien, aux démocrates comoriens et à ceux qui le tiennent tête.

Personne n’est surpris parce que tout au long de son parcours dans les postes de responsabilités étatiques, le colonel a toujours eu du sang sur les mains. Face à cette violence d’état, nous le défions. Nous croyons aux valeurs, à la force du droit et à la démocratie. Qu’il use de la force, nous lui opposerons le droit et nous assumons. Nous acceptons sa déclaration de guerre. Nous appelons à la mobilisation de la jeunesse comorienne, de ceux qui souffrent de cette dictature d’un pays pris en otage par une poignée de personnes qui ne pensent qu’a l’argent et le pouvoir en méprisant le peuple comorien, notre avenir et notre dignité. Personne ne viendra nous sortir de cette dictature. C’est une question de devoir, de responsabilité. Nous appelons à une mobilisation contre un énième coup d’état électoral programmé pour ce dimanche.

Quant à la venue d’une mission de l’Union africaine, c’est l’indignation qui domine. Le contenu de sa déclaration de presse annonçant l’arrivée de cette mission d’observateurs, en tant que Comorien, nous sommes indignés et en tant que leaders politiques, nous pensons qu’il s’agit d’une forme de violence et de mépris à notre intelligence. Apprendre que l’Union africaine se déplace aux Comores pour superviser des prétendues élections législatives, elle qui fut témoin du vol, des fraudes et de la corruption lors de la mascarade du 24 mars dernier, ne peut que nous révolter. Nous rappelons qu’en mars dernier, l’Ua n’a même pas pu livrer un rapport faute d’éléments. Elle sait à travers des rapports, des notes et des missions, qu’aux Comores il n’y a plus d’État, que le colonel s’est accaparé de tous les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire et met la pression à coup d’emprisonnements sur la presse). Dans tous les cas, l’avenir des Comores ne s’arrêtera pas à ce dimanche 19 janvier. Le combat continuera jusqu’à l’avènement de nouveau, d’un État de droit aux Comores.

Said Larifou, vice-président du CNT

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