En mal d’autorité, le procureur général revendique sa supériorité hiérarchique sur le procureur de la République
Les habitués du palais de justice de Moroni le savent: le procureur général et le procureur de Moroni sont en froid depuis des longs mois. S’ils ne se disputent pas au vu et au su des visiteurs, leur mésentente se lit sur les dossiers judiciaires sur lesquels, dans une course effrénée, chacun tente de mettre la main, dans un pays où le système judiciaire est réputé corrompu. Leur guerre prend des tournures inquiétantes car le procureur général vient de revendiquer sa supériorité de la manière la plus officielle, mais aussi brutale qui soit sur le procureur de la République. En effet, dans une note de service signée le 26 septembre, il a interdit au procureur de la République, connu pour faire la pluie et le beau temps au Palais, de saisir les forces de l’ordre dans les affaires relevant de la Cour d’appel, le potager du procureur général et du président de la même Cour. Signe, s’il le faut, de son profond mal-être, le procureur général rappelle qu’en sa qualité de « supérieur hiérarchique direct », il « peut abroger les actes du procureur de la République ». Comme si ce rappel ne suffisait pas, il insiste à dire que « le contraire n’est pas valable ». À bon entendeur, salut.
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