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Enseignement : Un arrêt de travail de 72 heures

Mchami Ibrahim, secrétaire général adjoint du syndicat des enseignants, estime que le gouvernement veut passer outre ses doléances. «Le ministre de l’Education nous a dit que si nous voulions avoir une solution, nous devrions appeler les ministres des Finances et de la Fop pour discuter, or nous ne sommes pas les personnes habilitées à le faire. C’est lui en tant que ministre de l’Education qui est notre partenaire direct ; c’est donc à lui de contacter ses pairs».

Par Abouhariat Saïd Abdallah

L’intersyndicale des enseignants observe dès ce lundi un arrêt de travail de 72h. Selon Moussa Mfoungulié, secrétaire général du Syndicat national des enseignants et de l’intersyndicale, les acteurs de l’éducation (enseignants, encadreurs pédagogiques et autres administrateurs) se sont convenus d’observer un arrêt de travail de 72h à partir de ce lundi 5 décembre.

«Si d’ici au 19 décembre, début des vacances scolaires, nos doléances ne sont pas prises en compte, nous adresserons au ministre de la Fonction publique et à celui de l’Education un préavis de grève. Autrement dit, nous ne reprendrons pas le chemin des écoles qu’après satisfaction de nos revendications», prévient-t-il.
Et de rappeler que l’intersyndicale avait signé deux protocoles d’accord en 2013 et 2015, restés sans effet, sur le respect de la nouvelle grille indiciaire et le versement des 50% des avancements de certains agents de l’éducation.

Il faut dire que l’application de cette nouvelle grille a été suspendue sous la présidence de Sambi après trois mois seulement d’expérimentation. «Nous avons demandé à ce que la suspension soit levée, et dans le protocole de 2013, le gouvernement s’est engagé à envoyer un projet de loi à l’Assemblée pour que cette suspension soit effectivement levée. Et jusqu’à maintenant rien n’a été fait», déplore le secrétaire général de l’intersyndicale. Selon toujours Mfoungoulié, l’autre protocole, signé en 2015,stipule que les 50% des avancements des enseignants et du personnel éducatif devaient être effectifs à partir de janvier 2016. Ce qui n’est toujours pas le cas.

A l’en croire, le gouvernement aurait du informer les députés de l’incidence financière de cette mesure pour qu’ils puissent l’intégrer dans le budget de 2017 ; malheureusement, le projet n’a pas été envoyé. «Nous avons donné au gouvernement d’Azali une période de grâce. Nous avons rencontré le nouveau ministre de l’Education et lui avons fait part de nos doléances. Il nous a promis de rencontrer le ministre de la Fop et celui des finances.

Nous avons écrit au ministre pour lui exprimer notre inquiétude vu que le débat est au point mort alors que les députés vont fermer la session. Mais, lors de notre  dernière rencontre avec le ministre de l’Education, il nous a mal reçus. Nous sommes déçus de sa réaction car tout a été ficelé dans les deux protocoles, ce que nous attendions, c’est que le gouvernement nous dise ce qui peut se faire maintenant.»

Mchami Ibrahim, secrétaire général adjoint du syndicat des enseignants, estime que le gouvernement veut passer outre ses doléances. «Le ministre de l’Education nous a dit que si nous voulions avoir une solution, nous devrions appeler les ministres des Finances et de la Fop pour discuter or nous ne sommes pas les personnes habilitées à le faire. C’est le ministre de l’éducation qui est notre partenaire direct et c’est à lui de contacter ses pairs.

Il s’agit d’un cri d’alarme. Si le gouvernement veut qu’on discute, c’est mieux, mais si nous en sommes arrivés là, c’est le ministre de l’Éducation qui nous a poussés», dit il.
Pour sa part, la directrice de cabinet du ministre de l’Education a indiqué que le ministre avait introduit le sujet en conseil, qui a renvoyé le dossier aux trois ministères compétents. Selon Fatma Elyas, «c’est la fonction publique qui embauche et les finances qui paient, la question des salaires ne nous revient pas directement, même si ça nous préoccupe», dit-elle.

Le commissaire à l’Education de Ngazidja, qui sortait d’un entretien avec le ministre de l’Education nationale, a déclaré que c’était le département de l’Union le mieux approprié pour parler du sujet. Mais Abdou Mhamadi a, pourtant, dit n’avoir pas été mis au courant de cet arrêt de travail des enseignants, ni reçu aucune note ou communiqué de ce genre.

Alwatwan

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